Club d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire

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Club d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire
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Organisation
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Un Club d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire (Cigales) est une indivision de capital risque solidaire à but de financement d'associations et d'entreprises en France.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Un groupe de 5 à 20 personnes, constitué au sein d'une association loi de 1901, épargne en commun mensuellement pour investir solidairement dans des structures locales, en création ou en développement[1],[2]. En plus de leurs finances, les membres mettent à disposition leur écoute et leurs compétences. Ce sont des lieux d’échange et d’autoformation sur les questions économiques et de développement local[3], où investisseurs et porteurs de projet font l’expérimentation de l'usage de la finance solidaire[4],[5].

Chaque Cigales adhère à la charte nationale des Cigales et doit être agréé par la Fédération des Cigales. L’activité de ces clubs s’inscrit dans la perspective d’une économie solidaire en favorisant la création d’emplois, la lutte contre l’exclusion, la protection de l’environnement et le développement durable[6],[7].

Le Cigales, dans le système français, est jusqu’à présent le seul outil sans intermédiaire entre l’offre et la demande[3].

Chaque club a une durée de vie de 5 ans, prolongeable une fois. Au terme de cette période, il procède à la liquidation de son portefeuille, au prorata des apports des cigaliers[8].

Capital-risque solidaire[modifier | modifier le code]

Le club Cigales est une indivision volontaire qui soutient financièrement des projets en réalisant un apport en capital dans les entreprises ou en apport avec droit de reprise dans les associations[3], mais aussi en savoir-faire disponible au sein du club[9]. Le club Cigales est ainsi associé à l'entreprise pendant cinq ans. Soucieux d'efficacité économique, mais aussi d'utilité sociale[10], les « cigaliers » – nom commun donné aux membres du club Cigales – ne prennent pas en compte la seule rentabilité financière[11]. L'indivision volontaire a une durée limitée à 5 ans. Durant ces 5 années, chaque membre participe à hauteur de ses capacités au compte commun. Ce compte va permettre de prendre une participation aux capitaux sociaux d'entreprises choisies par les membres sans influence extérieure dans la limite de la charte des Cigales.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le premier Cigales est créé en 1983 à Paris[3],[12]. À l'origine de cette initiative, Patrice Sauvage et un groupe de militants de l'ALDEA (Agence de liaison pour le développement d'une économie alternative) qui, persuadés que le modèle de développement qui s'était progressivement mis en place en cours des Trente Glorieuses menait à un désastre économique, écologique, social et culturel, ont souhaité redonner un sens à l'usage de l'argent en créant des outils financiers, telles que le Cigales et la première coopérative de capital-risque Garrigue. Les concepts actuels de développement durable, commerce équitable, développement de la démocratisation des produits biologiques, du soutien de l'économie sociale sont les éléments créateurs de la philosophie puis de la charte des Cigales, sans oublier la notion de développement local.

En 2017, il existe environ 250 Cigales en France, tous adhérents à la Fédération nationale des Cigales ; le nombre total de cigaliers approche les 3 000.

La Fédération des Cigales comptait 125 clubs actifs en 2009 rassemblant près de 1 800 adhérents.

Structures[modifier | modifier le code]

Le mouvement des Cigales est constitué d'une fédération nationale des CIGALES et d'associations régionales.

Identités visuelles[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. A.D-.B., « économie sociale - Des clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire. À la découverte des Cigales citoyennes et solidaires » Accès limité, sur Le Dauphiné libéré, (consulté le )
  2. « La Haie-Fouassière. L’épargne solidaire et locale a son fan-club » Accès limité, sur Ouest France, (consulté le )
  3. a b c et d Jean-Pierre Dumoulin, « Les Cigales » Accès libre, sur Revue Projet, (consulté le )
  4. « Les Cigales proposent de soutenir un projet local à Baden » Accès libre, sur Le Télégramme, (consulté le )
  5. Anne-Laure de Chalup, « Agen. Des Cigales prêtent à investir dans l’économie locale » Inscription nécessaire, sur La Dépêche du Midi, (consulté le )
  6. « Les clubs d’investisseurs Cigales et leur gestion de l’épargne solidaire : un commun de la finance territoriale ? » Accès payant, sur recma.org, (consulté le )
  7. Julie Rolland, « Bretagne : une trentaine de clubs Cigale prêts à soutenir des projets locaux » Accès libre, sur Radio chrétienne francophone, (consulté le )
  8. Hervé Pavageau, « Ils veulent créer un nouveau club d'investisseurs solidaires à Vallet » Accès libre, sur Actu.fr, (consulté le )
  9. « Les circuits courts concernent tous les secteurs de l’économie sociale et solidaire », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  10. Anne Gresser, « Lot-et-Garonne : les Cigales débarquent à Agen pour financer des projets locaux », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne Accès limité, consulté le )
  11. Pascale Krémer, « Le travail de fourmi des clubs Cigales pour le développement durable de l’économie locale », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )
  12. Jennifer-Laure Djian, « Audomarois : les clubs Cigales, pour « faire évoluer le monde dans le bon sens » » Accès limité, sur La Voix du Nord, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pascale Dominique Russo, Les CIGALES : notre épargne, levier pour entreprendre autrement - Investir et s’investir dans des entreprises d’utilité sociale et créatrices d’emplois, éditions Yves Michel, coll. « Économie »

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]