Discussion:Constantinople (film)

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Autre détails ....[modifier le code]

J'ai pris le temps de regarder le film et je dois dire que malgré quelques faits historiques faussés, le film est dans l'ensemble pas mal fait! Le contexte géopolitique a été bien respecté et a eu quand même le mérite d'avoir montré toutes les phases du siège comme les opérations de minage et de contre-minage.

Toutefois, il y a d'autres détails qui n'ont pas été respectés. Constantinople n'a pas été prise avec une seule brêche. En réalité, il a fallu trois grandes brèches (qui ont été provoqué exclusivement par les canons et non les mines) qui avaient été déjà provoqués depuis le tout début du siège, et non à la veille de la prise de la ville comme cela était illustré dans le film. Les murailles, bien qu'elles avaient résisté au temps, étaient totalement délabrées (dû au manque d'entretient qui était trop coûteux) et les défenseurs n'abusaient pas trop des tirs de canons depuis les tours car elles étaient devenus fragiles, tandis que les défenseurs n'étaient pas plus de 7000 hommes. De telles faiblesses étaient constament dans l'esprit de Constantin, ce qui le gardait de toute arrogance ou excès de confiance d'après les chroniqueurs de l'époque, chose qui n'a pas non plus été respecté dans le film, qui montrait un Constantin imbus de sa personne et trop sûr de lui.

Biensûr, les intrigues et les manipulations politiques étaient courantes à l'époque (comme la menace du prétendant Orkhan au trône), l'arrogance et la surrenchère l'étaient également, utilisée comme arme psychologique visant à émousser la confiance de l'adversaire, et sûrement que Constantin s'en était servi face à Mehmet.

Mais toutefois, je ne pense pas qu'il ait eu cette même ligne de conduite en privée, car il croyait que très peu à une victoire sur les Turcs, surtout lorsqu'il avait appris (le 26 mai 1453) qu'il n'y avait pas un seul bateau croisé de renfort (à part les trois grosses forteresses flottantes que la flotte ottomane n'a pas su arrêter). Sans compter le fait qu'il n'avait même pas eu de descendance pour perpétuer sa lignée et la seule femme qui aurait pu faire perdurer la dynastie Paleologos, en l'occurence, Maria Brankovic, ne désirait pas se marier mais vouer sa vie à Dieu et à l'Eglise, suite au voeu qu'elle s'était faite si jamais un jour elle se trouvait délivrée de l'union avec Murat II, le père de Mehmet.

Donc, toute l'attitude et la personnalité de Constantin dans ses dernières années doit être revue. Ce n'est pas un détail sans importance mais un vrai travail de recherche.

Sinon, j'ai pas trop aimé non plus l'allure qu'avaient les Croisés de Varna qui ressemblaient davantage à des Templiers du XIIe siècle que des vrais sergents bardés du XVe siècle.

Quant à Urbain, ou Orbàn, il n'avait jamais été un résident, un captif à Constantinople ou un larbin que Constantin pouvait commander à sa guise, et l'histoire ne mentionne pas s'il avait une fille aussi experte que lui dans l'art de la fonte. C'était avant tout un négociant qui avait fait le tour de l'Europe et qui monnayait son expertise dans les grandes cours Européennes. Il avait proposé ses services à Constantin, mais comme il n'avait pas le salaire qu'Orbàn réclamait, ce dernier a quitté la ville sans obligations et a proposé ses services aux Ottomans qui lui payaient largement.

Quant à la scène où la foule Constantinopolitaine scandait sans cesse "mort aux Turcs" je trouvait pas ça crédible du tout, tout comme l'absence de scènes de pillage de la ville ainsi que la scène où Mehmet prenait et choyait dans ses bras une petite fille dans la Sainte Sophie (bien qu'il leur ait réellement assuré de pas avoir peur) ... Tout cela est à mes yeux qu'une simple mise en scène propagandiste. De plus, les hippodromes et autres lieux de rassemblement étaient complètement désertés suite au délabrement. La Constantinople de 1453 était loin d'égaler ses jours glorieux.

M'enfin voilà ...

Sakellarios ___ ( 5 avril 2014 )