Commanderie de Rurka

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Rurka
Présentation
Fondation Drapeau de l'Ordre du Temple Templiers 1261
Reprise Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers 1318
Géographie
Pays Drapeau de la Pologne Pologne
Région Voïvodie de Poméranie occidentale
District Gryfino
Ville Chojna
Géolocalisation
Coordonnées 52° 59′ 46″ nord, 14° 28′ 57″ est
Géolocalisation sur la carte : Pologne
(Voir situation sur carte : Pologne)
Rurka
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Rurka

La commanderie de Rurka se trouve au nord-ouest de la Pologne, sur le territoire de la commune de Chojna. Le village de Rurka (Rörchen en allemand) se trouve dans le district de Gryfino et la voïvodie de Poméranie occidentale. La rivière Rurzyca (affluent de l'Oder) traverse le territoire communal.

État[modifier | modifier le code]

Il ne reste aujourd'hui de la commanderie que la chapelle, construite en pierre de granit; de style roman, elle a été érigée durant la seconde moitié du XIIIe siècle. Les autres bâtiments originaux, typiques d'une ferme fortifiée de l'époque, ont été détruits par le temps, et aussi lors d'un incendie provoqué par des maraudeurs qui ont saccagé la commanderie en 1373. Mais au cours des siècles suivants, d'importants travaux ont été entrepris: de nouveaux bâtiments ont été construits autour de la chapelle, dont le toit a été changé.

Historique[modifier | modifier le code]

En 1261, l'évêque de Cammin (Kamień Pomorski en polonais), Hermann von Gleichen, a promulgué à Rurka l'acte de fondation de la commanderie. Les Templiers étaient arrivés à Rurka en 1235 déjà[1], et le duc de Szczecin, Barnim Ier, leur a donné le territoire du village voisin de Banie.

En 1318, soit six ans après la dissolution de l'ordre du Temple, le margrave de Brandebourg et les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem signent à Kremmen un accord répartissant les biens des Templiers de la région (dont la commanderie de Rurka). La plupart des hommes de la commanderie ont alors rejoint les rangs des Hospitaliers, mais des Templiers sont malgré tout restés sur le site, des documents datant des deux décennies suivantes faisant encore référence à des « frères templiers » lorsqu'ils citent certains chevaliers établis à Rurka[1].

En 1371, la commanderie de Rurka a accueilli des négociations de paix en raison de son emplacement stratégique.

Après l'incendie de 1373, ce qui restait de la commanderie a été rattaché à un monastère des environs, avant de passer dans des mains laïques. Le site servira notamment de dépôt de grain puis de distillerie aux XVIIIe siècle et XIXe siècle.

Commandeurs templiers[modifier | modifier le code]

Nom du commandeur Dates
(de) Friedrich von Salzwedel c. 1261 [2],[3]
frère Friedrich 1263[4]
(de) Bernhard von Eberstein c. 1285 [2]
Frère Théodoric 1280-1281[5]
1285[6]
Jordan von Esebeck (de) 1296[7],[8]
Bertrand de Greiffenberg ((de) Bertram von Greiffenberg) c. 1300[9],[10]
frère Johann 1303[11],[12]
Théodoric, noble seigneur de Lorenen 1305[13]

Commandeurs hospitaliers[modifier | modifier le code]

Organisation[modifier | modifier le code]

La commanderie était entourée d'une douve et d'une clôture séparant la partie religieuse (chapelle et monastère) de la partie laïque (ferme fortifiée). La chapelle était en granit, mais les autres bâtiments étaient construits en bois, matériau de construction habituel dans la région à cette époque.

Durant des fouilles archéologiques entreprises en 1999, un cimetière a été mis au jour. 29 des 32 dépouilles y reposent conformément au rite chrétien (tête orientée à l'ouest, mains sur le bassin ou le long du corps), mais les trois dernières ne s'y conforment pas - soit parce qu'ils avaient commis des crimes qui les privaient de sépulture chrétienne soit parce qu'ils ont été enterrés à la va-vite en raison d'une maladie très contagieuse. Une autre tombe, plus grande et nettement plus profonde (2,40 m sous le sol) était sans doute destinée à un haut dignitaire, qui n'a pas pu être identifié jusqu'à présent.

Photos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Site Templier : La Chapelle de Rurka
  2. a et b (de) Encyclopédie des templiers, université de Hambourg, Lexique R, paragraphe "Rurka"
  3. (la) Adolph Friedrich Johann Riedel, Codex diplomaticus Brandenburgensis, vol. 19, Berlin, (lire en ligne), p. 5 (doc. 8)
    31 décembre 1262: « fratre Frederiko de Soltwedel », il n'a pas de titre précis mais il s'agit très probablement du même individu que le frater Fredericus que l'on trouve en juillet 1263 comme commandeur de Roreke.
  4. Wolgang Irgang, Urkunden und Regesten zur Geschichte des Templerordens: im Bereich des Bistums Cammin und der Kirchenprovinz Gnesen, Böhlau-Verlag GmbH, (présentation en ligne), p. 49
    27 juillet 1263: « Ego frater Fredericus, ordinis milicie templi ac magister domus in Roreke ».
  5. Burzyński 2010, p. 11
  6. Dr. P. Hasse, Schleswig-Holstein-lauenburgische Regesten und Urkunden, vol. 2, (lire en ligne), p. 267 (n°670)
    1 février 1280/81 et non 1285 comme indiqué: « frater theodoricus magister de curia rorich »
  7. Leopold von Ledebur, Allgemeines Archiv für die Geschichtskunde des Preußischen Staates, vol. 16, (lire en ligne), p. 319 (note 263)
    25 février 1296: (la) « Jordan de Esbeke commendator domus Milice Templi curie in Rorike ».
  8. (de + la) Karl Robert Klempin et Klaus Conrad, Pommersches Urkundenbuch: Bd. 1287-1300, bearb. von R. Prümers, Böhlau, (présentation en ligne), p. 266
    1296: « frater Jordanus, dictus de Esbeke, commendator domus milicie Templi curie in Rorike ».
  9. Dithmar 1737, p. 14
  10. Période pendant laquelle Frédéric d'Alvensleben (de) était maître de la province d'Allemagne, cf. Liste des maîtres de province de l'ordre du Temple.
  11. (de) Grzegorz Jacek Brzustowicz, « Die Aufhebung des Templerordens in der Neumark und in Pommern », dans Regionalität und Transfergeschichte: Ritterordenskommenden der Templer und Johanniter im nordöstlichen Deutschland und in Polen, Lukas Verlag, , 649 p. (ISBN 978-3-8673-2140-2, présentation en ligne), p. 161
    21 avril 1303: « frater Iordanus, magister in Roreke ». L'auteur l'appelle Jordan alors qu'il s'agit de Johann, cf. Irgang 1987, p. 75
  12. Irgang 1987, p. 75
  13. (de) Gunther Lehmann et Christian Patzner, Die Templer in Osten deutschland, LePa-Bücher, , 183 p. (ISBN 978-3-9808-8592-8, présentation en ligne), p. 141
    12 mars 1305: « Thyodericus nobilis vir de Lorenen commendator domus Templi ». On trouve également : « frater Theodericus magister de curia Rorich (1285) ; frater Thy. magister Roreke ».

Sources[modifier | modifier le code]

  • Przemysław Kołosowski et Dominika Ziemińska, « The Templars' sites in Rurka (Rörchen) and Chwarszczany (Quartschen) in the light of latest studies », dans Regionalität und Transfergeschichte : Ritterordenskommenden der Templer und Johanniter im nordöstlichen Deutschland und in Polen, Lukas Verlag, , 649 p. (ISBN 978-3-8673-2140-2, présentation en ligne), p. 442-457
  • (pl) Edmund Burzyński, Zakon rycerski templariuszy na ziemiach Polski piastowskiej i na Pomorzu Zachodnim, Wydawn, , 255 p. (ISBN 978-8-3929-2187-5, présentation en ligne)
  • (en) Maria Starnawska, « The commanderies of the Templars in the Polish lands and their history after the end of the Order », dans Jochen Burgtorf, Paul Crawford, Helen Nicholson, The Debate on the Trial of the Templars, 1307-1314, Ashgate Publishing ltd., , 399 p. (ISBN 978-0-7546-6570-0, lire en ligne), p. 301-314
  • (pl) Przemysław Kołosowski, « Stan badań archeologycznych nad siedzibami templariuszy na ziemiach polskich », Templariusze, historia i mit, Toruń, Musée Okręgowe,‎ , p. 47-69 (présentation en ligne)
  • (pl) Maria Starnawska, « Templariusze na ziemiach polskich », Templariusze, historia i mit, Toruń, Musée Okręgowe,‎ , p. 19-25 (présentation en ligne)
  • (en) Maria Starnawska, « Crusade orders on polish lands during the Middle Ages : Adaptation in a peripherical environment », Quaestiones Medii Aevi novae, institut historique de l'université de Varsovie,‎
  • (de) Justus Christoph Dithmar, Genealogische historische Nachricht von den Herren-Meistern...Johanniter-Ordens, Dartmann, , 84 p. (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]