Discussion:Jean Guitton

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Ajout concernant l'engagement pétainiste de Jean Guitton durant sa captivité en Allemagne.[modifier le code]

Je viens d'ajouter un paragraphe concernant l'engagement pétainiste (publications et conférences) de Jean Guitton pendant ses années de captivité en Allemagne.

Guitton pétainiste ? Soit, comme 90% des français à l'époque. Mais pas un mot sur sa pensée philosophique qui mérite mieux que cela.89.88.187.61 (d) 21 avril 2010 à 09:02 (CEST)[répondre]

- Bah... non : Guitton était vraiment pétainiste, pas par attentisme (comme beaucoup de Français), ou faute de mieux, mais parce que Pétain et Vichy incarnaient précisément ce qu'il aimait en politique. C'est pas du chiqué ! Lisez ses "Fondements de la communauté française" (1942), c'est écrit noir sur blanc.--Alkatim (d) 14 septembre 2010 à 22:18 (CEST)[répondre]

Mea culpa. Vous aviez raison. Guitton a été condamné pour « intelligence avec l'ennemi et aide à la propagande allemande ». J'ai ajouté cet élément dans l'article avec la référence qui, malheureusement, ne signale pas de quel tribunal il s'agit, 89.88.187.61 (d) 7 décembre 2010 à 17:37 (CET)[répondre]
Le jugement a eu lieu en août 1946 et a été cassé par le Conseil d'État (France) en 1948 ou 1949.Voir Ce que Jean Guitton a écrit 42 ans après Discussion utilisateur:Romanc19s (d) 14 avril 2013 à 11:57 (CEST)[répondre]

Guitton et la captivité/J.J. Antier[modifier le code]

Suite à l'ajout de Drloicvud concernant "l'enseignement de Guitton pendant sa période de captivité montre un engagement sans renoncement en faveur de Bergson" (5 janvier 2012), plusieurs questions et réflexions me viennent :

1. Guitton était un pétainiste convaincu, et un puissant idéologue du régime pétainiste, même s'il n'était pas présent physiquement en France. A ma connaissance, il n'existe pas d'équivalent politique et philosophique aux Fondements de la communauté française (1942), à cette époque : c'est un véritable programme, une "matrice" philosophique pour la Révolution nationale. Ce texte est très peu cité aujourd'hui, et il est assez étonnant que J.J. Antier, biographe de Guitton, en fasse si peu de cas dans son ouvrage : il n'apparaît pas dans la bibliographie de Guitton.

2. Par ailleurs, il serait faux de dire que Guitton fut collaborationniste. De nombreux passages de son Journal de captivité (1942-1943) montrent plutôt qu'il était un nationaliste-pétainiste, et qu'il tenait beaucoup à définir une "identité" française, qui n'était pas, à son sens, soluble dans le national-socialisme allemand.

3. Pour autant, ses rapports avec les officiers allemands, en captivité furent véritablement ambigus. L'existence des "Cercle Pétain" est en elle-même, déjà, problématique : tolérés dans les oflags et les stalags, ces cercles de réflexion étaient parfois soutenus par les Allemands et parfois mal vus, suivant les ondulations idéologiques et diplomatiques de Vichy par rapport à Hitler... Ces cercles pouvaient tout aussi bien être le ferment d'un nationalisme à la française, anti-allemand, qu'un support de propagande pro-allemande. Cela dépendait à la fois des relations diplomatiques entre les 2 régimes ; des sensibilités idéologiques qui animaient ces "Cercle Pétain". Mais, à l'intérieur du "Cercle Pétain" de l'oflag IV D, Guitton établissait, le plus qu'il pouvait, d'excellentes relations avec les officiers allemands. Sa grande maîtrise rhétorique, sa grande culture, son esprit "sorbonnard" faisaient de lui un orateur et un penseur admiré des Allemands... Cette grande conciliation avec ses geôliers ne s'arrêtait pourtant pas à de brillants échanges intellectuels. On trouve, par ailleurs dans son Journal de captivité, des réflexions étranges sur les évasions tentées par ses camarades prisonniers, qu'il déplore à demi-mots, parce que, provoquant les représailles allemands, elles divisent les prisonniers entre eux. Or pour Guitton, comme pour la Révolution nationale, l'unité est sacrée, en France comme dans les camps en Allemagne. (Journal de captivité, rééd., p. 55.)

4. Dès lors (c'est un peu long, mais le sujet est délicat, et je ne voudrais pas qu'il soit mal interprété), il me semble que la complaisance de Guitton pour les Allemands est un peu passée à l'as dans le § ajouté par Drloicvud. Ce paragraphe nous peindrait presque Guitton en défenseur des Juifs, courageux face aux Allemands... Ce n'était pas la réalité du camp, et une lecture approfondie de ses écrits le montre assez clairement. Je ne nie pas que Guitton ait fait ces cours sur Bergson ; je ne nie pas non plus que chacun savait que Bergson était juif. Je conteste simplement que le risque pris par Guitton fût grand. Guitton était tout sauf un résistant ! Dès lors, ce paragraphe me semble un peu orienté.

5. En outre, il serait bon de vérifier cette directive allemande selon laquelle les prisonniers de guerre de 40 ans auraient été libérés... Je ne crois pas qu'il y ait une telle information dans le livre de Yves DURAND, La vie quotidienne des prisonniers de guerre dans les stalags, les oflags et les kommandos, 1939-1945, Paris, Hachette, 1987 ; ou bien dans la thèse d'Histoire de Jean-Bernard MOREAU, Attitudes, moral et opinions des officiers français prisonniers de guerre en Allemagne (1940-1945), Sorbonne, 2001. Ce n'est pas l'âge qui déterminait la libération des P.G., mais bien plutôt leur participation à la guerre de 1914-1918 (décision prise en juillet 1941, et appliquée immédiatement... mais pas pour tous les PG-anciens de 14 !) En revanche, la libération des P.G. pour raisons idéologiques était une réalité : Robert Brasillach, Noël Bayon de la Mort, Jacques Benoist-Méchin, pour ne citer que ceux-là, furent libérés parce qu'ils avaient servi en captivité l'idéologie de la collaboration. Pour les pétainistes, c'est plus compliqué : Otto Abetz naviguait aussi bien dans le camp collabo que pétainiste, du côté des Français. Il faudrait vérifier si Vichy n'a pas souhaité la libération de Guitton ; je n'ai pas d'information sur ce point.

6. Pour finir (ouf !), l'utilisation de la biographie de Guitton par Antier comme référence et autorité me semble assez problématique. Antier choisit, dans sa biographie, de traiter par le mépris les accusations de pétainisme et collaborationnisme faites à l'endroit de Guitton. Comme je l'ai dit, il ne cite même pas les Fondements de la communauté française. Pour cette période de l'Histoire qui est si délicate, il serait bon de pouvoir s'appuyer sur un autre auteur, moins partisan, et qui donnerait de l'engagement idéologique de Guitton une vision un peu plus objective. Alkatim (d) 26 février 2012 à 22:47 (CET)[répondre]

Ce que Guitton a écrit sur le jugement du tribunal d'août 1946[modifier le code]

En 1988 (42 ans après)[modifier le code]

Dans son livre de 1988 "Un siècle, une vie" chapitre X (42 ans après), Jean Guitton parle du jugement d'août 1946 qui l'a condamné pour "Intelligence avec l'ennemi et aide à la propagande allemande" (page 326). En fait, il avait publié en 1943 Un journal de captivité. A l'époque, pour pouvoir publier le moindre livre, il fallait l'autorisation (page 323) des autorités allemandes. Il fait remarquer page 324 que certains prisonniers ont été libéré et ont travaillé pour l'Allemagne ensuite. Ces personnes n'ont pas été poursuivies par les tribunaux.

La conséquence du jugement est qu'il a été "rétrogradé dans l'enseignement du second degré" (page 326).

Le jugement a été cassé par le Conseil d'État (France) en 1948 ou 1949 (page 328).

Page 137 (chapitre III), Jean Guitton indique qu'il a donné des cours sur la pensée de Bergson dont "nul n'ignorait" qu'il était juif, à l'époque où il était prisonnier des autorités allemandes. Pour résumer de façon lapidaire la pensée du philosophe Jean Guitton, certains donneurs de leçons très virulents de l'immédiat après-guerre étaient singulièrement absents durant la guerre.Discussion utilisateur:Romanc19s (d) 14 avril 2013 à 11:57 (CEST)[répondre]


Peut-être que Guitton, 42 ans après son jugement, était un homme qui souhaitait, qui sait, qu'on relise les faits afin qu'ils lui soient plus cléments. En tous cas, ses Fondements de la communauté française sont un véritable programme politique pour le Gouvernement de Vichy, et s'il y eut un pétainiste convaincu en ce pays, entre 1940 et 1943-1944, ce fut bien lui. D'autre part, Guitton, indiquant p. 324 de son autobiographie, que certains prisonniers libérés et ayant travaillé pour l'Allemagne ne furent pas inquiétés à la Libération, oublie sans doute que Robert Brasillach, prisonnier de guerre comme lui, fut libéré et condamné ; de même pour Pierre-Antoine Cousteau, Claude Jamet, etc. Comment pourrait-on faire confiance, sur ce point, en un homme qui lisse sa propre histoire des années de guerre en tentant de faire oublier ce qu'il y fit ? Alkatim (discuter) 8 octobre 2013 à 21:36 (CEST)[répondre]