Charles Paul Émile de Chérisey

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Charles Paul Émile de Chérisey
Comte de Norroy
Surnom « Chevalier de Chérisey » puis « Comte de Chérisey »
Naissance
à Metz[1], Trois-Évêchés
Décès (à 73 ans)
à Poitiers (Vienne)[2]
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Chef d'escadre des armées navales
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Guerre d'indépendance des États-Unis
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Chevalier de l'Ordre de Cincinnati
Autres fonctions Commandant de la compagnie des gardes de la Marine à Rochefort
Député de la noblesse pour la sénéchaussée de Saintonge aux États généraux de 1789
Famille Famille de Chérisey

Emblème

Charles Paul Émile de Chérisey, comte de Norroy et seigneur de la Touche[3], dit le « comte de Chérisey », né le à Metz dans les Trois-Évêchés et mort le à Poitiers, est un officier de marine et aristocrate français. Il sert dans la Marine royale pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il termine sa carrière, avec les honneurs de chef d'escadre des armées navales du Roi.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Fils du marquis Louis de Chérisey (1667-1750) et d'Anne Louise Pagel Paget (†1773), Charles Paul Émile de Chérisey naît le [4] à Metz dans les Trois-Évêchés. Comme son frère aîné, le futur général Louis Jean François de Chérisey, le jeune Charles Paul Émile se destine très tôt à la carrière des armes.

Carrière dans la marine du Roi[modifier | modifier le code]

Il entre à l'âge de 17 ans au service dans la marine comme Garde de la Marine à la Cie de Rochefort le 30 juin 1742. Il sert à terre comme aide d'artillerie en Flandre pendant les campagnes de 1742 à 1745 où il prit part au siège d'Ypres et de Furnes; puis combattit et fit naufrage à bord de l'Amphitrite. En 1746, il fut nommé enseigne de vaisseau [5], avant de retourner en Flandres en 1747 où il était employé dans l'armée de Lowendal sur l’Escaut, il prenait part au siège de l’Écluse, du fort Frédéric-Henry, de l'Illo et du fort de la Croix.

Alors âgé de 29 ans, il épouse Louise Madeleine de Cacqueray de Valmenier (1733-1805) le à Saint-Xandre en Aunis puis est promu lieutenant de vaisseau en 1756 au début de la guerre de Sept Ans puis capitaine de frégate en 1764 quelques mois après la fin de ce même conflit[5].

En 1771, il est promu capitaine de vaisseau. C'est en cette qualité qu'il prend part à la guerre d'indépendance des États-Unis. Au mois de , le comte d'Orvilliers sort du port de Brest avec 30 vaisseaux de ligne, et se rend à la hauteur de La Corogne, où 35 vaisseaux espagnols devaient se rallier à son pavillon. Mais ces vaisseaux se font longtemps attendre et pendant les trois mois qu'il reste en croisière sur les côtes d'Espagne, son armée est décimée par le scorbut, conduisant à la perte de la moitié de ses équipages. Au sein de cette flotte, le comte de Chérisey commande Le Scipion, vaisseau de 74 canons.

Forte de 65 vaisseaux, la flotte franco-espagnole rassemblée remonte dans la Manche avec l'intention débarquer en Angleterre près des ports de Portsmouth et Plymouth. Mais, après avoir vainement lutté, pendant plus de quinze jours, avec des vents contraires, il est obligé de renvoyer plusieurs de ses vaisseaux, qui ne pouvaient plus manœuvrer, faute d'équipages (décimés par le scorbut).

Le 11 juillet 1777, le Prothée frégate de 64 feux, de l'escadre de M. du Chaffault, composée de neuf vaisseaux chargés d'armes, de munitions et de volontaires de toutes armes à destination de l'Amérique et commandé par le capitaine de vaisseau de Chérisey quitte Brest avec pour destination affichée le golfe de Guinée. En réalité, la frégate fait route avec l'Amphytrite commandée par M. de Juffaud et la Renommée sous les ordres de M. de Verdun de La Cresne vers les îles du Vent et la Martinique. Ces frégates ont pour mission de protéger le commerce de ses habitants, celui des Américains et de molester celui des Anglais afin d'affaiblir leurs positions en Amérique. Cette escadre avait aussi pour objet de favoriser l'arrivée des convois partis de France [6].

Le , dix-huit vaisseaux partent de Brest sous les ordres du comte de Guichen pour aller se ranger à Cadix sous ceux de don Luis de Córdova, dans le but d'intercepter les convois anglais. Chérisey commande à cette occasion L’Invincible, de 110 canons[7]. de Le , l'armée combinée croise à hauteur d'Ouessant. Cette croisière est sans résultat, car le mois de septembre arrivant, la crainte du mauvais temps incite le généralissime espagnol à rentrer à Cadix, et Guichen à Brest.

Après une brillante carrière, le capitaine de vaisseau Charles Paul Émile de Chérisey est finalement promu chef d'escadre dans la marine royale, le [8]. Il aura pris part à dix-sept campagnes tant sur terre que sur mer s'est trouvé à quatre sièges à une descente et à cinq combats sur mer [5].

Au titre de commandant de la compagnie des gardes de la Marine à Rochefort, il reçoit une pension de 1 000 livres sur le Trésor royal[9]. Pour sa participation à la guerre d'indépendance des États-Unis, il reçoit aussi la croix de Chevalier de l'Ordre de Cincinnati. Il est élu député de la noblesse pour représenter la sénéchaussée de Saintonge aux États généraux de 1789[3]. Le comte Charles Paul Émile de Chérisey décède à l'âge de 73 ans, le (28 nivôse An VII), à Poitiers dans la Vienne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paroisse Sainte Croix de Metz - Registre N°9NUM5E3132(1720-1736) p101
  2. Registre N°9E22998(1798-1799)p48
  3. a et b Audebert de La Morinerie 1861, p. 169
  4. Notice sur geneanet.org.
  5. a b et c Bégin 1829, p. 264
  6. Pidanzat de Mairobert, M. F., L'espion anglois ou correspondance secrète entre Millord All'eye et Millord All'Ear., Paris, , Tome 7, p.25-26
  7. Mercure de France, 1781, p. 54
  8. Sous l'Ancien régime, le grade de chef d'escadre était le premier grade des officiers généraux, équivalent à maréchal de camp dans l'infanterie royale. Il est remplacé à la Révolution par celui de contre-amiral.
  9. État nominatif des pensions sur le trésor royal…, p. 248

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mercure de France, Paris, chez Panckoucke, (lire en ligne), p. 54
  • État nominatif des pensions sur le trésor royal… par ordre de l'assemblée nationale, t. II, Paris, Imprimerie nationale, , 101 p. (lire en ligne)
  • Émile Auguste Nicolas Jules Bégin, Biographie de la Moselle : ou, Historie par ordre alphabétique de toutes les personnes nées dans ce département, qui se sont fait remarquer par leurs actions, leurs talens, leurs écrits, leurs vertus, ou leurs crimes, vol. 1, Metz, Verronnais, , 587 p. (lire en ligne), p. 264
  • Léon Audebert de La Morinerie, La Noblesse de Saintonge et d'Aunis convoquée pour les Etats-Généraux de 1789, Paris, J.B. Dumoulin, , 343 p. (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Site de la famille de Chérizey
  • Notice sur geneanet.org.