Discussion:Nora Barnacle
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Sexisme : l'auteur et sa muse ![modifier le code]
Je pense qu'il est serait bon d'éviter de tendre à réduire les femmes autrices, artistes, intellectuelles etc. au cliché sexiste de "muse" d'un tel ou d'un autre, toujours masculin, dès que celles-ci ont été la compagne ou l'épouse ou l'amie... d'un célèbre auteur, artiste, intellectuel etc. Le cliché participe à sa manière à l'invisibilité de ces femmes.
De plus, on ne précise jamais en quoi, elles auraient pu être inspiratrice. À quoi bon ?! Être femme, épouse... de la célébrité masculine suffit pour appliquer le cliché ! À condition bien sûr que la "muse" ait une notoriété attestée. Sinon on n'en parlerait pas.
Et c'est là justement la contradiction qui montre le procédé de l'invisibilisation à l'œuvre dans la "muséification" de la créatrice: la mettre au second plan. La réduire à n'être qu'une auxiliaire, une supplétive, en un mot: une inspiratrice (comment? Encore une fois, cela n'est pas précisé). En fait, dans le même panier que Kiki de Montparnasse ou Gala... Et qui sait si ces dernières n'ont pas été, elles aussi, les victimes d'une invisibilité ? On pourrait même aller jusqu'à dire que la "muséification" est le vestige honteux de la longue exclusion des femmes des champs de la création artistique, intellectuelle, etc. qui leur étaient de facto interdits.
Certes, on objectera peut-être que James Joyce est un écrivain bien plus important que Nora Barnacle. Si cela est, et alors ? Des écrivains, masculins, de moindre importance ont le droit de cité et sont lus. Des autrices également, il est vrai. Mais qui lira Nora Barnacle dans ces conditions pour en avoir le cœur net ? Son œuvre est considérée a priori de moindre importance puisque cette femme est assignée "muse de". Ce qui aboutit à des injustice intenables. Ainsi en est-il de Leonora Carrington ("muse" de Max Ernst), d'Elizebeth Friedman ("collaboratrice" de son mari et d'Edgar Hoover) par exemple et bien d'autres. Hannah tou Theou (discuter) 17 mars 2024 à 09:16 (CET)