Discussion:Michel-Ange de Castellane/À faire

Castellane succède à Constantinople au remarquable marquis de Villeneuve, qui vient de conclure le très brillant traité de Belgrade (septembre 1739), qui est très bénéfique pour les Turcs en leur assurant la reconquête des provinces balkaniques perdues en 1718 à Passarowitz sur les Autrichiens, et en ne leur faisant perdre qu'Azov (dont la citadelle sera démantelée) et des territoires ukrainiens (cosaques Zaporogues) au profit des Russes. La tsarine Anna Ivanovna lui est très reconnaissante et veut même le décorer de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski, mais le cardinal Fleury s'y oppose. C'est donc une succession très difficile que prend Castellane; il est amené à Constantinople sur un vaisseau de guerre de Louis XV et apporte au sultan Mahmud III et à son vizir Hekkimzadé des tapis, des porcelaines, de la vaisselle d'or et de cristal, des étoffes d'or et des sofas des fabriques de Lyon. Il est le premier ambassadeur chrétien autorisé à visiter le sérail. Sa politique sera ensuite très favorable à la Turquie, mais il échouera à entraîner celle-ci, qui sort d'une guerre très cruelle contre la Russie, et malgré son traité d'alliance avec la Suède, à s'engager aux côtés de celle-ci pour procurer une diversion lors de la guerre russo-suédoise de 1741-1743.

Sources Joseph de Hammer-Purgstall, Histoire de l'empire ottoman, Istanbul, Isis, 200, tome XV, pages 28 et suivantes. Archives des Affaires Étrangères, Correspondance Politique Russie 41, folio 272, Castellane à d'Allion, 5 novembre 1742.