Discussion:Charles de Beistegui

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Charles de Beistegui (1895-1970), de son véritable nom Carlos de Beistegui, est le créateur d’un style décoratif et festif. D’une famille d’origine basque ayant fait fortune au Mexique, de nationalité espagnole, il séjourna surtout en France, ce qui lui valut d'être appelé usuellement « Charles », et plus familièrement « Charlie » par ses amis.

Il s’intéressa d’abord à l’architecture moderne, en commandant en 1929 à Le Corbusier la construction d’un appartement sur le toit d’un immeuble sur les Champs-Élysées. Cet appartement n’était pas destiné à être habité, mais à servir de cadre à des fêtes. Beistegui conçut lui-même le décor des pièces de réception et des terrasses. Il y installa des cheminées baroques, des commodes rococo, des sièges Napoléon III, des statues et des lustres vénitiens qui contrastaient avec la sobriété des espaces corbuséens, en se donnant la vocation de susciter des présences extraordinaires, comme les éléments hétéroclites d’un rêve. Cette décoration « surréaliste » marqua son époque et inspira notamment à Jean Renoir le décor de l’hôtel du marquis de La Chesnaye dans La Règle du jeu.

Bientôt lassé par cet appartement, Charles de Beistegui en tira cette conclusion : « L’homme qui pense moderne est démodé. » À la recherche d’un architecte qui épouserait ses vues, il le trouva en la personne d’Emilio Terry. Il projeta alors, sinon d’édifier un château, du moins de faire l’acquisition d’un bâtiment ancien qu’il pourrait réaménager de fond en comble : le château de Groussay aux environs de Paris, acheté en 1938. Beistegui y conçut une sorte de maison de famille idéale, en empruntant aussi bien à l’Italie, à la Russie, à la France, à l’Angleterre du XIXe siècle, avec une nostalgie cosmopolite qui lui est particulière. Son art de la composition et son soin du détail peuvent se comparer à ceux d’un metteur en scène de théâtre ou de cinéma. Christian Bérard s’en inspira, à son tour, en créant le décor du film de Jean Cocteau, L’Aigle à deux têtes.

Charles de Beistegui voulait obstinément se « souvenir » dans un monde où l’amnésie devenait la norme. Il acquit le palais Labia à Venise, en 1948, avec la volonté de rendre vie à une civilisation européenne détruite par la guerre et par une conception radicale de la modernité. C’est pourquoi la restauration du palais et l’apothéose du bal qui l’inaugura en 1951, programment une manière de « plan Marshall » à une échelle imaginaire et ludique. Là encore, l’événement marqua durablement son époque. Il suggéra à Alfred Hitchcock la scène du bal costumé de To Catch a Thief (La Main au collet) et à Orson Welles une autre scène de bal dans Confidential Report (Dossier secret - Monsieur Arkadin). Les fêtes données au Palace à Paris, à la fin des années 1970 et aux débuts des années 1980, s’en inspirèrent également. Mais c’est chez Luchino Visconti que l’influence beisteguienne est la plus sensible, en particulier dans Le Guépard.

Victime de plusieurs attaques cérébrales, et handicapé, Charles de Beistegui a vendu son palais vénitien en 1964 pour se replier sur Groussay. Néanmoins, quelques mois avant sa mort, en 1970, il projeta encore de donner une dernière fête dans son château, démesurément agrandi, où il avait construit un théâtre et parsemé son parc de « folies ». Précurseur de la postmodernité, Beistegui ne cessa jamais de créer des décors et d’en faire la signature de son style de vie.

Il est également l’auteur de la décoration de l’hôtel particulier où résidait sa famille, rue de Constantine, à Paris, ainsi que de la bibliothèque de l’ambassade de Grande-Bretagne, rue du faubourg Saint-Honoré, à Paris.

Texte transmis par --Annies (d) 30 mai 2009 à 14:44 (CEST)[répondre]


Besoin de références[modifier le code]

Je suis content de voir qu'il y a un article sur Beistegui dans Wikipedia mais ne contient-il pas quelques exagérations ? CB était certainement un homme de goût - encore que ce soit le goût du passé et qu'il n'a jamais rien compris à la modernité d'un Roux-Spitz, d'un Mallet-Stevens et encore moins d'un Le Corbusier (la phrase "L’homme qui pense moderne est démodé" est un peu creuse et fort convenue, à mon sens). Mais le faire passer pour l'unique modèle de nombreux évènements artistiques ultérieurs et de toute nature, films, fêtes, décors, aurait besoin d'être étayé. Je pose donc quelques balises pour demander des références quant à certaines affirmations de cet article.

D'autre part, j'ai mis un lien vers la catégorie collectionneur car, qu'il s'agisse d'originaux ou des multiples copies dont il s'entourait, c'en était un (même s'il avait un oeil de décorateur, moins averti que d'autres). Cordialement--Jlm7503 (d) 11 août 2010 à 01:04 (CEST)[répondre]

Écrire, Charles de Beistegui était "lassé par [son] appartement," est sans fondement. En effet, il est clairement indiqué dans le rapport de la séance plénière du 21 octobre 2010 de la Commission du Vieux Paris (voir le lien www.paris.fr/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=111010) qu'il a occupé "les étages des combles d'un immeuble [136 avenue des Champs-Elysées/1 rue Balzac à Paris 8° arr.] qui avait appartenu à sa famille, et quoiqu'il n'en soit plus que locataire, Beistegui avait obtenu l'autorisation de les faire reconstruire à sa façon, pour la durée de sa location. Ce projet et cette réalisation - qui n'a duré que le temps d'un bail."