Démographie de l'Afrique

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Population de l'Afrique
  • Source : Worldpopulationreview à partir des données de l'ONU[1]
Pyramide des âges de l'Afrique (2023).
Carte de l'Afrique indiquant l'indice de développement humain (2021).
  • 0.800–0.849
  • 0.750–0.799
  • 0.700–0.749
  • 0.650–0.699
  • 0.600–0.649
  • 0.550–0.599
  • 0.500–0.549
  • 0.450–0.499
  • 0.400–0.449
  • ≤ 0.399
  • No data
  • La démographie de l'Afrique est l'ensemble des données et des études concernant la population de l'Afrique à toutes les époques.

    De 100 millions d’habitants en 1900, la population de l'Afrique est passée à environ 275 millions dans les années 1950-1960, puis à 640 millions en 1990 et à 1,4 milliard en 2022 soit 18 % de la population mondiale.

    Depuis 1950, les projections de l'ONU à 30 ou 50 ans se sont révélées relativement correctes. La population de l'Afrique subsaharienne uniquement pourrait tripler entre 2020 et la fin du siècle, passant de 1 à 3 milliards d'habitants[2].

    Selon la projection démographique intermédiaire de l'ONU tenant compte des scénarios moyens d'évolution prévue, principalement de la mortalité, de la fécondité et de la structure par âge, dans les années 2050 la population de l'Afrique se situerait aux environs de 2,5 milliards puis, projection beaucoup plus incertaine, vers 4,4 milliards en 2100 ce qui entraînerait des bouleversements politiques, culturels et écologiques majeurs à l’échelle de la planète tout entière.

    En 2021, l'Afrique était la région avec plus fort taux de fécondité, s'élevant à 4.3 enfants par femme, ce qui en fait la seule région du monde avec l'Océanie (2.15)[3] à avoir une natalité de remplacement.

    Histoire[modifier | modifier le code]

    Histoire précoloniale[modifier | modifier le code]

    Les sources écrites et archéologiques[modifier | modifier le code]

    En l'absence de recensements ou de registres, il est difficile de mesurer la population noire africaine avant les premières enquêtes de l'administration coloniale, française, anglaise ou allemande[4]. Les historiens ont été obligés de recouper les témoignages écrits avec les vestiges archéologiques souvent imposants, en comparant le tout avec plusieurs éléments de la civilisation des sociétés noires africaines[4]. Ce travail est passé par un inventaire exhaustif et détaillé des écrits des auteurs arabes et des premiers voyageurs européens des XVIe et XVIIe siècles furent les seuls à avoir vu l'Afrique noire avant les actions portugaises et marocaines, et les razzias arabes et portugaises qui ont évolué vers la traite négrière, orientale ou atlantique, à grande échelle[4].

    La démographie de l'Afrique d'avant la colonisation évolue aussi dans sa structure et sa répartition. Les grands empires et les royaumes se sont disloqués, les nouveaux petits royaumes ont commencé à se faire une guerre incessante, comme au Moyen Âge en Europe[4], en particulier dans les zones attaquées très tôt par les Portugais, au sud-ouest, ou par les Arabes au nord-est. Entre 1641 et 1680, la population de Luanda double et atteint 40 000 habitants[4] mais la variole[5] et les guerres intestines et razzias pour capturer des esclaves déciment l'arrière-pays, la population des villages chutant[4].

    L'impact des relations commerciales et militaires[modifier | modifier le code]

    Les recherches sur l'histoire des maladies ont aussi montré l'impact des relations commerciales et militaires avec les populations arabes, dans de nombreuses régions comme l'Oubangui-Chari. La comparaison avec les études de l'historien Jean Noël Biraben, qui fut directeur de recherche à l'INED (Institut national d'études démographiques), chargé de l'histoire des maladies, a permis aux historiens de faire un parallèle avec la baisse de la population de l'Amérique latine, selon lui passée de 39 millions en 1500 à 10 millions en 1600 et 1700, en un seul siècle, suivie d'un autre siècle de stagnation[4]. L'historien Pap Ndiaye, dans un historique des évaluations successives de la population indienne à l'arrivée de Colomb (de 16 millions en 1830 à trente-deux fois moins en 1900) montre qu'il est difficile d'évaluer ce phénomène même si les évaluations s'étaient resserrées en 2003 dans une fourchette entre 6 et 8[6]

    La chute démographique en Afrique est cependant plus facile à évaluer car étalée sur trois siècles, avec une accélération brutale dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, par un processus plus lent et différent[4], auquel a contribué les traites négrières. Les travaux des historiens Raymond Mauny, William G. L. Randies et Pierre Kalck ont établi qu'il fallait en moyenne compter 3 à 5 morts, pour un esclave déporté[4].

    Les travaux des démographes et historiens avaient montré depuis les années 1980 que trois traites se sont complétées et recoupées, et qu'elles ont convergé pour croître fortement entre le XVIe et le XVIIIe siècle, profitant toutes les trois du morcellement, de la militarisation et de l'appauvrissement des royaumes africains. La géographe et historienne Marie-Louise Maes a parlé d'« une Guerre de Cent Ans qui a duré trois siècles (17e, 18e et 19e siècles), avec les armes de la Guerre de Trente Ans »[7], qui a provoqué selon l'universitaire une hémorragie démographique[7] du même impact et de la même ampleur que ce qu'avait connu la France pendant la Guerre de Cent Ans[8]. A la ponction directe des traites orientales et atlantique s'est ajouté l'impact de l'introduction d'armes à feu[7] dans les royaumes africains, causant à la fois leur fragmentation et une croissance exponentielle de la traite interafricaine. Ce morcellement s'est produit à partir de 1580, quand les relations entre Portugais et Angolais s'envenimèrent[7]. Les portugais ne se satisfaisaient plus qu'on ne leur livre que les condamnés à mort. En 1583, ils « ont conquis la moitié du royaume et battu quatre armées du roi. Des milliers de ses vassaux ont été tués... d'innombrables esclaves ont été capturés... »[8].

    « La sollicitation extérieure provoqua une grande extension et la prolifération de l’esclavage en Afrique noire » malgré des résistances locales. Le Roi du Portugal répondit par la négative aux lettres de protestation au milieu du XVe siècle du roi Alphonse Ier du Kongo, pourtant converti, comme son père, au christianisme, dont un successeur fut assassiné, et qui écrivit aussi au Pape. Plus tard c'est le comptoir français du Sénégal qui a livré des armes aux Maures pour combattre le Damel car il s'opposait au passage des caravanes de la traite orientale[7].

    Les recherches dans plusieurs régions (Tchad, Soudan nilotique, Gabon, Congo, et République centrafricaine) ont indiqué qu'entre 1860 et 1930, l'Afrique noire a perdu le tiers ou plus de sa population, qui aurait été approximativement de 200 millions en 1860[4].

    Il y a quatre siècles environ, l'Afrique représentait près de 17 % de la population mondiale. Ce chiffre a chuté pour atteindre 7 % en 1900. En 2019, l'Afrique représente de nouveau 17 % de la population mondiale[9].

    Histoire postcoloniale[modifier | modifier le code]

    Année Population de l'Afrique Population mondiale Part de l'Afrique
    1950 227 794 000 2 536 431 000 9,0 %
    1960 283 361 000 3 034 950 000 9,3 %
    1970 363 448 000 3 700 437 000 9,8 %
    1980 476 386 000 4 458 004 000 10,7 %
    1990 630 350 000 5 327 231 000 11,8 %
    2000 810 984 000 6 143 494 000 13,2 %
    2010 1 039 304 000 6 956 824 000 14,9 %
    2020 1 340 598 000 7 794 799 000 17,2 %

    En 2100, l'Afrique pourrait représenter plus de 39 % de la population mondiale[9].

    Liste des pays d'Afrique par population[modifier | modifier le code]

    Ci-dessous une liste des pays d'Afrique classés par population[10] :

    Rang Pays Population Année
    1 Drapeau du Nigeria Nigeria 223 804 632 2023
    2 Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie 126 527 060 2023
    3 Drapeau de l'Égypte Égypte 112 716 598 2023
    4 Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo 102 262 808 2023
    5 Drapeau de la Tanzanie Tanzanie 67 438 106 2023
    6 Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 60 414 495 2023
    7 Drapeau du Kenya Kenya 55 100 586 2023
    8 Drapeau de l'Ouganda Ouganda 48 582 334 2023
    9 Drapeau du Soudan Soudan 48 109 006 2023
    10 Drapeau de l'Algérie Algérie 45 606 480 2023
    11 Drapeau du Maroc Maroc 37 840 044 2023
    12 Drapeau de l'Angola Angola 36 684 202 2023
    13 Drapeau du Ghana Ghana 34 121 985 2023
    14 Drapeau du Mozambique Mozambique 33 897 354 2023
    15 Drapeau de Madagascar Madagascar 30 325 732 2023
    16 Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire 28 873 034 2023
    17 Drapeau du Cameroun Cameroun 28 647 293 2023
    18 Drapeau du Niger Niger 27 202 843 2023
    19 Drapeau du Mali Mali 23 293 698 2023
    20 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso 23 251 485 2023
    21 Drapeau du Malawi Malawi 20 931 751 2023
    22 Drapeau de la Zambie Zambie 20 569 737 2023
    23 Drapeau du Tchad Tchad 18 278 568 2023
    24 Drapeau de la Somalie Somalie 18 143 378 2023
    25 Drapeau du Sénégal Sénégal 17 763 163 2023
    26 Drapeau du Zimbabwe Zimbabwe 16 665 409 2023
    27 Drapeau de la Guinée Guinée 14 190 612 2023
    28 Drapeau du Rwanda Rwanda 14 094 683 2023
    29 Drapeau du Bénin Bénin 13 712 828 2023
    30 Drapeau du Burundi Burundi 13 238 559 2023
    31 Drapeau de la Tunisie Tunisie 12 458 223 2023
    32 Drapeau du Soudan du Sud Soudan du Sud 11 088 796 2023
    33 Drapeau du Togo Togo 9 053 799 2023
    34 Drapeau de Sierra Leone Sierra Leone 8 791 092 2023
    35 Drapeau de la Libye Libye 6 888 388 2023
    36 Drapeau de la république du Congo République du Congo 6 106 869 2023
    37 Drapeau de la République centrafricaine République centrafricaine 5 742 315 2023
    38 Drapeau du Libéria Liberia 5 418 377 2023
    39 Drapeau de la Mauritanie Mauritanie 4 862 989 2023
    40 Drapeau de l'Érythrée Érythrée 3 748 901 2023
    41 Drapeau de la Gambie Gambie 2 773 168 2023
    42 Drapeau du Botswana Botswana 2 675 352 2023
    43 Drapeau de la Namibie Namibie 2 604 172 2023
    44 Drapeau du Gabon Gabon 2 436 566 2023
    45 Drapeau du Lesotho Lesotho 2 330 318 2023
    46 Drapeau de la Guinée-Bissau Guinée-Bissau 2 150 842 2020
    47 Drapeau de la Guinée équatoriale Guinée équatoriale 1 714 671 2023
    48 Drapeau de Maurice Maurice 1 300 557 2023
    49 Drapeau de l'Eswatini Eswatini 1 210 822 2023
    50 Drapeau de Djibouti Djibouti 1 136 455 2023
    51 Drapeau des Comores Comores 852 075 2023
    52 Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert 598 682 2023
    53 Drapeau de Sao Tomé-et-Principe Sao Tomé-et-Principe 231 856 2023
    54 Drapeau des Seychelles Seychelles 107 660 2023
    55 Drapeau de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha 5 314 2023

    Liste des régions d'Afrique par population[modifier | modifier le code]

    Régions d'Afrique :
    • Afrique du Nord
    • Afrique de l'Ouest
    • Afrique centrale
    • Afrique de l'Est
    • Afrique australe

    Les cinq régions d'Afrique classées par population[9] :

    Rang Région Population en 2013
    Afrique 1 110 635 000
    1 Afrique de l'Est 373 202 000
    2 Afrique de l'Ouest 331 255 000
    3 Afrique du Nord 210 002 000
    4 Afrique centrale 135 750 000
    5 Afrique australe 60 425 000

    Densité de population[modifier | modifier le code]

    Densité de population en Afrique

    La population est très inégalement répartie. En 2019, la densité est légèrement supérieure à 43 habitants au kilomètre carré, soit trois fois inférieure à celle de l'Union européenne[11].

    Cependant la densité utile (par kilomètre carré utile) est beaucoup plus forte que la densité générale (2,5 fois pour l'Afrique subsaharienne et 6 fois pour l'Afrique du Nord). Selon la FAO, la superficie utile ou utilisée est la somme de trois ensembles : les "terres arables", les "cultures permanentes" et les "prairies et pâturages permanents". La surface des terres non cultivables est largement majoritaire et la qualité moyenne des sols cultivables est nettement plus faible que sur les autres continents, selon le géographe Pierre Gourou. Cette qualité risque de se détériorer encore avec la pression démographique et le réchauffement climatique.

    Entre 1950 et 2010, la densité est passée de 8 à 34 habitants au km2, restant toutefois largement en deçà de la moyenne mondiale (47 habitants par kilomètre carré). Les zones les plus densément peuplées sont la côte du Maghreb d'Agadir à Tunis, la vallée du Nil jusqu'à Assouan, l'Éthiopie, l'Afrique de l'Ouest au sud d'une ligne reliant Dakar, Bamako, Ouagadougou et Abuja ainsi que la côte de l'Afrique australe entre Le Cap et Maputo. Aux extrêmes se trouvent l'île Maurice (600 habitants par kilomètre carré) et la Namibie (2 habitants par kilomètre carré). Contrairement à l'Asie, les grandes vallées fluviales ne sont pas très densément peuplées, à l'exception des bassins du Nil et du Niger.

    Santé[modifier | modifier le code]

    Histoire du développement des soins de santé dans l’Afrique subsaharienne[modifier | modifier le code]

    En septembre 1987, l’Unicef et le comité régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annoncèrent le lancement de l'initiative de Bamako, créé en réponse à des problèmes financiers qui avaient lieu dans la région dans les années 1980, et ayant pour objectif d'augmenter l'accès à la médication via l'implication de la communauté dans les fonds de roulement pour les médicaments[12],[13]. La conférence de 1987 sur l'initiative de Bamako, organisée par l'OMS, s'est tenue à Bamako, la capitale du Mali, et contribua à reformer la politique de santé de l'Afrique subsaharienne[14]. Parmi les personnes présentes se trouvaient les ministres de la santé de l'Afrique, qui préconisaient l'amélioration de l'accès aux soins de santé via la revitalisation du système de santé primaire[12],[13]. Cette nouvelle stratégie a fait augmenter de manière substantielle l'accessibilité via une réforme communautaire des soins de santé, ce qui donna une distribution de services plus équitable et plus efficace. La communauté régionale de la santé publique a soulevé des problèmes en réponse à l'initiative, dont l'égalité, l'accès, l'abordabilité, les problèmes d'intégration, l'importance relative donnée aux médicaments, la gestion, la dépendance, la logistique et la soutenabilité[12]. Conséquemment à ces critiques, l'initiative s'est transformée pour aborder l'augmentation de l'accessibilité des services de santé, l'amélioration de la qualité des soins de service et l'amélioration générale de la gestion du système de santé[12]. Une approche stratégique compréhensive fut étendue pour tous les domaines dans les soins de santé, avec une amélioration subséquente dans les indicateurs des soins de santé, et dans l'efficacité et les coûts du système de santé[15],[16].

    Défis majeurs[modifier | modifier le code]

    La région subsaharienne subit des taux disproportionnels de maladies infectieuses et chroniques comparé à d'autres régions globales[17].

    Diabète[modifier | modifier le code]

    Le diabète de type 2 persiste en tant qu'épidémie dans la région, ce qui pose une crise sanitaire socioéconomique publique pour l’Afrique subsaharienne. Le manque de données pour des pathogènes et des sous-types de diabètes dans les communautés africaines subsahariennes ont mené à des écarts dans la documentation de l'épidémiologie pour la maladie. Des taux élevés de diabètes non diagnostiqués dans plusieurs pays laissent des individus exposés à un grand risque de complications chroniques, ce qui pose un risque élevé à la morbidité et à la mortalité liés au diabète dans la région[18].

    VIH/Sida[modifier | modifier le code]

    En 2011, 69% des personnes dans le monde qui vivaient avec le VIH ou le Sida habitaient l’Afrique subsaharienne[19]. En réponse, plusieurs initiatives ont été lancées pour éduquer le public sur le VIH et le Sida. Parmi ces initiatives se trouvent des programmes de prévention combinés, considérés comme étant l'initiative la plus efficace, la campagne sur la Stratégie ABC, et les programmes de sensibilisation de la Desmond Tutu HIV Foundation[20]. Selon un rapport spécial de 2013 distribué par le Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA), le nombre de personnes atteintes d'un VIH en Afrique qui ont reçu un traitement antirétroviral en 2012 était sept fois plus élevé que le nombre de personnes qui avaient reçu le traitement en 2005, avec un supplément de presque 1 million pour l'année passée[21],[22]. Le nombre de décès liés au Sida dans l’Afrique subsaharienne en 2011 était 33% plus bas qu'en 2005[23] et le nombre de nouvelles infections dues au VIH dans l’Afrique subsaharienne en 2011 était 25% plus bas qu'en 2001[23].

    Paludisme[modifier | modifier le code]

    Le paludisme est une maladie endémique dans l’Afrique subsaharienne, là où la majorité des cas et des décès liés à cette maladie dans le monde ont lieu[24].

    Mortalité maternelle et infantile[modifier | modifier le code]

    Carte de pays par taux de fertilité (2020), d'après le Population Reference Bureau

    Des études montrent que plus de la moitié des morts maternelles ont lieu dans l’Afrique subsaharienne[25],[26]. En revanche, du progrès a été fait dans cette région, étant donné que les taux de mortalité maternelle ont chuté de moitié dans plusieurs pays de la région depuis 1990[26]. De plus, l'Union africaine a ratifié le protocole de Maputo en juillet 2003, qui s'engage à interdire la mutilation génitale féminine[27].

    45% des décès infantiles dans le monde ont lieu dans la région subsaharienne. Des études ont montré qu'il y avait un lien entre la survie d'un enfant et l'éducation des mères, étant donné que les années d’éducation sont en corrélation de manière positive avec les taux de survie d'un enfant. Le lieu est également un facteur, car le taux de mortalité infantile est supérieur dans les endroits ruraux que dans les régions urbaines[28].

    Rougeole[modifier | modifier le code]

    Une immunisation de routine a été introduite dans les pays de l'Afrique subsaharienne dans le but de prévenir les épidémies de rougeole dans la région[29].

    Maladies tropicales négligées[modifier | modifier le code]

    Les maladies tropicales négligées telles que l'ankylostomose englobent certaines des conditions de santé les plus communes, affectant environ 500 million d'individus dans la région subsaharienne[30].

    Maladies non-transmissibles[modifier | modifier le code]

    Les résultats d'études sur la charge de morbidité révèlent que le taux de mortalité normalisé selon l'âge sur des maladies non-transmissibles dans au moins quatre pays subsahariens (dont l'Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, le Nigeria, et l’Éthiopie) surpasse celui dans des pays au revenu élevé identifiés[17]. Une amélioration dans les systèmes de statistiques et une augmentation des études épidémiologiques avec une analyse en profondeur des facteurs de risque de la maladie pourrait améliorer la compréhension des maladies non-transmissibles (exemples: diabète, hypertension, cancer, maladie cardiovasculaire, obésité, etc.) dans l’Afrique subsaharienne et permettre de mieux éclairer les décisions autour de la politique de soins de santé dans la région[17].

    Onchocercose[modifier | modifier le code]

    L'onchocercose (« cécité des rivières »), une cause commune de la cécité, est également endémique dans certaines parties de la région. Plus de 99% des gens affectés par cette maladie dans le monde vivent dans 31 pays de cette région[31]. En réponse, le programme africain pour le contrôle de l'onchocercose fut lancé en 1995 avec pour but de contrôler la maladie[31].

    Tuberculose[modifier | modifier le code]

    La tuberculose est l'une des principales causes de la morbidité et de la mortalité sur une échelle globale, surtout dans les populations hautement prévalentes du VIH dans la région subsaharienne, avec un taux de létalité élevé[32].

    Systèmes de santé nationaux[modifier | modifier le code]

    Le système de santé varie selon les pays. Au Ghana, la plupart des soins de santé proviennent du gouvernement et sont largement administrés par le ministère de la santé et les services de santé du Ghana (Ghana Health Services). Le système de santé a cinq niveaux de fournisseurs: les postes de santé, qui sont le premier niveau de premiers soins pour les zones rurales; les centres de soins et les cliniques; les hôpitaux de district; les hôpitaux régionaux; et les hôpitaux tertiaires. Ces programmes sont financés par le gouvernement du Ghana, des crédits financiers, l'IGF (Internally Generated Fund), et un fonds de santé mis en commun par les donateurs[33].

    Une pénurie de professionnels de la santé combinée avec la migration de travailleurs de la santé de l'Afrique subsaharienne vers d'autres parties du monde (plus précisément dans des nations anglophones telles que les États-Unis et le Royaume-Uni) a eu un impact négatif sur la productivité et sur l'efficacité des systèmes de santé de la région[34].

    Plus de 85% des individus en Afrique utilisent la médecine traditionnelle comme alternative aux soins médicaux conventionnels souvent coûteux et aux produits pharmaceutiques coûteux. Les chefs d'État de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et le gouvernement ont déclaré la décennie 2000 « Décennie Africaine » pour la médecine traditionnelle africaine, dans un effort pour promouvoir la résolution de la région africaine de l'OMS qui a été adoptée pour institutionnaliser la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé à travers le continent[35]. Les créateurs de politiques publiques dans la région sont mis au défi avec la considération de l'importance des systèmes de santé traditionnels/indigènes et si leur coexistence avec le sous-secteur médical moderne améliorerait l’équité et l'accessibilité de la distribution de soins de santé, l'état de santé des populations et le développement socioéconomique des nations dans l’Afrique subsaharienne[36].

    Fécondité[modifier | modifier le code]

    En 2019, l'indice synthétique de fécondité en Afrique est estimé à 4,4 enfants par femme, à peu près à mi-chemin entre le maximum de 6,8 en 1960 et l'indice correspondant au simple remplacement des générations (2,1), niveau qu'ont atteint l'Asie et l'Amérique latine en 2019.

    Le record mondial de la fécondité appartient au Niger avec 6,8 enfants par femme en 2019, en recul par rapport à 2012 (7,6 enfants par femme). Tous les pays d'Afrique sont maintenant dans la phase de baisse de la fécondité, soit la seconde phase de la transition démographique. Cela accroit donc la part des 15-65 ans, donc le taux d'activité, qui, à condition qu'il soit élevé (problème du taux de chômage), peut contribuer à accélérer le développement, mais peut également augmenter la consommation de ressources énergétiques et minières et les problématiques environnementales accompagnant le développement économique, dont agricole.

    La population de l'Afrique est très jeune : 41 % a moins de 15 ans[11]. En 2012, l'âge médian du continent est de 20 ans[39]. L'Ouganda et le Niger sont les pays les plus jeunes du monde : 49 % des habitants ont moins de 15 ans[11].

    Espérance de vie[modifier | modifier le code]

    Espérance de vie par pays (chiffres de The World Factbook, 2007)

    L'espérance de vie à la naissance (Evn) en Afrique est de 63,5 ans en 2019. Elle est en très forte progression par rapport à 1950 (Evn de 40 ans) mais elle reste nettement plus faible que la moyenne mondiale de 73 ans[9].

    Urbanisation[modifier | modifier le code]

    En 1960, deux villes seulement – Le Caire et Johannesburg – dépassaient le million d'habitants. En 1999, elles sont 25 ; en 2009, il y a 57 mégalopoles africaines[11]. Les 5 villes les plus peuplées sont : Kinshasa (13,9M), Le Caire (20,5M), Lagos (22,8M), Khartoum (5,2M), Luanda (4,8M)[11].

    Le taux d'urbanisation de l'Afrique est de 40 % en 2019. La croissance urbaine est en moyenne de 4 % par an (doublement tous les 17 ans). Les bidonvilles sont importants. Les logements et les infrastructures urbaines de transport, d'adduction d'eau, de santé et d'éducation etc. sont généralement insuffisantes. L'emploi informel, comme dans les zones rurales, est majoritaire.

    Ethnies[modifier | modifier le code]

    Groupes ethniques d'Afrique en 1996.

    Les États nouvellement indépendants, notamment au cours des années 1960, ont tenté d'éliminer le sentiment d'appartenance ethnique pour lui substituer l'identité nationale au sein des frontières héritées du Traité de Berlin – l'un des slogans du Front de libération du Mozambique proclamait que « Pour le bien de la Nation, la tribu doit mourir. » L'ethnie n'en est pas moins restée un fort vecteur d'identité, notamment depuis la récession économique des années 1980 lorsque les États se sont montrés peu aptes à prendre le relais de la famille élargie dans la satisfaction des besoins de base[40].

    Notes[modifier | modifier le code]

    1. (en) « Africa Population 2021 », sur worldpopulationreview.com (consulté le )
    2. « La population de l’Afrique pourrait tripler d’ici à 2100 », sur CNEWS (consulté le )
    3. (en) Organisation des Nations Unies, World Population Prospects, (lire en ligne)
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    Voir aussi[modifier | modifier le code]

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    Bibliographie[modifier | modifier le code]

    Articles connexes[modifier | modifier le code]