Charles Marolle

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Charles Marolle
Charles Marolle, ingénieur du canal de Panama, 1880.
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Charles Marolle (1854-1894) est un entrepreneur français.

Ingénieur attaché à la compagnie du canal Interocéanique[modifier | modifier le code]

Charles Marolle, né à Farges[précision nécessaire] dans le département de Saône-et-Loire le et mort au château de Comteville à Dreux en Eure-et-Loir le , est un ingénieur et entrepreneur de chemin de fer dont la famille s'est illustrée dans les travaux du canal de Suez et de Panama.

Le canal de Panama : une histoire de famille[modifier | modifier le code]

En 1873, Charles Marolle est dessinateur et réside au Caire en Égypte chez son père [1] Michel Marolle entrepreneur de dragages [2] qui a participé aux travaux du percement de l'isthme de Suez car ce dernier est titulaire de brevets d'inventions appliqués aux transporteurs[3] qui sont des appareils prenant les déblais au sortir des godets de la drague ou de l'excavateur[4]. Les premiers transporteurs ont été utilisés sur les chantiers du canal de Suez.

En 1879, il se rend à Panama en tant que membre de la commission pour l'ouverture des travaux du canal Interocéanique, présidée par Ferdinand de Lesseps[5]. Son frère Pierre Marolle, ingénieur civil et entrepreneur attaché à la compagnie du canal interocéanique, l'accompagne. Ils sont les seuls frères à figurer parmi l'équipe d'ingénieurs qui entameront les travaux du canal de Panama sous l'administration française[6].

Charles et Pierre Marolle que quelques années séparent, ont une similarité de parcours et leur complémentarité dans l’exécution des missions et travaux qui leur sont confiés les réuniront souvent pendant les séances de la Société de géographie [7] ainsi que dans les voyages allers retours entre Panama et la France[8] puisqu'ils résident avec leur père au château de Comteville, propriété de la famille où Charles Marolle décédera d'une maladie qu'il avait contractée sous le climat tropical de Panama[9].

À Panama au début des années 1880, C. Marolle, Jacquemin, Eberhard et autres ingénieurs de mérite réalisent et affinent les relevés topographiques et minéralogiques du pays, ordonnés par Armand Reclus et contrôlés par Pedro.J. Sosa [10] conformément aux directives de la compagnie du canal.

La compagnie nommera ensuite une commission dirigée par MM. Dirks, Totten, Wright et Boutan constituée de huit brigades dont la mission sera de finaliser les travaux préparatoires, notamment le tracé en précisant la sortie dans la baie de Panama[11] ; Charles Marolle associé à Albers constituent la 5e brigade ; Pierre Marolle et Couvreux la 1re, chaque brigade ayant son propre personnel de manœuvres[12].

Par la suite quand Charles Marolle commence un chantier sur les pentes de l'Obispo, son frère Pierre réalise, sur le versant pacifique, la construction d'une ligne de chemin de fer[13] qui arrive à la Boca; ville appelée à être la tête du canal sur la côte pacifique, ce réseau passe au pied du mont Ancon sur les flancs duquel on achève l'hôpital de la compagnie à Gatun.

Sur les chantiers du canal de Panama les transporteurs Marolle[14] équipés du système à courroie à lame d'acier fonctionnent avec une vitesse de 3 à 4 mètres par seconde; en revanche, ceux du type Salleron et Marolle commandés en 1883 par Jules Dingler, directeur général des travaux, seront livrés au nombre d'une vingtaine mais jamais utilisés[15]. Ils feront l'objet d'une polémique s'inscrivant plus tard dans le dossier que l'on appellera " l'affaire de Panama".

Voyage pour Panama : périple et incidents[modifier | modifier le code]

Le Charles Marolle fait partie des deux cent cinquante passagers du paquebot La France se rendant pour la plupart aux travaux du canal de Panama quand un violent incendie se déclare[16], le bâtiment faillit sombrer proie des flammes mais l'équipage du navire parvient à circonscrire l'incendie avec l'aide de certains des passagers parmi lesquels il figure et, à ce titre, il sera solennellement cité[17].

Quant à Pierre Marolle en 1888 en tant qu'ingénieur géomètre attaché à la Compagnie du Canal Interocéanique, il dirigera une des deux équipes de la mission du Darien[18] qui avait pour but d'explorer et de délimiter les terrains concédés à la compagnie en vertu du traité passé avec le gouvernement colombien. Pour la triangulation et la délimitation des terrains choisis, il a pour collaborateurs, Émile Delaplanche, ingénieur des arts et manufactures, William Frost, ingénieur américain, Abel Bravo, ingénieur colombien ; quatre opérateurs ; un dessinateur et un secrétaire comptable. La mission emmenait avec elle l'"Atome", chaloupe à vapeur de six chevaux.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Passeport no 949, 18 avril 1873, Chancelerie du Consulat de France au Caire.
  2. Archives départementales de Saône-et-Loire, document 6U657, 1855.
  3. Brevet no 506 pour une grue locomobile et rotative, Brevet no 852 pour une machine élévatoire locomobile et rotative à une seule volée ; Bulletin des lois de la République française, année 1861, volume 18, page 582 et année 1864, page 347.
  4. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, année 1879, tome XXXII (nouv. série), page 245.
  5. La Ilustración Española y Americana, année 1880, tome 1, page 117.
  6. (en) Frank Leslie's Illustrated Newspaper, 14 février 1880.
  7. Comptes rendus des séances de la Société de Géographie et de la commission centrale, Société de géographie 1885, page 165 et 192
  8. (en) Passengers for Europe, The New York Times, May 19, 1880
  9. Journal de Dreux, 2 octobre 1894.
  10. Lucien N.B. Wyse, Le canal de Panama, l'Isthme Américain… États des travaux, Paris, 1885, p. 103 et 105.
  11. Bulletin du canal interocéanique, Société de Publications périodiques, 1882, page 567.
  12. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des sciences, 1880, volume 90, page 497.
  13. Gérard Fauconnier, Armand Reclus et le canal des deux océans, collection Atlantica-Transhumances, 2004, pages 167 et 171.
  14. Dictionnaire encyclopédique et biographique de l’industrie et des arts industriels, Eugène-Oscar Lami , A.Tharel, Paris, 1888, tome VIII, page 795.
  15. La dernière bataille; nouvelle étude psychologique et sociale, Paris, 1890, page 369.
  16. Baron de Hubner, l'incendie du paquebot la "France", Paris, Hachette, 1887.
  17. Société de Sauvetage des Naufragés, assemblée générale annuelle du 11 mai 1887, page 169 et 174.
  18. Le Gaulois, 22e année, 3e série, no 1961, 11 janvier 1888.

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