Chrysophanol

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Chrysophanol
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Identification
Nom UICPA 1,8-Dihydroxy-3-méthylanthracène-9,10-dione
Synonymes

Acide chrysophanique

No CAS 481-74-3
No ECHA 100.006.885
ChEBI CHEBI:3687
SMILES
InChI
Apparence Solide jaune
Propriétés chimiques
pKa 6.63
Propriétés physiques
fusion 196
Écotoxicologie
CL50 289±55 mg/l (larves d'Artemia salina)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le chrysophanol, également connu sous le nom d' acide chrysophanique, est un isolat fongique et une anthraquinone naturelle. Il s'agit d'une chrysazine de la famille des anthraquinones dont la position C-3 porte un substituant méthyle[1].

Il est couramment utilisé en médecine chinoise [2] et des études ont été menées sur ses effets. Elles ont montré qu'il avait notamment des effets anticancéreux, antioxydant, neuroprotecteur, antibactérien, antiviral, et régulateur du taux de lipides sanguin[2]. Néanmoins, ces nombreux effets positifs sont contrebalancés par des effets hépatotoxiques et néphrotoxiques.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le chrysophanol a été isolé pour la première fois à partir de Rheum rhabarbarum, une plante appartenant à la famille des Polygonacées. Depuis, on a découvert qu'il était présent dans de nombreuses autres plantes, notamment chez certaines Liliaceae, Meliaceae, Asphodelaceae et Fabaceae. En 2019, il a été observé chez 65 espèces de 14 genres, non seulement dans le règne végétal mais également chez certains animaux[3].

Utilisations en recherche[modifier | modifier le code]

Il a été démontré en 2015 que le chrysophanol réduisait les taux de cholestérol et de triglycérides chez le poisson zèbre, tout en augmentant la fréquence du péristaltisme. Cela suggère une possible utilisation future pour le traitements des troubles du métabolisme lipidique en milieu clinique[4].

Il a également le potentiel de stimuler la différenciation des ostéoblastes[5]. ainsi que de ralentir la néphropathie diabétique[6]. En outre, il pourrait également améliorer l’état de patients atteints de fibrose interstitielle rénale[7].

Utilisations thérapeutiques potentielles[modifier | modifier le code]

Le chrysophanol peut agir comme médicament antinéoplasique. Cela a été démontré dans plusieurs organismes. Il a aussi été rapporté que le chrysophanol provoque la type nécrose de certaines cellules cancéreuses rénales humaines[8].

Occurrences[modifier | modifier le code]

Le chrysophanol est produit naturellement par diverses espèces végétales. La plus grande source dans l'alimentation humaine est la rhubarbe[1].

Interactions médicamenteuses[modifier | modifier le code]

Il a été démontré que le chrysophanol peut être co-administré avec l'atorvastatine pour abaisser le taux de cholestérol[4].

Toxicité[modifier | modifier le code]

Les anthraquinones, dont les dérivés du chrysophanol, se sont révélées hépatotoxiques. Elles peuvent provoquer l’apoptose des cellules hépatiques humaines normales[9]. Il a également été démontré que les dérivés du chrysophanol, tels que le chrysophanol-8-o-glucoside, possèdent des propriétés anticoagulantes et antiplaquettaires[10]. Les dérivés ont également le potentiel de provoquer une phosphorylation oxydative anormale qui peut entraîner une diminution du potentiel de la membrane mitochondriale, ainsi qu'une augmentation de l'abondance des espèces réactives de l'oxygène, et finalement conduire à des dommages mitochondriaux et à une éventuelle apoptose[9].

Il existe également des preuves que le chrysophanol pourrait endommager l’ADN[2]. Cela a été démontré chez deux souches de Salmonella (souches TA 2637 et 1537)[2]. Il est également important de noter que lors du traitement des cellules cancéreuses du foie, le traitement se fait d'une manière qui induit une mort cellulaire de type nécrose[11]. La nécrose endommage l’environnement cellulaire, ce qui signifie que même si elle peut traiter des problèmes potentiels, elle peut également endommager les tissus environnants[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) PubChem, « Chrysophanol », pubchem.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
  2. a b c et d « Chrysophanol: a review of its pharmacology, toxicity and pharmacokinetics », The Journal of Pharmacy and Pharmacology, vol. 71, no 10,‎ , p. 1475–1487 (PMID 31373015, DOI 10.1111/jphp.13143, S2CID 199380101)
  3. « Chrysophanol: A Natural Anthraquinone with Multifaceted Biotherapeutic Potential », Biomolecules, vol. 9, no 2,‎ , p. 68 (PMID 30781696, PMCID 6406798, DOI 10.3390/biom9020068)
  4. a et b « Application of chrysophanol in zebrafish to reduce dietary introduced lipid and its possible mechanism », International Journal of Clinical and Experimental Medicine, vol. 8, no 7,‎ , p. 10558–67 (PMID 26379845, PMCID 4565228)
  5. « Chrysophanol increases osteoblast differentiation via AMPK/Smad1/5/9 phosphorylation in vitro and in vivo », Clinical and Experimental Pharmacology & Physiology, vol. 48, no 4,‎ , p. 515–523 (PMID 33300218, DOI 10.1111/1440-1681.13443, S2CID 228087337)
  6. « Chrysophanol Inhibits the Progression of Diabetic Nephropathy via Inactivation of TGF-β Pathway », Drug Design, Development and Therapy, vol. 14,‎ , p. 4951–4962 (PMID 33235436, PMCID 7678702, DOI 10.2147/DDDT.S274191)
  7. « Chrysophanol ameliorates renal interstitial fibrosis by inhibiting the TGF-β/Smad signaling pathway », Biochemical Pharmacology, vol. 180,‎ , p. 114079 (PMID 32511988, DOI 10.1016/j.bcp.2020.114079, S2CID 219552025)
  8. « Chrysophanic Acid Induces Necrosis but not Necroptosis in Human Renal Cell Carcinoma Caki-2 Cells », Journal of Cancer Prevention, vol. 21, no 2,‎ , p. 81–7 (PMID 27390736, PMCID 4933431, DOI 10.15430/JCP.2016.21.2.81)
  9. a et b « Hepatotoxicity and mechanism study of chrysophanol-8-O-glucoside in vitro », Biomedicine & Pharmacotherapy, vol. 120,‎ , p. 109531 (PMID 31648163, DOI 10.1016/j.biopha.2019.109531)
  10. « Chrysophanol-8-O-glucoside, an anthraquinone derivative in rhubarb, has antiplatelet and anticoagulant activities », Journal of Pharmacological Sciences, vol. 118, no 2,‎ , p. 245–54 (PMID 22302018, DOI 10.1254/jphs.11123fp)
  11. a et b « Chrysophanol-induced necrotic-like cell death through an impaired mitochondrial ATP synthesis in Hep3B human liver cancer cells », Archives of Pharmacal Research, vol. 35, no 5,‎ , p. 887–95 (PMID 22644856, DOI 10.1007/s12272-012-0514-z, S2CID 5631532)