Commanderie de Bayle

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Commanderie de Bayle
Présentation
Fondation Drapeau de l'Ordre du Temple Templiers attestée en .
Reprise Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers 1312
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Ville Saint-Antonin-sur-Bayon
Géolocalisation
Coordonnées 43° 30′ 31,3″ nord, 5° 35′ 59″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Commanderie de Bayle
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Commanderie de Bayle
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Commanderie de Bayle

La commanderie de Bayle est une commanderie fondée par l'ordre du Temple au XIIe siècle sur le territoire de la commune de Saint-Antonin-sur-Bayon, dans le département des Bouches-du-Rhône, en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Après la dissolution de l'ordre en 1312, la propriété de la commanderie et de ses dépendances est transférée, avec la majorité des autres biens templiers, à l'ordre de l'Hôpital.

Description géographique[modifier | modifier le code]

La commanderie de Bayle se trouve à 480 m d'altitude[1] sur la commune de Saint-Antonin-sur-Bayon, à 7 km à l'ouest de Puyloubier et à 11 km à l'est d'Aix-en-Provence.

Historique[modifier | modifier le code]

L'implantation des templiers à Bayle[modifier | modifier le code]

L'établissement templier de Sainte-Marie de Bayle est attesté pour la première fois dans la documentation subsistante le , alors que Foulques de Pontevès fait une donation à cette maison, représentée par Hugues Jaufré, alors maître du Temple en Provence et parties des Espagnes[2]. Il faut cependant attendre pour voir un commandeur de Bayle apparaître pour la première fois : il s'agit de Foulques de Bras[3], qui a sans doute joué un rôle dans l'implantation de l'Ordre à Bras, siège d'une future commanderie[4] et qu'on retrouve quelques années plus tard à la tête de la maison de Richerenches[5], puis de Roaix[6].

Les Templiers mettent en valeur le plateau du Cengle en creusant l'évacuation de l'eau par la cascade de « La Trenque » ou « Troncas ».

La fin des templiers et la dévolution aux hospitaliers[modifier | modifier le code]

En , au moment où les biens du Temple en Provence sont saisis par les officiers de Charles II d'Anjou et ses membres, arrêtés, la maison de Bayle n'a plus de commandeur propre et n'est qu'une grange passée sous le contrôle de la commanderie d'Aix[7]. Le clavaire d’Aix Pierre Raymondi et le notaire Bernard de Lanzola, mandatés par le viguier et le juge d'Aix pour exécuter sur place les ordres comtaux, ne trouvent à Bayle, au matin du , qu'un frère sergent du Temple, Raymond Perdigoni, agissant à titre de gardien (custos) de la maison ainsi qu'un prêtre du nom de Guillaume qui remplit les fonctions de régisseur ou fermier[7]. Raymond Perdigoni figure par la suite sur une liste des templiers arrêtés en Provence et alors détenus dans les forteresses comtales de Meyrargues (27 prisonniers) et Pertuis (23 détenus) : on y apprend qu'il appartenait à la commanderie d'Aix[8].

Après la dissolution de l'ordre en 1312, la propriété de la commanderie et de ses dépendances est transférée, avec la majorité des autres biens templiers, à l'ordre de l'Hôpital. Bayle est confiée, avec les autres possessions templières relevant de l'ancienne maison d'Aix, à la commanderie hospitalière d'Aix.

D'après l'enquête pontificale de 1373 menée sur les Hospitaliers, la grange de Bayle est à cette date administrée par un frère sergent de la commanderie d'Aix résidant sur place[9] qui en a reçu le bail à vie[10]. Un frère chapelain dessert alors la chapelle Sainte-Marie[11].

Le faire-valoir direct est par la suite abandonné au profit de l'arrentement : à partir d'au moins 1391, Bayle devient une bastide donnée à cens[12].

Commandeurs templiers[modifier | modifier le code]

Nom du commandeur dates Précisions
Foulques de Bras [3] commandeur de Richerenches (1175-1179)[5], puis de Roaix (1179-1182, 1185)[6]
Hugues de Sade [3]
Raimond Chausoard 1210[6] commandeur d'Arles (1206-1208, 1211, 1219-1227)[6]
R. de Aguileriei [13]
Hugues de Lucho 1236[6]
Raimond Ermengaud [14] commandeur de Saint-Maurice de Régusse (1237)[6]
Bernard Martelli [15] également commandeur d'Aix (1250)[15]
Jean d'Arles [16] commandeur de Fos (1245), commandeur d'Aix (1257)[16]
Jean Mathias 1263[6] également commandeur d'Aix (1263)[6]

État[modifier | modifier le code]

Le site a été découvert par l'archéologue Isidore Gilles en 1904 lors de la construction d'un hangar. Des fouilles ultérieures y ont été menées en 1936 par F. Benoît[1]. Elles ont permis la mise au jour de sépultures sous tegulæ, ainsi que de fragments de corniches, d'une meule à huile et d'un sol bétonné[1].

On peut aujourd'hui observer la présence de la chapelle et de la ferme, avec deux tours carrées et une cour dallée. Sur un mur extérieur et au-dessus d'une porte on notera la présence d'une croix du Temple.

Références et notes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Fl. Mocci et N. Nin (dir.), Carte archéologique de la Gaule : Aix-en-Provence, pays d'Aix, val de Durance : 13/4, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, ministère de l'Éducation nationale, ministère de la Recherche, ministère de la Culture et de la Communication, maison des Sciences de l'homme, centre Camille-Jullian, ville d'Aix-en-Provence, communauté du pays d'Aix, (ISBN 9782877540988), p. 671.
  2. Coulet 2004, p. 31
    (la): « fratris Hugonis Gaufredi in Provincie et Yspanie magistri partibus ».
  3. a b et c Coulet 2004, p. 30.
  4. Durbec 1959, p. 106.
  5. a et b Marquis de Ripert-Montclar (éd.), Cartulaire de la commanderie de Richerenches de l'Ordre du Temple (1136-1214), Avignon / Paris : F. Seguin / H. Champion, 1907, p. CLVI. [Lire en ligne sur Gallica (page consultée le 31 octobre 2008)]
  6. a b c d e f g et h Émile G. Léonard. Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le Marquis d'Albon. Paris, E. Champion, 1930, reproduit sur Templiers.net (page consultée les 8 novembre 2008, 9 octobre 2009 et 25 juillet 2013).
  7. a et b Beaucage 1999, p. 83.
  8. Beaucage 1999, p. 88
  9. Noël Coulet, « Les effectifs des commanderies du grand prieuré de Saint-Gilles en 1373 », Provence historique, no 179,‎ , p. 112 (lire en ligne).
  10. Noël Coulet, « Les ordres militaires, la vie rurale et le peuplement dans le sud-est de la France au Moyen Âge », Les ordres militaires, la vie rurale et le peuplement en Europe occidentale (Flaran, 6), 1986 (1984), p. 46.
  11. Noël Coulet, « Églises et chapelles des hospitaliers du grand prieuré de Saint-Gilles dans les enquêtes de 1338 et 1373 », Les Ordres religieux militaires dans le Midi (Cahiers de Fanjeaux, no 41), 2007, p. 56.
  12. Coulet 2004, p. 28.
  13. Benjamin Guérard éd. et al. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Paris : Ch. Lahure, 1857, t. II, p. 377-382, charte 947 (23 mars 1225). [Lire en ligne sur Google Livres (page consultée le 8 novembre 2008)]
  14. Benjamin Guérard éd. et al. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Paris : Ch. Lahure, 1857, t. II, p. 382-385, charte 948 (16 juin 1244). [Lire en ligne sur Google Livres (page consultée le 8 novembre 2008)]
  15. a et b Joseph-Hyacinthe Albanès, « « La ville de Roquevaire : ses origines, ses seigneurs, vente de la seigneurie (suite) [7e partie] », Revue de Marseille et de Provence, 27e année, août 1881, p. 340 et note 2. [Lire en ligne sur Google Livres (page consultée le 23 avril 2010)]
  16. a et b Carraz 2005, p. 442-443 et note 126.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Benoît Beaucage, « La fin des templiers en Provence : l'exemple de la viguerie d'Aix », Provence historique, vol. 49, nos 195-196,‎ , p. 79-91 (ISSN 0033-1856, lire en ligne)
  • Bruno Tadeu Salles, « Les commanderies d’Arles et de Bayle et leurs conflits avec les moines de Sylvéréal et de Saint-Antoine : considérations sur la « seigneurialisation » du Temple en Basse-Provence (1176-1244) », dans Arnaud Baudin (dir.), Ghislain Brunel (dir.), Nicolas Dohrmann (dir.) et al. (préf. Philippe Adnot & Agnès Magnien), L'économie templière en Occident : patrimoines, commerce, finances, Éditions Dominique Guéniot, , 543 p. (ISBN 978-2-8782-5520-1, présentation en ligne), p. 177-206 [lire en ligne]
  • Marius Chaillan, Promenades historiques dans la vallée de l'Arc : Le Cengle et ses alentours, Aix-en-Provence, Imprimerie J. Barthelemy, , 108 p.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]