Daniel Perdrigé

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Daniel Perdrigé
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Fonction
Maire de Montfermeil
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Biographie
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Vue de la sépulture.

Daniel Perdrigé, né le dans le 11e arrondissement de Paris et mort le , est un résistant français de la Seconde Guerre mondiale qui a été fusillé au Mont-Valérien. C'est un personnage historique pour la ville de Montfermeil. C'est aussi un ancien maire de la ville de Montfermeil.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Daniel Perdrigé naît le 27 décembre 1905 dans le 11e arrondissement de Paris. Sa mère s'appelle Annette Schieff, une juive d’origine polonaise, née à Wilno, en Lituanie. Son père est Roger Perdrigé, fils de commerçants catholiques. Il est originaire de la ville de Vienne dans le centre de la France. Daniel Perdrigé a aussi une sœur, Charlotte Perdrigé, qui est née le 4 septembre 1908. Toute la famille vit à Paris. Quand il rencontre sa femme, ils déménagent dans le 10e arrondissement de Paris. Il est employé à la banque de Paris puis de la banque des Halles.

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Avant de devenir maire, Daniel Perdrigé est employé de banque et de bourse. Il est militant communiste, conseiller municipal puis enfin maire de Montfermeil. Il est aussi conseiller d'arrondissement du Raincy en 1937.

Il est candidat aux élections municipales en 1934 et élu conseiller municipal à celles de 1935. Il est alors, à l'époque, employé de banque. Entretemps, il a participé à un mouvement de grève en juin 1936. C'est à la suite de cet événement qu'il devient délégué du personnel.

Après la dissolution du conseil municipal en 1936 et à la suite de l’impossibilité de voter le budget, il conduit la liste communiste au premier tour, puis la liste du Front populaire au second. Le nouveau conseil municipal se réunit le 14 août. Sur la liste du Front Populaire, il est le seul communiste élu. Pendant qu'il est au conseil municipal, il propose de faire construire un groupe scolaire aux Coudreaux et il intervient encore pour demander la remise en service de la cantine scolaire de Franceville qui ne fonctionne plus. Il défend les chômeurs de la ville au conseil municipal et en 1936 et il milite pour l'augmentation progressive des taxes en fonction des revenus de chacun. Un grand écrivain antifasciste, Henri Barbusse, meurt le 30 août 1935. C'est à ce moment-là que Daniel Perdrigé propose ce nouveau nom pour une rue principale. C'est par 11 voix contre 5 et 2 abstentions que la Grande Rue devient la rue Henri-Barbusse.

Mandat à la mairie de Montfermeil[modifier | modifier le code]

Daniel Perdrigé s'est présenté aux élections municipales de Montfermeil en 1936. Il représentait le parti communiste donc le Front populaire. Il a gagné les élections au second tour le 14 août 1936 et l'annonce a été faite le 22 août de la même année. Donc à l'époque Montfermeil était dirigé par le Front populaire.

En tant que maire de Montfermeil, Perdrigé a réussi a convaincre le conseil municipal d'acheter un terrain au Coudreaux pour construire une école et décide d'appeler le groupe scolaire Karl Marx. Il obtient aussi l'accord du conseil le 22 décembre 1936 pour créer un centre anti-cancéreux dépendant de l’hôpital de Montfermeil[1].

L’hôpital possédant du personnel religieux (des religieuses) le maire décide de remplacer le personnel religieux après leur départ par un personnel laïque.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Daniel Perdrigé remplit ses devoirs militaires et échappe à la captivité le 22 juin 1940. Lorsque l'armistice est signé, il est en zone libre. À cause d'une loi du 20 janvier 1940 qui déchoit de leurs fonctions les élus qui sont communistes, il perd ses fonctions.

Il semble avoir distribué des tracts anti-allemands dans l'ensemble de la circonscription. Le 28 décembre 1940, le préfet de Seine-et-Oise signe à l'encontre de l'ancien maire communiste un arrêté d'internement pour activités répréhensibles. Perdrigé est donc arrêté en avril et est interné à la prison du Cherche-Midi puis d’Alincourt et au camp de Compiègne puis à celui de Romainville.

Le 15 décembre 1941, il est désigné comme otage par les autorités allemandes et est fusillé au Mont-Valérien.

Sa sœur Charlotte Perdrigé, membre de l’Intelligence Service, arrêtée à Paris, est déportée.

Hommages posthumes[modifier | modifier le code]

Après sa mort, plusieurs hommages lui ont été rendus.

  • Charlotte Perdrigé s'engage dans la Résistance pour venger son frère.
  • À l'occasion du 41e anniversaire de sa mort, une stèle est officiellement érigée devant le nouvel hôtel de ville de Montfermeil pour honorer son martyre, cérémonie qui se déroule le 16 décembre 1982 à 19h30. La stèle porte la mention : « à la mémoire de Daniel Perdrigé, maire de Montfermeil de 1936 à 1939 »[2].
  • Une cérémonie a été faite en sa mémoire le 14 décembre 2015 devant l'Hôtel de Ville de Montfermeil par le collectif Montfermeil Front de Gauche[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Peyre, « La Fin tragique du maire de Montfermeil », Le Vieux Montfermeil n°94, Montfermeil, 1981, pp.4-5
  • Pierre Girault, « Le Front populaire à Montfermeil », Le Vieux Montfermeil n°173 et 174, Montfermeil, 2006.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Girault, « Le Front populaire à Montfermeil », Le Vieux Montfermeil, no 174,‎
  2. Monique Houssin, Résistantes et Résistants en Seine-Saint-Denis : un nom, une rue, une histoire, Paris, Les Éditions de l'Atelier, , p.131 (ISBN 2-7082-3730-6, lire en ligne)
  3. « Notice PERDRIGÉ Daniel, par Nadia Ténine-Miche », sur le Maitron en ligne, (consulté le )