Discussion:Foissy-sur-Vanne

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André Despois[modifier le code]

Une adresse IP a posté ceci concernant André Despois sous la page réservée à Foissy-sur-Vanne, or ce n'est pas à sa place. De plus je soupçonne une violation de copyright + un texte à sourcer et à wikifier. Dans l'attente de vérification, je garde la contribution de cette IP dans cette page de discussion et j'invite à cette personne de vérifier les statuts de wikipédia et de bien vouloir sourcer ce texte, éviter l'utilisation du conditionnel si il n'y a aucune source pour vérifier ses dires et de garder un point de vue objectif. Cordialement Foxpry (d) 21 janvier 2009 à 23:51 (CET)[répondre]


LES GRANDS DE L'YONNE : André Jean Antoine Despois par Fabien Hamel


André Jean Antoine Despois, peintre d’histoire formé à l’école de Jean-Louis David, puis à celle d’Antoine Jean Gros, serait né le 23 juillet 1787 à Foissy-sur-Vanne. L’emploi du conditionnel s’explique par l’absence de certificat de naissance ou de baptême. Le Bénézit (dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs), le Dictionnaire des artistes de l’école française et d’autres encore font naître le petit-fils d’Antoine Despois, jardinier de l’abbaye de Vauluisant, le 22, le 23, le 25 juillet 1787, voire en 1788, soit à Foissy-sur-Vanne, soit à Villeneuvel’Archevêque, deux villages de l’Yonne (89). Son père, également prénommé Antoine, a été le jardinier du marquis de Bérulle, propriétaire du château de Foissy.


La Fabrique

De telles incertitudes n’étonneront pas les généalogistes. Pourtant le grand-père d’André Despois savait signer, ce qui n’était pas fréquent à l’époque, fin du XVIII siècle. Les religieux faisaient appel à lui comme témoin lors des mariages, baptêmes, décès et autres événements importants de Foissy. Selon l’abbé Paul Grossin, il devait appartenir à la Fabrique de Vauluisant, une sorte de conseil séculier épaulant les religieux dans leurs tâches administratives. Pour preuve, de nombreux documents signés de sa main existent sauf, hélas, l’acte de naissance de son petit-fils. Toutefois il est fait mention de la naissance du peintre le 23 juillet 1787 à Foissy-sur-Vanne sur le Registre des élèves de l’école de l ‘Académie Royale de Peinture et de Sculpture de Paris, sous le numéro 67, en décembre 1807, (archives nationales AJ52 234). Il est très improbable que l’Académie Royale, devenue les Beaux-Arts, se soit livrée à une inscription fantaisiste sans vérifications. D’autant que l’élève Despois était présenté et parrainé par le prestigieux chef d’école du néoclassicisme: Jean-Louis David. D’où nous en concluons que Despois est bien né le 23 juillet 1787, à Foissy-sur-Vanne, deux ans avant la Révolution Française. Par quel concours de circonstances, par quel hasard le petit-fils et fils de modestes jardiniers d’un non moins modeste village de l’Yonne a-t-il pu bénéficier des leçons de ce prestigieux personnage, vivre, se loger et financer ses études à Paris? C’est là le sens du titre donné à la monographie qui lui est consacrée par Jean-Claude Morançais et Guy Talvat « Le Singulier Destin du peinfre André Despois ». Du moins c’était le cas au moment de la parution de l’ouvrage, car une information toute récente retrouvée sur le web apporte plusieurs éclaircissements.


La Lettre

1255. 24 novembre 1807. Archives des musées nationaux, registre *AA5 p.336; Vivant Denon, directeur des musées sous le Consulat et l’Empire; Correspondance (1802-1 815) À M. ROUGIER LA BERGERIE PRÉFET DU DÉPARTEMENT DE L’YONNE.


Monsieur le Prefet, J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 6 novembre 1807 et j’ai vu le jeune homme à qui vous vous intéressez. Il m‘a montré plusieurs études qui annoncent beaucoup de dispositions mais, pour être employé aux travaux que le gouvernement ordonne, il faut avoir fait ses preuves dans les expositions publiques, et je ne puis donc lui rien confier avant ce temps; mais l’intérêt qu’il m’a inspiré m ‘engage à vous inviter Monsieur le Prefet, à faire parmi vos administrés une collecte en sa faveur qui puisse le mettre dans le cas de suivre pendant un an ou 18 mois les écoles. De mon côté, je vais lui assurer sa subsistance pendant les mois de décembre et janvier mais ce secours est le seul que je puisse lui accorder n ‘ayant aucun fonds à ma disposition pour cet objet qui regarde spécialement Son Excellence le ministre de l’Intérieur chargé de l’encouragement des sciences, lettres et arts. Je désire bien sincèrement, Monsieur le Prefet, que vous obteniez pour votre protégé la même faveur que quelques villes de Flandres accordent à plusieurs jeunes artistes pour suivre leurs études à Paris et à Rome, et j’espère que vos instances auront tout le succès que les dispositions et le malheur du jeune Despois inspirent. » Signé Vivant Denon, directeur général du musée Napoléon (devenu aujourd’hui Le Louvre, NdR)

Cette précieuse lettre répond à une question... et en pose immédiatement une autre aux auteurs: à quel malheur survenu à Despois Denon fait-il référence? Ainsi qu’une observation: sous Napoléon on pouvait donc être à la fois ministre de l’Intérieur et être chargé de l’encouragement des sciences, lettres et arts.


Autre Rebondissement

Un autre document calligraphique récemment découvert et dont ne disposaient pas encore Morançais et Talvat (op. cité) éclaircit que le peintre André Jean Antoine Despois n’était pas le fils du jardinier de Vauluisant, mais son petit-fils. Son père, Jean Antoine Despois, jardinier du marquis de Bérulle s’est marié le 18 avril 1780 à Marie Anne Rousseau, fille d’Edmé Rousseau. Il était âgé de 17 ans (donc mineur) et sa future épouse, forcément âgée d’au moins 25 ans, âge légal à l’époque. Sept ans plus tard naissait le peintre, d’un jeune père de 24 ans et d’une mère trentenaire, et non d’un vieil homme (le grand- père) de 59 ans. Le marquis de Bérulle qui a employé le père du peintre était, par son rang, sa noblesse, et ses « justices» du baillage de Vauluisant, un proche du baron Rougier la Bergerie, le premier préfet de l’Yonne. On peut légitimement en déduire que c’est le marquis de Bérulle qui a plaidé la cause du jeune Despois auprès du préfet, qui a transmis le dossier au directeur des musées nationaux Vivant Denon.

Cerise sur le gâteau, n’oublions pas que le peintre David a séjourné dans sa famille à Sens, et qu’il a été le parrain du jeune Despois aux Beaux-arts (voir encadré)

Un marquis tout puissant du côté de Foissy plus le premier préfet de l’Yonne, plus le directeur des musées nationaux, plus le célébrissime Jean-Louis David, voilà un aréopage de parrains pour propulser André Despois vers les brillantes étoiles de la gloire du moment, sinon vers la postérité.

Mais si tous ces hauts personnages ont soutenu le futur peintre, c’est de toute évidence parce qu’ils en avaient pressenti les talents prometteurs.


L’Amour au Rendez-vous

5 janvier 1813. Cinq années ont passé depuis qu’André Despois est parti à la conquête de la capitale. Consécration: il a déjà exposé, en 1810, sa première oeuvre intitulée "Portrait du colonel Dupuy". Puis au salon de Paris de 1812, c’est "Napoléon à Wittemberg" puis "L‘espérance nourrie par I‘amour".

En 1812 toujours, celle qui devait devenir la compagne de toute sa vie, Eugénie de Gisors, avait 17 ans. André, lui, en avait 25. Un an plus tard, le 5 janvier 1813, André épouse la très jolie Eugénie, fille d’une prestigieuse famille. Les Gisors, comme André Despois, vont laisser leur nom dans l’histoire, Eugénie de Gisors comme peintre miniaturiste de grand talent, et son frère Alphonse Henri de Gisors comme architecte du palais du Luxembourg, l’actuel Sénat. C’est lui qui, de 1836 à 1841 en construit la façade sur le jardin. Il en refait aussi l’escalier d’honneur en 1856. 11 édifie également à Paris l’amphithéâtre de l’Observatoire en 1834, la clinique de l’école de médecine en 1838 et l’école normale supérieure en 1842. I1 publie en 1847 "Le palais du Luxembourg, histoire de ce palais de 1615 à 1845".

On lui attribue la préfecture dAjaccio et l’hôtel de ville de Lavai. En 1856. il entre à l’Académie des Beaux-Arts. C’est une relation de première importance pour André Despois.

Ainsi André Despois, fils d’un modeste jardinier d’un discret village de l’Yonne épousa une demoiselle à particule vagabonde. Le couple ne fut séparé que par la mort. Tout semble indiquer par la correspondance de leur fils unique, Eugène, que ce couple s’est aimé; et que rien n’apparaît de discordance sociale humiliante pour André entre lui et sa belle-famille.

Certains de ses tableaux prouvent qu’il a accompagné son beau-frère, notamment en Corse d’où il est revenu avec trois oeuvres qui signent son passage du néoclassicisme au romantisme. L’une d’elles intitulée: Vue de la tour de Toga, à l’entrée du cap corse près de Bastia, par temps orageux. 1828, est présentée au musée municipal de Saint-Orner.


Les Oeuvres d’André Despois

André Despois a exposé ses oeuvres au très sélectif Salon de Paris de 1810 à 1834. Puis, comme bien d’autres, il déserta le Salon et installa son atelier à plusieurs endroits de la) capitale, et pour finir rue Saint-Jacques, dans le 5ème arrondissement. Ces vingt-quatre années d’expositions officielles prouvent une notoriété certaine probablement porteuse de revenus suffisants. Son fils Eugéne, bouillant et brillant Universitaire et courageux républicain en froid avec le Second Empire perdra son emploi de professeur de rhétorique de l’instruction publique. Il se trouvera alors à maintes reprises dans l’obligation de faire appel à l’aide financière de son père.

Obtenir le droit d’exposer ses oeuvres au Salon pendant un quart de siècle prouve que ce peintre d’histoire (la discipline la plus recherchée et la plus élevée au début du XIX e siècle) a mérité sa part de reconnaissance, car tout le monde n’était pas autorisé à exposer Il fallait d’abord en passer par un redoutable jury. Celui-ci, nous dit l’aventure de l’art au XIX siècle, (Chêne Hachette) a été institué en 1791 par l’Assemblée Nationale sur proposition de Jacques Louis David, à la suite de la suppression sous la Révolution, des Académies Royales. L’intention était d’élargir l’accès au Salon à tous les artistes, d’instaurer des récompenses et d’apporter davantage de liberté.

Mais il avait aussi pour but d’écarter les oeuvres trop faibles qui, frappées au dos de la lettre R (refûsé) étaient emportées à l’écart par les gardiens comme des cadavres après la bataille. L’oeuvre d’André Despois n’a pas été historiquement reconnue à sa juste valeur. Il est vrai qu’il n’est pas le seul dans ce cas. Il devait faire face à l’époque à la concurrence de quelques 6000 peintres professionnels.

André Despois, décède le 5 juin 1873 à une heure du matin à l’âge de 86 ans, en son domicile du 340 rue Saint-Jacques. Son fils Eugène, lui- même veuf, disparaîtra en 1876. Son épouse Eugénie lui survivra jusqu’en 1877.

C’est au peintre suisse Johann Heinrich Füssli, contemporain d’André Despois, qu’on laissera le soin de conclure: «l’art, votre art, comme l’amour, n’admet aucune rivalité et engloutit l’homme.>)


David, Sens et Despois (à considérer comme encadré)

Marie-Geneviève Buron, l’épouse du père de David, avait un frère architecte à Sens. Ses deux soeurs avaient épousé, l’une, Jacques Desmaisons, architecte du roi, membre de l’Académie royale d’architecture, l’autre Marc Desisfontaux, maître-charpentier. Buron, l’oncle de David, fut notamment chargé, en 1776, de recevoir les travaux de la cathédrale de Sens et de la rénovation de l’église de Bagneaux (près de Villeneuvel’Archevêque, à deux pas de Foissy-surVanne) depuis la nef jusqu’au choeur. Oncle et parrain de David, Buron a pris soin de son neveu comme de son propre fils. En toute logique Mme David n’eût d’autre idée que de destiner son fils à l’architecture. « N’avait-II pas pour se guider, et lui faciliter l’accès de la carrière, ses oncles Buron et Desmaisons ? » demande, en 1934 Augusta Hure dans une étude intitulée : « Les Attaches avec Sens des peintres La Tour, David, Corot, et de l’écrivain Marivaux ». C’est donc à ces bons et dévoués parents de David, touchant si profondément à Sens, que revient pour une grande part le mérite d’avoir donné à l’art pictural un grand, un immense chef d’école du néoclassicisme, reconnu et respecté par l’Europe entière. Grâce aux lettres que David écrivit à ses amis, on sait qu’il dut travailler à Sens à sa grande toile des Sabines achevée en 1799. C’est vers cette date que David quitta Sens, appelé aux honneurs par l‘Empereur Louis Napoléon Bonaparte pour lequel il peignit le Sacre auquel il se consacra presque sans interruption de 1805 à 1808. En 1799, André Despois était âgé de 12 ans. Fin 1807, il entrait aux Beaux-Arts sous la direction de David, dont il avait été le voisin à Sens, ainsi que celui de son oncle l’architecte Buron.