Classe Bussard

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Classe Bussard
Image illustrative de l'article Classe Bussard
Le Bussard, navire de tête de sa classe, à Dar es Salam entre 1907 et 1910.
Caractéristiques techniques
Type Croiseur non protégé
Longueur 82,60 m
Maître-bau 12,50 à 12,70 m
Tirant d'eau 4,42 à 4,45 m (proue)
5,35 à 5,63 m (poupe)
Déplacement 1 559 à 1 612 t
Port en lourd 1 864 à 1 868 t
Propulsion 2 moteurs à vapeur
4 chaudières au charbon
2 hélices
Puissance 2 800 cv (2 100 kW)
Vitesse 15,5 nœuds (28,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Aucun
Armement 8 × canons de 105 mm
5 × canons revolvers de 37 mm
2 × tubes lance-torpilles de 350 mm (Geier = 450 mm)
Rayon d’action 2 990 milles marins (5 500 km) à 9 nœuds (17 km/h)
Autres caractéristiques
Équipage 9 officiers, 152 matelots
Histoire
Constructeurs Kaiserliche Werft Danzig
Kaiserliche Werft Kiel
Blohm & Voss
Kaiserliche Werft Wilhelmshaven
A servi dans  Kaiserliche Marine
Commanditaire Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Période de
construction
1888-1895
Période de service 1890-1920
Navires construits 6
Navires prévus 6
Navires perdus 3
Navires démolis 3

La classe Bussard est une classe de croiseur non protégé construit pour la Kaiserliche Marine à la fin du XIXe siècle. Six navires, le Bussard, Falke, Seeadler, Cormoran, Condor et Geier, furent construits par les chantiers navals Kaiserliche Werft Danzig, Kaiserliche Werft Kiel, Kaiserliche Werft Wilhelmshaven et Blohm + Voss de Hambourg.

Conception[modifier | modifier le code]

La classe Bussard comprenait à l'origine six bâtiments classés à l'époque comme des croiseurs de 4e classe[1]. Il s'agissait de navires destinés au service outremer, notamment des colonies allemandes. Cette classe était une amélioration de la classe précédente Schwalbe, les navires étaient nettement plus grands et plus rapides mais disposaient d'une batterie de canons similaire[2],[3]. La conception de la classe a été dessinée en 1888. Bien armés pour leur taille, ils étaient également la dernière classe de croiseurs de la Kaiserliche Marine à être équipés d'un gréement de navigation ; le croiseur ultérieur non protégé Gefion étant entièrement à vapeur[4].

Caractéristiques générales[modifier | modifier le code]

Le Cormoran en cale sèche à Sydney (vers 1905).

Les navires de la classe Bussard présentent tous des caractéristiques légèrement différentes. Les deux premiers navires, les Bussard et Falke mesuraient 79,62 mètres de long à la ligne de flottaison et 82,60 m de longueur hors-tout. Ils avaient un faisceau de 12,50 m et un tirant d'eau de 4,45 m à la proue et 5,63 m à la poupe. Ils déplaçaient 1 559 tonnes en charge nominale et 1 868 t à pleine charge. Les trois navires suivants, les Seeadler, Condor et Cormoran mesuraient 79,62 m de long à la ligne de flottaison et avaient la même longueur hors-tout que leurs sisters-ships précédents. Ils avaient une largeur de 12,70 m et un tirant d'eau de 4,42 m à la proue et 5,35 m à la poupe, déplaçant 1 612 t en charge nominale et 1 864 t à pleine charge. Le dernier navire, le Geier, mesurait 79,62 m de long à la ligne de flottaison et 83,90 m de longueur hors-tout. Sa largeur était de 10,60 m, d'un tirant d'eau de 4,74 m à l'avant et 5,22 m à l'arrière[5]. Il déplaçait 1 608 t en charge nominale et 1 918 t à pleine charge.

La coque des navires était construite avec des cadres en acier transversaux fixés avec des planches en pin jaune jusqu'au pont supérieur. Une couche de gaine métallique Muntz recouvrait la coque pour protéger le bois du taret commun. L'étrave et les étambots ont été construits avec de l'acier et du bois. Un éperon en bronze a été monté à la proue. La coque a été divisée en dix compartiments étanches et un double fond a été installé sous les chaufferies.

L'équipage comprenait 9 officiers et 152 hommes d'équipage. Ils embarquaient plusieurs navires plus petits, dont un navire piquet, un cotre, deux yawls et deux dinghy[5].

Machinerie[modifier | modifier le code]

Ils étaient propulsés par deux moteurs à vapeur horizontaux à triple expansion et à trois cylindres, d'une puissance 2 800 chevaux (2 100 kW), alimentés par quatre chaudières cylindriques au charbon, chaque moteur ayant sa propre salle des machines. Les chaudières étaient divisées en deux chaufferies, réparties en une seule cheminées. Les turbines entraînaient une paire d'hélices à trois pales d'un diamètre de 3 m. Les navires étaient équipés d’une plate-forme auxiliaire pour un trois-mâts goélette d’une surface totale de 856 à 877 m2. La direction était contrôlée par un seul gouvernail. Chaque navire était équipé de deux générateurs électrique d’une puissance combinée de 24 kilowatts (32 ch) à 67 volts[5].

Leur système de propulsion permettait une vitesse maximale de 15,5 nœuds (29 km/h), bien que leur vitesse de référence a été dépassée lors des essais en mer, atteignant entre 15,7 nœuds (29 km/h) et 16,9 nœuds (31 km/h). Les navires embarquaient 305 à 320 tonnes de charbon au maximum, leur donnant une autonomie de 2 990 milles marins (5 500 km) à 9 nœuds (17 km/h)[5].

Armement[modifier | modifier le code]

Le premier navire de la classe était armé de 8 canons de 105 mm K 10 L / C 35 montés sur un socle, équipés de 800 cartouches au total. Ce canon permettait d'engager des cibles jusqu'à 8 200 mètres. Les cinq navires suivants ont été équipés d'une nouvelle version du canon de 105 mm SK L / 35, doté d'un allumage rapide et de portée supérieure (jusqu'à 10 800 m)[5]. Deux canons étaient placés côte à côte sur le gaillard, quatre sur les bordées (deux par bordée) et deux côte à côte sur la plage arrière. L'armement secondaire se constituait de 5 canons revolvers Hotchkiss de 37 mm [3]. Les cinq premiers navires étaient également équipés de deux tubes lance-torpilles de 350 mm (14 pouces), tous deux montés sur le pont. Le Geier était équipé de deux tubes lance-torpilles de 450 mm (18 pouces). Chaque navire transportait cinq torpilles[5].

Navires de la classe[modifier | modifier le code]

Nom Constructeur[5] Pose de la quille[6] Lancement[6] Commission[6] Fin de carrière Photo
Bussard Kaiserliche Werft, Danzig août 1888 23 janvier 1890 7 octobre 1890 Démoli à Hambourg en 1913
Falke Kaiserliche Werft, Kiel Janvier 1890 4 avril 1891 14 septembre 1891 Démoli à Dantzig en 1913
Seeadler Kaiserliche Werft, Danzig 1890 2 février 1892 17 août 1892 Coule à Wilhelmshaven après une explosion interne le 19 avril 1917
Condor Blohm & Voss, Hamburg 1891 23 février 1892 9 décembre 1892 Démoli à Hambourg en 1921
Cormoran Kaiserliche Werft, Danzig novembre 1890 17 mai 1892 25 juillet 1893 Sabordé à Tsingtao le 28 septembre 1914
Geier Kaiserliche Werft, Wilhelmshaven 1893 18 octobre 1894 24 octobre 1895 Capturé par l'US Navy le 6 avril 1917
Coulé après une collision le 21 juin 1918

Historique[modifier | modifier le code]

Le Bussard et le Falke furent radiés en 1913. Le Condor et le Seeadler furent radiés en 1914 mais encore utilisés comme pontons utilitaires. Le Seeadler servit de dépôt pour les mines à Wilhelmshaven et coula après une explosion à bord en avril 1917[1]. Le Cormoran était à l'ancrage à Tsing Tao, la colonie Allemande de Chine, mais son état général incita son commandant à le faire saborder le plutôt que de reprendre la mer (sa faible vitesse en aurait fait une proie facile, et il aurait probablement été capturé). Le dernier de la série, le Geier, était ancré à Honolulu en août 1914 et ne fut pas inquiété par la neutralité des États-Unis, ce qui changea en 1917 : il fut capturé, puis coula après une collision le [1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « CLASSE Bussard », sur le.fantasque.free.fr (consulté le )
  2. Eric Groner 1990, p. 93–97.
  3. a et b Gardiner, p. 253
  4. Eric Groner 1990, p. 97-99.
  5. a b c d e f et g Eric Groner 1990, p. 97
  6. a b et c Eric Groner 1990, p. 97–98

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) William Laird Clowes, Clements Markham, Alfred Thayer Mahan, Herbert Wrigley Wilson et Roosevelt, The Royal Navy : A History From the Earliest Times to the Death of Queen Victoria, vol. VII, London, UK, Sampson Low, Marston and Company, (OCLC 1296915)
  • (en) Conway's All the World's Fighting Ships 1860–1905, Greenwich, Conway Maritime Press, , 440 p. (ISBN 0-8317-0302-4)
  • (en) Eric Groner (ill. Erich Gröner, Peter Mickel and Franz Mrva), German Warships 1815 - 1945, vol. Volume One: Major Surface Vessels, Annapolis, Naval Institute Press, , 2 vol (ISBN 978-0-870-21790-6 et 978-1-557-50301-5)
  • (de) Hans H. Hildebrand, Albert Röhr et Hans-Otto Steinmetz, Die Deutschen Kriegsschiffe, vol. 2, Ratingen, Mundus Verlag, (ISBN 978-3-8364-9743-5)
  • (de) Hans H. Hildebrand, Albert Röhr et Hans-Otto Steinmetz, Die Deutschen Kriegsschiffe, vol. 7, Ratingen, DE, Mundus Verlag, (ASIN B003VHSRKE)
  • (en) David Marley, Wars of the Americas : A Chronology of Armed Conflict in the Western Hemisphere, 1492 to the Present, Santa Barbara, CA, ABC-CLIO, , 1112 p. (ISBN 978-1-59884-100-8, lire en ligne)
  • (en) Severo Gómez Nunez, The Spanish–American War : Blockades and Coast Defense, Washington, DC, Washington, Govt. Print. Off,
  • (en) Lawrence Sondhaus, Preparing for Weltpolitik : German Sea Power Before the Tirpitz Era, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 326 p. (ISBN 1-55750-745-7)
  • (en) Milan N. Vego, Austro-Hungarian Naval Policy, 1904–14, Londres, Frank Cass Publishers, , 213 p. (ISBN 978-0-7146-4209-3)