Désimperméabilisation

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Dépavage dans le comté de Pierce, Washington.

La désimperméabilisation des sols, ou dépavage, consiste à retirer les surfaces imperméables et à les remplacer par une surface perméable, en particulier des espaces végétalisés[1],[2].

Utilité[modifier | modifier le code]

Parmi les solutions fondées sur la nature[3][pas clair], la désimperméabilisation peut restaurer le cycle de l'eau et le caractère « multifonctionnel » des sols vivants[4], et notamment diminuer le ruissellement urbain en favorisant l'infiltration in situ (ou à la parcelle). Elle restaure aussi l'évaporation et l'évapotranspiration, qui peuvent contribuer à atténuer les bulles de chaleur urbaines, ce qui en fait l'un des outils de la transition écologique en zone urbaine. Elle doit cependant tenir compte de la présence éventuelle de sols pollués ou de sources de pollution, qu'il convient de contenir par un sol étanche[5].

Une étude de 2020 confirme que la désimperméabilisation a une grande efficacité pour augmenter la reconstitution des eaux souterraines[6].

En s'engageant dans une démarche de zéro artificialisation nette, les acteurs de l'immobilier, de l'habitat et de l'aménagement s'impliquent dans des démarches de désimperméabilisation et de renaturation[réf. souhaitée].

Exemples[modifier | modifier le code]

  • Portland facture des frais d'imperméabilisation afin de couvrir le coût de la gestion du ruissellement, incitant donc au dépavage[2].
  • Eindhoven, aux Pays-Bas, a désimperméabilisé des parties de sa région[6].
  • Louvain, en Belgique, prévoit de désimperméabiliser une partie de la ville dans le cadre de son plan Louvain 2050 afin de devenir neutre en carbone et lutter contre l'effet d'îlot de chaleur urbain[7].

En France[modifier | modifier le code]

  • Le Grand Narbonne s'engage dans une démarche de désimperméabilisation des sols, inscrite dans son SCOT[8].
  • L'association Sous les pavés s'engage dans une démarche participative de désimperméabiliastion et renaturation d'espaces publics[9].
  • La région Île-de-France déconstruit 3,5 hectares de surfaces bitumineuses et bétonnées de l'ancien parking de l’hippodrome de Ris-Orangis[10],[11].
  • En 2024, Toulouse, dans le cadre de son plan fraicheur, annonce 100 000 arbres plantés de 2020 à 2030, tout en « débitumant » près de 52 000 m2 en 2024 (soit la surface de plus de huit terrains de rugby)[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (it) Emanuele Garda, « Let's get dirty! Le azioni di depaving dei suoli urbani per la multifunzionalità degli spazi sottoutilizzati », Altre Modernità, vol. 2019: NUMERO SPECIALE: Scrivere la terra,‎ , p. 164–178 (ISSN 2035-7680, DOI 10.13130/2035-7680/12150, S2CID 212871716, lire en ligne).
  2. a et b (en) Ian Douglas, P. M. L. Anderson, David Goode, Michael C. Houck, Maddox, Nagendra et Tan, The Routledge Handbook of Urban Ecology, Routledge, (ISBN 978-0-429-01526-7), « Depaving ».
  3. « Les solutions fondées sur la nature : défis et opportunités pour la mégarégion parisienne », sur atlas-paris-mega-region.univ-rouen.fr (consulté le ).
  4. C. Vieillard,S. Ouvrard, R. Dagois, G. Séré, M. Lothodé, F. Vadepied et C. Schwartz, « Desceller les sols pour les rendre multifonctionnels », 16es journées d’Étude des Sols, juin 2023 (lire en ligne).
  5. Rio Marlène,Flux de contaminants dans un bassin versant côtier méditerranéen lors d’évènements pluvieux : quels bénéfices de la désimperméabilisation des espaces urbanisés ? (thèse de doctorat), université de Montpellier, 2020, 250 pages (lire en ligne).
    étude à différentes échelles sur la zone de Montpellier.
  6. a et b (en) Bruno Augusto, Peter Roebeling, Sandra Rafael et Joana Ferreira, « Short and medium- to long-term impacts of nature-based solutions on urban heat », Sustainable Cities and Society, vol. 57,‎ , p. 102122 (DOI 10.1016/j.scs.2020.102122, S2CID 214214713, lire en ligne).
  7. (nl) « Leuven 2030 - Roadmap 2025 · 2035 · 2050 », roadmap.leuven2030.be (consulté le )
  8. « Zéro Artificialisation Nette : de forts enjeux, des leviers d'action pour les acteurs des territoires », sur Cerema (consulté le ).
  9. « Sous les pavés : ensemble, libérons le sol! », sur Sous les pavés (consulté le ).
  10. Région Île-de-France, « Renaturer la façade Est de la forêt de Saint-Eutrope avec un objectif "zéro déchet" », sur Youtube, (consulté le ).
  11. (en) Chris Baraniuk, « The cities stripping out concrete for earth and plants », sur BBC Future Planet, (consulté le ).
  12. « Face à la chaleur estivale, Toulouse annonce un nouveau plan fraîcheur », sur banquedesterritoires.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sylvie Barraud, Yolande Azzout et François Noël Crès, « Méthodologie d'aide à la décision pour la conception et la sélection de techniques alternatives en assainissement pluvial », Journal of Decision Systems, vol. 7, nos 1-4,‎ , p. 69–86 (ISSN 1246-0125 et 2116-7052, DOI 10.1080/12460125.1998.10511743 Accès payant).
  • Émeline Comby, Anne Rivière-Honegger, Marylise Cottet et Sébastien Ah-Leung, « Les « techniques alternatives » sont-elles envisagées comme un outil de gestion qualitative des eaux pluviales ?: Analyse des discours des acteurs de la gestion sur le territoire du Grand Lyon », Développement durable et territoires, vol. 10, no 3,‎ (ISSN 1772-9971, DOI 10.4000/developpementdurable.16082).

Articles connexes[modifier | modifier le code]