Discussion:Le Menteur

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Commentaires[modifier le code]

L'article présente "Le Menteur" comme la dernière comédie baroque de Corneille. Dernière comédie, si on excepte "La Suite du Menteur", je veux bien, mais baroque, c'est plus discutable.

Je ne veux pas me lancer dans une discussion sur les critères généraux du passage du baroque au classique, ni sur ce qu'ils ont de spécifiquement français : je n'en ai pas la compétence et je préfère m'en tenir à l'évolution de la comédie chez Corneille.
Baroques, ses premières comédies le sont indiscutablement, si je me base sur les trois que j'ai lues ("La Veuve", "La galerie du Palais", "La place Royale"). On y est clairement dans la sphère des précieux et surtout des précieuses. Les femmes sont clairement les héroïnes de ces comédies. Elles se répartissent en amoureuses passionnées (Clarice, Célidée, Angélique), coquettes raisonnables (Doris, Hippolyte, Phylis) et suivantes rouées (la nourrice de Clarice, Florice). Sans être pour autant des rebelles : elles obéissent aux choix matrimoniaux de leurs parents, voire les appellent de leurs vœux, qu'ils soient conformes à leurs inclinations (Célidée) ou s'opèrent en l'absence de sentiment amoureux (Doris, Hippolyte, Phylis) ; tout au plus attend-on de la tutelle parentale qu'elle ne recoure pas à la contrainte. Pour y échapper, ou lorsque les déceptions amoureuses ont été trop vives, comme dans le cas d'Angélique, reste le couvent. Seules les veuves, comme Clarice, jouissent d'une certaine liberté.
"L'Illusion comique" est certainement baroque, mais cet "étrange monstre", de l'aveu même de Corneille, est une comédie bien particulière, une sorte de récapitulatif virtuose des formes du théâtre baroque. Et là, avec les personnages d'Isabelle et Lyse, des rebelles, on en trouve.
Dans "Le Menteur", les intrigues amoureuses forment encore la trame de la pièce, mais c'en est fini de la préciosité, tant dans le fond que dans le style : si on y trouve trois figures féminines piquantes, Clarice et Lucrèce, deux coquettes raisonnables (pas trop coquettes et sans doute trop raisonnables) et Sabine, une suivante rouée (mais pas trop), le héros (pas positif pour un sou) est indiscutablement masculin ; il est de surcroît flanqué de Cliton, un valet qui préfigure le Sganarelle de Dom Juan : on entre dans le monde de Molière. De baroque, il ne reste guère que la fantaisie des mensonges de Dorante et l'humour de la parodie du Cid.
--MOUDRU (discuter) 2 septembre 2015 à 01:25 (CEST)[répondre]