Discussion:Claude-Louis de Buttet

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Les réactions de la République de Genève lors de la parution du Cavalier de Savoie[modifier le code]

Extraits[modifier le code]

Il n'était pas possible au Conseil de Genève de laisser passer sans protestation ce libelle injurieux mis au jour deux ans après le Traité de Saint-Julien. L'infatigable Jacob Anjorrant, que la République envoyait presque chaque année en ambassade auprès de ses puissants voisins et qui venait précisément d'arriver à Chambéry pour y adresser au représentant du Duc diverses réclamations, reçut l'ordre de se plaindre. Le septième point des secondes demandes qu'il présenta le 12 juillet 1605 à Mr d'Albigny, chevalier de l'Ordre et lieutenant-général de SA deça les monts, était ainsi conçu:

« Ledict député a aussi commandement de faire plainte de ce qu'un certain livre intitulé Cavalier de Savoye a été imprimé et se vend , et débité publiquement en cette ville de Chambéry, lequel ne crée que le sang et la vengeance et est plein d'injures, d'imprécations, de menaces et de cruautés, étant libelle diffamatoire contre ladite seigneurie (de Genève), par lequel l'auteur et l'imprimeur se rendent perturbateurs du repos public. Requiert, partant, suivant l'article 22 du Traité de Saint-Julien[1], comme tels qu'ils soient punis et que défenses soient faites d'en vendre et les dits exemplaires supprimés, si non qu'ils soient advoués.Le chevalier d'Albigny répondit à la date du 17 juillet 1605: Les livres et libelles contenant médisances et outrages et tendant à sédition n'ont été jamais approuvés ou tolérés en cet État. Partant, s'il est vérifié par qui le livre y mentionné a été fait et d'où il procède, l'ordre et animadversion s'ensuivra, telle que la mutuelle intelligence doit "suader" à la correction et châtiment des délinquants.Une promesse aussi vague ne devait pas suffire au Conseil, mais jugeant sans doute qu'il était inutile d'aller plus loin sur le terrain des réclamations diplomatiques, il prit le parti de faire publier une réponse au Cavalier et il s'adressa dans ce but aux syndics Jean Sarrasin et Jacques Lect ».

Fin de citation (Archives de la Sorbonne. Théophile Dufour, Note bibliographique sur le Cavalier de Savoye, le Citadin de Genève et le Fléau de l'Aristocratie genevoise, MDG19, Genève, 1977.).

  1. Article 22 du Traité de Saint-Julien: Les dits de Genève, comme aussi tout le contenu au présent traité, demeureront compris au traité de paix perpétuelle de Vervins, suivant la déclaration et patentes de Sa Majesté Très Chrétienne du 13 août 1601. Et lequel traité de Vervins s'entendra confirmé, nonobstant la prise des armes et tous actes d'hostilité survenus dès le mois de décembre de l'année dernière: la mémoire desquels et de toute aigreurs demeurera à jamais éteinte et abolie: et tous perturbateurs du repos public seront punis et châtiés comme infracteurs à la paix

La Réponse des syndics genevois Jean Sarrasin et Jacques Lect[modifier le code]

Dans le libelle intitulé Le Citadin, le Conseil de Genève fait répondre au Cavalier de Savoie dans une édition anonyme vendue à Paris, chez Pierre Lebret en 1606.

Sans envenimer plus avant le conflit, les Genevois indiquent très clairement qu'ils ont identifié le délinquant recherché par l'ambassadeur Jacob Anjorrant, en évoquant, à la page 3 du Citadin le rôle de ce BUTER MALADROIT qu'il est, contre les Républiques et Seigneuries. Et à la page 4, Charles-Emmanuel Ier est également évoqué: ...Son prince l'illustrissime Duc de Savoye n'est point si pusillanime et si peu soucieux de son propre honneur , que de vouloir contribuer à l'impunité de l'auteur qui en pleine paix et au milieu de ses États, a fait trafic et marchandise publique de tel libelle blasphématoire et diffamatoire contre Dieu, contre un roy de France, contre le corps général des Cantons protestants et finalement contre la République de Genève, avec laquelle ne sont encore que deux ans qu'il a conclu si solennelement et si honorablement , une paix perpétuelle...

La polémique sera, semble-t-il, heureusement limitée à un auteur inconnu identifié sous le nom Marc-Antoine de Buttet. qui a servi de fusible. Rien ne nous indique que l'historiographe Claude-Louis de Buttet fut identifié par les Genevois et que l'initiative de son souverain fut mise en cause dans cette polémique qui devait s'estomper entre Genève et la Savoie.

Le Testament de Claude-Louis de Buttet[modifier le code]

Claude-Louis de Buttet a tout fait pour brouiller les pistes, afin d' éviter d'entraîner des complications diplomatiques entre le duc de Savoie, commanditaire du libelle, et le Conseil de Genevois. Il y a si bien réussi que les historiens s'interrogent encore sur son existence réelle ou sur celle du fameux Marc-Antoine!

Son testament décrit par le comte Eugène d'Oncieu, comme datant de 1612, date en réalité de 1622 ( suivant l'Armorial de Foras - Tome 4, p. 405 - c'est sa mère, Philiberte de Pingon qui avait testé en 1612). Son fils aîné,Philippe-César, est mentionné en tant que novice chez les dominicains à Chambéry. Il reçoit une rente viagère et devra se substituer à son frère cadet, Louis de Buttet, comme héritier universel , dans le cas où il ne voudrait pas rester d'église. Le cadet, conseillé par son curateur, Daniel Jacquet, menacé de perdre son legs placé sous séquestre, se présente devant le juge-mage de Savoie, Prosper Salteur, pour répudier sa succession,trois jours après la parution du testament. Il proteste de n'avoir engagé les frais de sépulture de son père qu'en qualité de fils et par devoir de chrétien, mais non comme héritier. Mais, à son mariage, son frère , ayant confirmé sa vocation religieuse , se désiste en sa faveur.

Claude-Louis , dans ses dernières dispositions testamentaires, demande à être inhumé dans le tombeau de ses ancêtres à Sainte-Marie-Égyptiaque de Chambéry, comme l'avait fait son oncle Marc-Claude de Buttet. Il lègue entre autres des aumônes de pain,vin et potage aux pauvres de Tresserve qui viendront prier pour le repos de son âme. Entremont (discuter) 18 octobre 2015 à 12:05 (CEST)[répondre]

La brillante renommée de Marc-Antoine de Buttet[modifier le code]

Le pseudo Marc-Antoine est cité par de nombreux auteurs: voilà le signe d'un subterfuge parfaitement réussi de la part de Claude-Louis de Buttet pour échapper, lui et le duc de Savoie, à la vindicte du Conseil de Genève!

Sans parler de l'ensemble des parutions traitant des prestations littéraires de ce fameux Marc-Antoine de Buttet, nous ne résistons pas à l'envie de citer un auteur prolixe: Paul Lacroix, connu sous le nom du Bibliophile J.L. Jacob. Dans sa réédition en 1880 des Oeuvres poétiques de Marc-Claude de Buttet, poète savoisien de la Renaissance, publiée à la Librairie des Bibliophiles de Paris, nous lisons les commentaires suivants:

  • À la page XXXIV: Marc-Claude de Buttet avait depuis longtemps dit adieu à l'amour et aux vers amoureux; il était marié, il avait au moins un fils qui lui survécut[1] et qui écrivit quelques ouvrages , notamment Le Cavalier de Savoie, ou Réponse au soldat français, publié sans nom d'auteur en 1606. Il s'appelait Marc-Antoine de Buttet. Jacques-Auguste de Thou, dans sa Grande Histoire, traite le fils aussi dédaigneusement que le père ... Lorsque Marc-Antoine de Buttet fit paraître cet ouvrage destiné à établir les droits des ducs de Savoie sur la ville de Genève, il est probable que son père avait cessé de vivre; on ignore absolument la date de la mort de l'un et de l'autre.
  • À la page XXXVIII: Marc-Antoine de Buttet, qui s'intitulait comme son père: "gentilhomme savoisien", était avocat au Sénat de Chambéry, lorsqu'il rédigea , en 1606, son Cavalier de Savoie , auquel il ajouta une suite destinée également à soutenir les prétentions de la Maison de Savoie...Cette suite valut à son auteur le titre d'historiographe de Savoie...Claude-Louis de Buttet fut ainsi que lui l'honneur de leur ville natale et s'y retira dans sa vieillesse , pour se livrer exclusivement à l'étude de l'histoire. Il était chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare. Il se proposait d'écrire une histoire générale de Savoie , sous le titre "Décades Savoisiennes". Il n'en acheva que les vies de Bérold et d'Humbert qui se trouvaient manuscrites à la Bibliothèque Royale de Turin. Guichenon, qui a profité de ce travail, loue le style élégant de l'auteur. Claude-Louis de Buttet vivait encore à Chambéry en 1600.
  1. En fait, le poète savoisien était célibataire et sans enfants! ( Sarah Alyn Stacey,in Marc-Claude de Buttet, l'Honneur de la Savoie-Paris, Honoré Champion, 2006: « J. Piochet, nous informe dans son Livre de raison(Archives de Savoie, série J), que son cousin, "onques ne fut marié". Dans son testament, aucune mention d'enfants illégitimes. C'est son neveu, Jean-François (II) de Buttet, frère aîné de Claude-Louis, qui devait recevoir la moitié du legs »...

Notre seul commentaire: à force de noyer le poisson, Claude-Louis a réussi à fourvoyer les plus honnêtes des historiens. Méfions-nous de certaines sources dites secondaires! Entremont (discuter) 19 octobre 2015 à 08:35 (CEST)[répondre]