Charles Marville

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Charles Marville
Autoportrait de Charles Marville (1861).
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Charles-François BossuVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Charles MarvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Archives conservées par

Charles Marville est un illustrateur et photographe français, né Charles-François Bossu à Paris le [N 1] et mort dans la même ville le [N 2]. Il est principalement connu pour ses photographies de Paris avant et pendant les transformations de la ville sous le Second Empire, les grands travaux haussmanniens.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né Charles-François Bossu[2], il débute comme peintre-graveur. On trouve quelques-uns de ses dessins dans La Seine et ses bords et La Saône et ses bords, deux ouvrages de Charles Nodier (1836), et dans Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre (édition de 1838), dans lequel il compose des vignettes, des lettrines ornementées et des paysages. Il collabore en parallèle à des magazines illustrés, dont Le Musée des Familles et Le Magasin Pittoresque. En 1842, il participe à la publication du Jardin des Plantes de Pierre Boitard.

La création du calotype, nouveau procédé photographique qui à l'inverse du daguerrotype, permet la reproduction en nombre des clichés originaux, le conduit à la photographie, domaine où il acquiert rapidement une certaine notoriété. Il obtient en 1848 une première commande officielle de l'état : la copie photographique d'un tableau de Lesueur. Il publie ses premières photographies d'architecture chez Blanquart-Évrard à partir de 1851. Il se rend cette même année en Algérie, réalisant à cette occasion une série de calotypes[3]. En 1853, il est choisi pour photographier le décor du mariage de Napoléon III avec Eugénie qui eut lieu à Notre-Dame. Il photographie le baptême de leur fils en 1856. En 1853-1854, il illustre également l'album Les bords du Rhin puis les séries Architecture et sculpture de l'art religieux, publiés par Blanquart-Evrard[4],[5]. Il se signale comme « photographe du musée impérial du Louvre ». Il est ami d'Ingres qui lui confie la reproduction de ses tableaux. Il collabore également aux grands chantiers de restauration de cette époque, menés par les architectes Viollet-le-Duc, Paul Abadie ou le sculpteur Aimé Millet. Il prend ainsi en photos la Sainte-Chapelle, Notre-Dame de Paris ou d'autres cathédrales françaises.

En 1862, il est « Photographe de la Ville de Paris ». Il photographie alors le nouveau mobilier urbain et les nouveaux aménagements de la ville comme le bois de Boulogne. En 1865, il publie l'Album du Vieux-Paris, commande du service des Travaux historiques qui vient d'être créé. Il réalise pour cela 425 clichés. Cet album rassemble des vues des vieilles rues de Paris avant leur destruction lors des transformations de Paris sous le Second Empire et témoigne de l'insalubrité de la ville avant les travaux d'Haussmann. Pour une seconde commande de la ville de Paris consacrée aux nouvelles voies de la capitale et destinée à être montrée lors de l'exposition universelle de 1878, il photographie notamment le percement de l'avenue de l'Opéra à la fin des années 1870[6]. Il est aussi chargé de prendre en photo les ruines de l'Hôtel de Ville, incendié sous la Commune et les étapes de la reconstruction, mais il meurt avant la fin des travaux.

Après sa mort, en 1879, son atelier, qui se situait au 75, rue Denfert-Rochereau[7], est racheté par le photographe Armand Guérinet.

Les plaques de verre de ses photographies sont conservées à la Bibliothèque historique de la ville de Paris et concernent les rues et monuments de Paris, commandés par la ville de Paris en 1865. Le musée Carnavalet conserve plus de 760 tirages de Charles Marville.

Galerie[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Et non en 1816[1],[2].
  2. Marville meurt célibataire à son domicile, au 75, rue Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement. Archives de Paris, état civil numérisé du 14e arrondissement, registre des décès de l'année 1879, acte no 1499.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris, V3E/N 260, fichiers alphabétiques de l’état civil reconstitué.
  2. a et b Claire Guillot 2010.
  3. François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, éditions Karthala, , 1007 p. (ISBN 978-2-84586-802-1, lire en ligne), p. 653.
  4. Isabelle Jammes, Blanquart-Évrard et les origines de l'édition photographique française : catalogue raisonné des albums photographiques édités, 1851-1855, Genève, Droz, coll. « Histoire et civilisation du livre », , n° 126 à 153.
  5. Gwénaël Citérin, « Une photographie de Charles Marville », La Revue de la BNU, no 13,‎ , p. 100 (lire en ligne Accès libre).
  6. Martine Picouët, « Paris avant et après le "baron" », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité).
  7. Laurent Gloaguen, Marville, édicules de Paris, novembre 2013, (en ligne) sur le site vergue.com (consulté le 29 janvier 2019).
  8. Roxane Debuisson (dir.), Charles Marville photographe de Paris de 1851 à 1879 (catalogue d'exposition), Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, , 95 p.
  9. (en) Charles Marville : photographs of Paris at the time of the Second Empire on loan from the Musée Carnavalet (catalogue d'exposition), New York, Alliance française, , 67 p. (ISBN 0-933444-39-7).
  10. « Charles Marville: Photographer of Paris », sur Metropolitan Museum of Art.
  11. Philippe Lançon, « Marville dans les mues de Paris », sur liberation.fr,
  12. 841 photographies de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris numérisées et consultables sur le portail des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres de photographies[modifier | modifier le code]

  • Marie de Thézy (éditeur scientifique), Marville, Paris : photographies, Paris, Hazan, , 735 p. (ISBN 2-85025-374-X).
  • Marie de Thézy (éditeur scientifique), Charles Marville, Paris disparu : photographies, Paris, Paris musées, , 62 p. (ISBN 2-87900-216-8).
  • Paris et son double, Paris avant Haussmann, Paris aujourd'hui (photographies de Charles Marville et Rémy Castan ; texte de Nicolas Chaudun), Paris, Éditions Nicolas Chaudun, , 174 p., 24 × 30 cm (ISBN 978-2-35039-096-3).
  • Paris avant-après : avant Haussmann et aujourd'hui, texte de Patrice de Moncan, Paris, Les Éditions du Mécène, 2015, 463 p. (ISBN 978-2-35896-040-3).

Études, essais, articles[modifier | modifier le code]

  • (en) Robert W. Brown, « Ancien Paris / Vieux Paris : Perceptions of Old Paris in French Prints and Photographs of the Second Empire », Proceedings of the Western Society for French History, vol. 15,‎ , p. 258–271 (lire en ligne).
  • Claire Guillot, « Un scoop du XIXe siècle : le photographe Marville s'appelait Bossu » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité).
  • Marie de Thézy, Charles Marville, Paris, Actes Sud, coll. « Photo Poche », , 144 p. (ISBN 978-2-86754-100-1).
  • Alexandra Tranca, « Les Ruines du temps: La Curée d'Émile Zola et les photographies de Charles Marville », Les Cahiers Naturalistes, no 91,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  • « Charles Marville (1816-vers 1879) », sur ministère de la Culture.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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