Cimetières anabaptistes de Franche-Comté

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Cimetières anabaptistes de Franche-Comté
Présentation
Type
Destination initiale
Sites funéraires et confessionnels spécifiques.
Destination actuelle
Cimetières en fonction, inutilisés, abandonnés, en ruine, ou disparus.
Construction
De 1760 à 1870.
Propriétaire
Assemblées anabaptistes locales ou Communes.
Localisation
Pays
Départements
Communes

Les cimetières anabaptistes de Franche-Comté forment un ensemble de huit sites funéraires et confessionnels, spécifiquement dédiés aux communautés Amishs et assimilées, installées dans la partie nord de la Franche-Comté. Issue des courants mennonites d'Alsace, l'histoire de ces populations s'en détache en particulier dans le pays de Montbéliard et le Haut-Doubs à partir du XVIIIe siècle. Mais à l'instar de la Moselle dans la même situation, l'isolement et le déclin démographique des Assemblées locales ont mis en péril leur existence traditionnelle et la pérennité de leurs sépultures, la plupart étant depuis le XXe siècle abandonnées, en ruine, ou disparues. En 2018 seul Montbéliard reste en fonction et la Schaefferie ainsi que la Mine inutilisés mais entretenus, constituant ainsi les derniers témoignages locaux de ce patrimoine méconnu et menacé.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les anabaptistes comtois[modifier | modifier le code]

Les communautés anabaptistes sont apparues dans la région au cours du XVIIIe siècle[1],[2], originaires de Suisse, d'Allemagne, de Hollande et du reste du Royaume de France, notamment arrivées du canton de Berne après des persécutions en 1708[3] et d'Alsace après l'édit de 1712 par Louis XIV ordonnant l’expulsion des mennonites et assimilés[4],[2]. Isolées confessionnellement, socialement, et même linguistiquement puisque parlant le plus souvent allemand[2], les familles forment des Assemblées qui vivent recluses du reste de la société[2], tolérées des habitants dès lors qu'elles sont affectées à la culture de terres difficiles[4] ; elles subsistent et prospèrent, arrivant à faire émerger la race montbéliarde[3],[1]. Environ 350 à 600[2] personnes en sont membres selon un décompte de 1851 soit environ soixante-six foyers et quarante fermes, entre 400 et 500 à la fin du XIXe siècle[5], principalement dans le pays de Montbéliard et le Haut-Doubs[4]. Beaucoup décident de partir avec la Première Guerre mondiale, notamment aux États-Unis, en Russie, ou encore au Mexique, refusant de prendre les armes et craignant les préparations puis la mobilisation effective[4],[2], tarissant le mode de vie traditionnel dit amish qui revit outre-Atlantique[1]. La branche comtoise subsiste toutefois encore sur les quatre départements, les dernières projections de 1968 l'estimant à plus de 400 individus toujours en très grande partie dans le Doubs et le Territoire de Belfort[5]. La chapelle de la Prairie ainsi que la cimetière de Mont-Chevis à Montbéliard dynamisent le secteur, par ailleurs devenu un lieu d'accueil et de tourisme pour les générations d'exilés à la recherche de leurs racines avec des demandes régulières d'Américains, de Canadiens, ou encore de Nicaraguayens[6],[2].

Les cimetières[modifier | modifier le code]

Liste des cimetières
Nom (cimetière de) Région Commune Fondation État
Mont-Chevis[7]
Montsasier[7],[2]
Étupes[7]
Florimont[7]
La Schaefferie (La Chaifferie)[7],[8] La Mine[7],[2]
Magny Anigon[7]
Couthenans[7]
Pays de Montbéliard
Haut-Doubs/Maîche
Pays de Montbéliard
Belfort/Sud
Haut-Doubs
Haut-Doubs/Maîche
Haute-Saône/Lure
Haute-Saône/Héricourt
Montbéliard[7]
Fessevillers[7],[2],[9]
Étupes[7]
Florimont[7],[10]
Abbévillers ?[7]
Plains-Grands-Essarts[7],[2]Magny-Danigon[7]
Couthenans[7]
1760[7]
1841[7]
1841[7]
1846 ou 1849[7]
1863-1864[7]
1870[7],[2]
 ?[7]
 ?[7]
En usage[7]
Abandonné en 1818, en ruines[7]
Abandonné en 1959, disparu[7]
En usage[7]
Entretenu[7]
Inutilisé depuis 1904, entretenu[7],[2]

Disparu[7]
 ?[7]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Haut-Doubs : des cimetières oubliés et abandonnés, Valentin Colin, édition du , sur le site officiel du journal l'Est républicain (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l et m Christophe Mey pour France Bleu Besançon/France Bleu Belfort Montbéliard, « Aux Plains-et-Grands-Essarts, le cimetière oublié des anabaptistes », édition du (consulté le ).
  3. a et b L’arrivée des mennonites en Franche-Comté avec la race de Berne, sur le site officiel de l'Organisme de Sélection de la Race Montbéliarde (consulté le ).
  4. a b c et d Journal C'est-à-dire, numéro 192 du , dossier spécial le Haut-Doubs des cimetières, pages 21 à 25 - (lire en ligne).
  5. a et b Frédéric Schwindt, La diffusion de la communauté anabaptiste mennonite en France - XVIIe siècle-XXe siècle, sur le site de l'Église Évangélique Mennonite de la Vôge] (consulté le .
  6. Les racines et les ailes de Floyd et Milly Ruth, Jacques Balthazard, édition du , sur le site officiel du journal l'Est républicain (consulté le ).
  7. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae et af Werner Enninger et Michèle Wolff, Lieux d'inhumation anabaptistes : une approche proxémique, Archives de sciences sociales des religions, 42e année, numéro 97 de janvier-mars 1997, p. 115-140 (lire en ligne).
  8. « Cimetière mennonite de la Chaifferie à Abbévillers | 0 AVIS | TELEPHONE », sur cimetiere.tel (consulté le )
  9. Présentation de Fessevillers sur le site de la Communauté de communes du pays de Maîche (consulté le ).
  10. Histoire de Florimont sur le site officiel de la Commune (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]