Couvent des Tiercelettes

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Ancien couvent des Tiercelettes
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
Architecte
Girard
Ingénieur
Champion de la Bretonnière
Matériau
Calcaire, moellon, enduit, tuile, ardoise
Construction
Ouverture
1800 (hôpital)
Fermeture
Commanditaire
Tiercelettes de Saint-François
Propriétaire
Propriété d'un établissement public
Patrimonialité
Localisation
Pays
Commune
Adresse
40 rue Rabelais
Coordonnées
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Le couvent des Tiercelettes est un ancien couvent, transformé en hôpital, situé à Fontenay-le-Comte, en France[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

Le couvent est situé au 40 rue Rabelais à Fontenay-le-Comte, dans le département français de la Vendée.

Description[modifier | modifier le code]

L'ensemble des édifices sont principalement couverts en ardoise : toits à longs pans à croupes et noues pour les bâtiments autour de la cour d'honneur, toit à longs pans à croupe polygonale pour la chapelle. Les autres bâtiments sont couverts en tuile. Quant aux matériaux de gros œuvre, les bâtiments sont construits en calcaire, moellon et en enduit.

Historique[modifier | modifier le code]

Hôpital Saint-Jacques[modifier | modifier le code]

Avant la Révolution française, la ville abritait deux établissements hospitaliers établis dans le quartier des Loges. Le plus ancien de ces établissements, connu sous le nom d'Hôtel-Dieu ou encore hôpital Saint-Jacques, était implanté au numéro 51 à 63 de la rue des Loges. Son édification remonte aux environs de 1130, sous l'égide de Guillaume X, duc d'Aquitaine, et son envergure fut amplifiée sous l'administration d'Alphonse, comte de Poitiers. Par la suite, aux alentours de 1280, l'hôpital fut reconstruit sous l'initiative de Philippe le Hardi, marquant ainsi une phase significative de son évolution architecturale[2].

Au cours du XVIe siècle, une extension a été ajoutée de l'autre côté de la rue des Loges. Cette nouvelle structure comprenait une chapelle dédiée à Saint-Jacques, et un cimetière y a été aménagé en 1613. Nonobstant, les années 1588 et 1628 ont été marquées par d'importantes épidémies de peste, provoquant de lourdes pertes au sein de la population locale. Les ressources disponibles à l'hôpital étaient insuffisantes pour faire face à l'ampleur de ces tragédies et soulager tous les souffrances qui en découlaient[2].

En l'année 1684, l'hôpital susdit subit une transformation primordial pour devenir un hôpital général, à la suite d'une ordonnance royale émise par Louis XIV. Cette décision fut motivée par la constatation que ledit hôpital remplissait les critères requis pour acquérir ce statut. En tant qu'hôpital général, il se vouait à l'accueil des mendiants issus de la ville et de ses environs, leur offrant refuge et les engageant dans divers ateliers pour occuper leur temps. Par ailleurs, une classe était mise en place où un enseignant se chargeait d'instruire les démunis dans l'art de la lecture[2]. En 1733, l'hôpital accueillait des membres des régiments stationnés à La Rochelle ainsi que des marins cantonnés à Rochefort[3].

En l'an 1770, l'établissement subit d'importants dommages causés par des inondations, toutefois, il se trouve dans l'incapacité de mobiliser les ressources nécessaires pour entreprendre la réparation des édifices affectés[3].

La Révolution[modifier | modifier le code]

Chapelle du couvent des Tiercelettes construite au XVIIe siècle. Elle fut déplacée en 1988 dans le cadre d'un nouveau bloc opératoire.

La Révolution française a engendré une série de bouleversements majeurs qui ont perduré sur plusieurs années. En janvier 1794, les dernières huit religieuses restantes ont été expulsées avec humiliation et flétrissure. Elles ont été acheminées à l'abbaye de Celles où elles ont été incarcérées jusqu'au 27 juin 1794. Bien que le bâtiment n'ait pas été vendu comme bien national, une loi votée par le Corps Législatif et le Conseil des Cinq-Cents le 15 avril 1798 a ordonné le transfert des hôpitaux de la ville vers l'ancien couvent des Tiercelettes de Saint-François, situé sur la route de Nantes, actuellement au 40 rue Rabelais. Ce couvent était jadis la propriété des Tiercelettes, également connues sous le nom de religieuses du Tiers-ordre de Saint-François ou dames de la Grand'Maison. En effet, elles avaient acquis ce terrain en 1614 dans le but d'y ériger leur nouvelle demeure conventuelle, dont des vestiges subsistent encore aujourd'hui[2].

Transformation en hôpital[modifier | modifier le code]

L'établissement nouvellement fondé inaugure son ouverture le 10 mai 1800. Les membres de la congrégation des Sœurs de saint Vincent de Paul y réintègrent leurs activités le 20 juin 1801[2]. L'architecte Girard et l'ingénieur Champion se verront confier la tâche d'aménager les locaux. Au cours du XIXe siècle, une série de travaux se déroulent afin de moderniser l'hôpital, parmi lesquels la construction du bâtiment en forme de U à l'est de la chapelle entre 1826 et 1843, sous la direction de l'architecte Joseph Babin, natif de Fontenay[4]. Un projet d'envergure visant la réalisation d'une infrastructure destinée à l'accueil des personnes atteintes de troubles mentaux, conçu par l'architecte communal Auguste Garnereau en 1843, n'a pas atteint son aboutissement[1]. Toutefois, en l'année 1854, un établissement destiné à l'éducation et à l'instruction d'enfants démunis, dépourvus de soutien familial, fut édifié, sous le nom d' « Orphelinat de l'Immaculée Conception ». Béni durant cette même année, cet orphelinat devint un lieu dédié à la protection et à l'éducation des enfants défavorisés, perpétuant ainsi son engagement envers les valeurs d'assistance et de bienveillance[5].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Le pavillon Sainte-Elisabeth.
L'hôpital durant les années 1900.

Depuis son établissement dans les locaux de la rue Rabelais, l'hôpital a continué d'évoluer de manière significative, témoignant ainsi de l'évolution incessante de la pratique médicale. Cette expansion s'est traduite par la nécessité de nouvelles infrastructures, telles que celles érigées en 1885, lorsqu'une extension fut édifiée au sein de la cour d'honneur de l'aile gauche de l'établissement. Par la suite, en 1952, l'hôpital fut réaménagé pour accueillir les départements médicaux ainsi qu'une unité clinique, illustrant ainsi l'adaptation constante de l'hôpital aux besoins changeants de la médecine et de sa clientèle[2]. La même année, le 10 mai, le conseil d'administration a pris la décision d'attribuer le nom de de Lattre de Tassigny au centre médico-chirurgical, tandis que la clinique ouverte a été baptisée du nom de Bernard de Lattre de Tassigny. Une cérémonie hiératique a été prévue pour le dimanche 14 septembre 1952, présidée par Simonne Calary de Lamazière, en présence d'un grand nombre de personnalités et d'un public important[2]. En 1955, l'établissement d'un pavillon dédié aux personnes âgées voit le jour, suivi en 1966 par la fondation de la maison de retraite du « Petit Vignaud »[5]. En l'an 1972, d'importantes restaurations furent entreprises au sein de l'édifice. Par la suite, en 1988, en raison de la nécessité d'ériger un nouveau bloc opératoire, la chapelle subit le démontage et le remontage de sa structure. Toutefois, lors de cette opération, les voûtes en berceau ainsi que le chœur tréflé de ladite chapelle furent omis dans la reconstruction[4]. En 1977, une école d'infirmières fut construite, dont l'inauguration eut lieu le 4 novembre de la même année, présidée par Olivier Guichard, ancien ministre d'État. Cent cinquante années après leur implantation initial, les sœurs de saint Vincent de Paul procédèrent, en avril 1979, à leur départ définitif de l'hôpital, dans une retraite empreinte de discrétion, cédant ainsi la place à des praticiens laïcs[2]. La chapelle, le cloître et la galerie sont inscrits au titre des monuments historiques en 1988[1].

Difficultés et fermeture[modifier | modifier le code]

En l'année 1990, l'institution fut confrontée à des difficultés substantielles. Des investissements de grande ampleur se révélèrent indispensables afin d'assurer la continuité des activités sanitaires, lesquelles étaient soumises à des normes en perpétuelle évolution[3]. En l'an 2004, en commémoration du 320e anniversaire de son établissement, l'hôpital cessa ses opérations et ses activités furent transférées vers le Pôle Santé[6]. Un projet de réhabilitation est prévu pour cet édifice, suite à son acquisition par le groupe Édouard Denis. Ce dernier envisage de le convertir en un immeuble résidentiel comprenant 80 appartements[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Ancien couvent des Tiercelettes, actuellement hôpital », notice no PA00110098, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b c d e f g et h Robert Aujard, Fontenay-le-Comte : capitale du Bas-Poitou, ville millénaire, R. Aujard, (OCLC 462955351, lire en ligne).
  3. a b et c « Historique » Accès libre, sur Centre Hospitalier de Fontenay-le-Comte (consulté le ).
  4. a et b « Couvent de tertiaires régulières franciscaines, puis hôpital », notice no IA85000509, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. a et b « L’Historique de Fontenay-le-Comte (Vendée) 1728-1979 - Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul », (consulté le )
  6. « Des projets pour l’ancien hôpital de Fontenay-le-Comte » Accès libre, sur Ouest-France, (consulté le )
  7. « Un nouvel avenir pour l'ancien hôpital de Fontenay-le-Comte », sur Les Echos, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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