Discussion:Louis Bonvin

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Quelques mots sur la figure du Gouverneur Bonvin. Gouverneur des Etablissements Français des Indes en 1940, cet homme va réagir rapidement à l’Appel du 18 juin. Retour sur cet épisode de notre histoire.

APPEL DU 18 JUIN DE GAULLE


Le 20 juin, le gouverneur Bonvin, gouverneur des établissements français de l’Inde télégraphiait au Ministère des Colonies du gouvernement de Bordeaux déjà défaillant : « Population européenne et locale Inde française unanime demande continuation lutte en collaboration étroite avec Empire Britannique. Est prête tous sacrifices. Signé : Bonvin »

Le 24 juin, le consul général de Sa Majesté transmettait les félicitations de S.E. le vice-roi des Indes au gouverneur Bonvin pour sa décision de continuer la lutte aux côtés de l’Angleterre.

Malgré les menaces du ministre des Colonies de Vichy, le gouverneur Bonvin lance, le 27 juin, la proclamation suivante dans nos établissements :

Appel à la population

« La France accablée par le nombre et le manque de matériel a signé l’armistice. Tout n’est pas perdu. Gardons notre confiance, l’Empire français est intact et restera aux côtés de l’Empire britannique jusqu’à la victoire finale.

« Le gouverneur fait appel au patriotisme de la population pour garder, dans les circonstances actuelles, tout son calme et toute sa dignité. Nous vaincrons ! Vive la France ! Vive la Grande-Bretagne! »

Le même jour, le gouverneur Bonvin confirme au Consul général britannique à Pondichéry, sa résolution de poursuivre la lutte : « tant que je serai à la tête des établissements français de l’Inde, les autorités civiles et militaires se rangeront côte à côte avec les autorités britanniques pour continuer la lutte commune la main dans la main jusqu’à la victoire finale ».

Le 29 juin 1940, le gouverneur des établissements français dans l’Inde envoie l’administrateur des colonies P. Vuillaume prendre contact direct avec le Consul général britannique (car il n’y a pas de T.S.F. à Pondichéry et qu’il est impossible de communiquer directement avec Londres). À la suite de l’entrevue de l’administrateur Vuillaume avec le colonel Schomberg, consul général britannique, il est décidé que le gouverneur de l’Inde britannique va se mettre en rapport avec Londres.

Le 5 juillet 1940, Lord Linligthgow, vice-roi des Indes, remercie par télégramme personnel le gouverneur L. Bonvin pour sa décision rapide de continuer la lutte aux côtés des Alliés.

Le 12 juillet 1940, par l’intermédiaire du consul général britannique, un message télégraphique du général de Gaulle est adressé au Gouverneur Bonvin. C’est le premier message de Gaulle aux français de l’Inde :

« Je vous félicite de la fermeté et de l’esprit patriotique des mesures que vous avez prises. Je vous demande de vous joindre à moi de quelque façon que vous croiriez utile, pour contribuer à la continuation de la guerre, en France et dans l’empire. »

Le gouverneur Bonvin répond le 13 juillet 1940 par l’intermédiaire du consul général britannique, en le priant de faire transmettre le message suivant :

«Vous pouvez assurer le général de Gaulle et le comité national français de Londres que nous sommes de tout coeur avec eux. Nous serons toujours heureux de rester en communication avec eux et de collaborer, dans la mesure où cela nous sera possible, à leur action pour empêcher l’asservissement de la France et obtenir la victoire finale. »

Le 14-Juillet 1940, une brève cérémonie a lieu devant le Monument aux morts. Tous les Français ressentent en ce jour les malheurs de la patrie encore plus sensiblement. Le gouverneur, dans une courte allocution, nous convie à continuer à servir en faisant notre devoir de Français.

Les jours passent sans autres nouvelles de Delhi ni de Londres ; pas de poste de T.S.F., pas de câble pour communiquer directement avec Londres et le général de Gaulle. Le gouverneur général britannique à Delhi veut savoir si son gouvernement à Londres a reconnu le général de Gaulle et son comité comme un organe de contrôle officiel sur les colonies françaises. Nous vivons dans une incertitude qui provoque certains doutes dans les esprits, et particulièrement chez certains Français dont le désintéressement n’est pas la vertu dominante.

Le 2 août 1940, le vice-roi des Indes a une entrevue avec le gouverneur Bonvin à 0otacamund (Inde du Sud). L’administrateur P. Vuillaume et l’administrateur-adjoint Brutinel accompagnent le gouverneur de l’Inde française. Lord Linlihthgow donne l’assurance que dès qu’il aura une réponse favorable de la part de son gouvernement à Londres il mettra les Français en rapport direct avec le général de Gaulle et son comité

Le 6 septembre 1940, le consul général britannique informe le gouverneur de l’Inde française qu’il est prêt à transmettre dans le plus court délai la déclaration officielle du ralliement des établissements français dans l’Inde à la cause du général de Gaulle et de la France Libre.

Le lendemain 7 septembre 1940, le gouverneur Bonvin réunit les chefs de services, les élus et notables de la colonie et le ralliement est proclamé officiellement sans aucune opposition. Tous les Français et ressortissants français de l’Inde acclament la proposition du gouverneur, qui consacre définitivement une situation de fait durant déjà depuis plus de deux mois.

Avis est donné à toute la population, par la presse et par une proclamation du gouverneur Bonvin, du ralliement de nos établissements dans l’Inde au comité national français du général de Gaulle. Cet exposé un peu long était nécessaire pour fixer le rôle exact joué par le gouverneur d’alors, M. Louis Bonvin, qui s’employa à grouper les Français libres et à travailler au maximum pour l’oeuvre de Libération.

APPEL DU 18 JUIN EN INDELe 12 septembre 1940, le général de Gaulle télégraphiait : N° 74 – Londres 12/9/40 – Gouverneur Pondichéry.

« Je vous félicite pour votre courageuse action et vous confirme dans vos fonctions au nom de la France Libre. Tous ensemble et avec les Alliés pour la victoire commune. »

Signé : C. de Gaulle

Le mouvement de la France Libre s’organise. Rapidement des volontaires se présentent, des souscriptions s’ouvrent, l’enthousiasme et l’espoir vont de pair. Des comités France Libre sont créés à Calcutta, Bombay et Colombo ; ils vont durant toute la guerre contribuer à l’effort demandé à tous les Français libres ; chacun apportera sa part avec joie et ce sera dans une atmosphère d’émulation encourageante que tous serviront la France lointaine, mais présente dans tous les esprits.

Les Indes françaises vont, durant cinq années, avec les Français résidant aux Indes britanniques envoyer des centaines de volontaires qui s’illustreront dans les premières divisions de la France Libre. Plusieurs lacks de roupies iront à la caisse d’armement de la France Libre (un lack de roupies vaut 3.600.000 francs), des milliers de colis à la Croix-Rouge.

L’Administrateur Vuillaume précise : « Pendant cinq ans, on assistera à l’effort sans lassitude de ces minuscules dépendances ; ces enclaves de terres françaises sont restées grandes par le coeur. La présence des enfants de l’Inde française au milieu des armées de la France Une fête rituelle : procession d’une divinité. Libre a attesté l’existence de cette fraternité qui a uni tous les hommes libres au cours d’une lutte parfois inégale ; mais tous étaient soutenus par un idéal et une foi admirables. Parfois, en écoutant des habitants de l’Inde, on serait surpris de constater combien la France représente pour eux bien plus qu’une entité géographique ; le symbole de la liberté et de l’émancipation des peuples. Dans l’immense douleur des Français, en 1940, devant le désarroi que les revers militaires avaient créé, il fut réconfortant de constater combien notre patrie avait gardé de vrais enfants et aussi d’amis sincères. Dans les Indes françaises et britanniques des centaines de gestes vinrent attester que nous avions partout des sympathies véritables. Tout cela est le résultat d’une oeuvre longue et généreuse. Ceux qui furent nos représentants ont particulièrement contribué à cette oeuvre. Ce sont ces chefs humains et aimés des Français d’outre-mer qui eurent le privilège et le grand honneur de maintenir l’esprit de la France aux heures les plus graves de notre histoire. »

Dans cette période très troublée et accablante pour la France, Louis Bonvin eut une action admirable.

Par décret de Vichy du 4 octobre 1941, il fut déchu de la nationalité française. Le 14 janvier 1942, il était condamné à mort par contumace, avec confiscation de ses biens et sa femme aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal militaire de Saïgon. Le 27 janvier 1942, il était nommé membre du conseil de défense de l’Empire Français et Compagnon de la Libération. En janvier 1944, il se verra décerner la Médaille de la Résistance française. Quand Louis Bonvin s’en ira, en 1945, le Vice-Roi des Indes anglaises en personne lui remettra, de la part du Gouvernement de Sa Majesté Britannique, l’une des plus hautes distinctions de son pays, l’Ordre de l’Empire Britannique. Il décédera à Montluçon le 23 février 1946 après une courte et cruelle maladie. C’est en souvenir de son père que le Général de Gaulle acceptera d’être le parrain de son dernier fils Louis Charles qui naîtra le 13 août 1946 à Montluçon.

Source : Revue de la France Libre, n° 3b, octobre-novembre 1946.

Article sur L Bonvin : http://www.indiablognote.com/article-26347588.html


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