Discussion:Tour Jacquemart (Romans-sur-Isère)

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Un tout petit détail de formulation : quelques observations[modifier le code]

Je souhaite revenir sur un passage du second paragraphe :

On a longtemps cru que son uniforme actuel était celui des volontaires de 1792. Mais, au moment de sa rénovation en 2012, un historien local a fait valoir qu'il s'agissait plutôt du costume de la "milice bourgeoise" de Romans qui comprenait cinq compagnies, dont celle de Jacquemart.
  Citation  

Je confirme la première phrase, et je peux témoigner que cette hypothèse était invoquée pour souligner l'engagement républicain précoce de la ville de Romans (engagement corroboré par les vers d'André Chénier gravés sur le piédestal du monument qui, place de la gare, commémore les États généraux du Dauphiné). C'était aussi le point de vue d'auteurs respectés, dès le début du XXème siècle, comme par exemple le chanoine Ulysse Chevalier.


La seconde phrase me semble un peu moins précise, et sans doute incomplète. Je suppose qu'il faut d'abord, fondamentalement, comprendre que l'uniforme du Bonhomme Jacquemart est en fait « plutôt » un costume d'Ancien Régime, les milices bourgeoises étant (si c'est bien d'elles qu'il s'agit) des troupes de la monarchie. Évidemment, le symbole change du tout au tout. Et change aussi l'utilisation partisane qui peut être faite de ce symbole. Cela dit, pour l'historien, la vérité historique prime tout.

Mais justement, je me demande si la formulation actuelle n'induit pas en erreur, ou en tout cas manque de précision. En effet, l'expression « un historien local a fait valoir… » laisserait entendre que c'est un travail d'historien qui a abouti à cette nouvelle hypothèse. Or après quelques recherches, je suis tombé sur le Bulletin du 24 décembre 2012 de la Société d'Etudes Historiques de Romans - Bourg de Péage (la SEHR ; et au passage, je me suis permis de citer ce bulletin en référence dans l'article), et il me semble que l'idée qui s'en dégage est autre : pour faire simple, et si je ne me trompe pas dans mon interprétation, les historiens locaux font au contraire grief à la municipalité de Romans d'avoir « royalisé » le symbole. Incidemment, je n'ai pas trouvé d'éléments objectifs indiquant ce qui avait incité la municipalité à effectuer ce revirement ? Mais il pourrait exister une possibilité d'explication : s'agirait-il d'un « historien local dissident » qui ne suivrait pas la ligne générale de la SEHR ?

Voilà ce que j'entends exprimer en parlant de « manque de précision ». J'espère évidemment n'avoir été désobligeant envers personne, et en tout cas ce n'était nullement mon intention. Je suis simplement intéressé à approfondir cette question, par légitime curiosité d'un « régional de l'étape » (l'allusion aux volontaires de 92 était considérée depuis des décennies comme une vérité établie) ; mais je ne pense pas avoir les outils nécessaires.


Une dernière observation, qui ne concerne notre article que par rebond. Le bulletin de la SEHR est clairement vindicatif envers la municipalité, et je redoute qu'il ne confonde la cause et l'effet. Étant de formation scientifique, je considère qu'il faudra se plier à la vérité historique, s'il est avéré que notre Jacquemart était royaliste. OK, le symbole aura changé ; mais la réalité n'a pas à se soumettre à nos choix partisans, quelque légitimes soient-ils, et il est vain de s'en prendre à la municipalité si celle-ci n'a fait que rétablir l'exactitude des faits, même si ceux-ci nous dérangent. De plus, dans l'argumentaire de la SEHR, il y a une construction logique qui me semble des plus contestables : on invoque la cocarde tricolore figurant sur son chapeau pour « prouver » que le Bonhomme Jacquemart est bel et bien républicain, tout en ajoutant que les couleurs sont dans le désordre ! Je me hasarderai à formuler le proverbe « Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage» et, toujours plombé par une formation scientifique, j'aurais tendance à voir dans ce pseudo-argument une certaine gêne, voire pire. Après tout, les couleurs blanc-bleu-rouge (je les cite par ordre alphabétique, pour couper court à toute utilisation tendancieuse Émoticône) étaient plus que courantes sous l'Ancien Régime dans les couleurs des différents régiments, et pour ne citer qu'un exemple, je peux affirmer que les troupes du marquis de Lafayette qui en 1780 rejoignirent la Guerre d'Indépendance des États-Unis dégoulinaient de cocardes tricolores ! Étaient-elles républicaines pour autant ?

Les entorses à la rigueur scientifique présentes dans cet article de la SEHT me font espérer que ce n'est pas la référence qu'il aurait fallu exhiber. À titre personnel, la tonalité conflictuelle, voire ironique, de ce bulletin m'incite à la plus grande prudence. Mais j'ignore s'il existe une publication véritable (dans une revue reconnue, avec comité de lecture, et sans débordements partisans) permettant d'avancer de façon méthodique sur ce point : un point certes de détail, mais dont on voit qu'il pourrait facilement induire une polémique.

Merci d'avance à quiconque pourra répondre à ces interrogations ; et surtout, Bonnes Fêtes à tous, et une (wiki)-année 2014 pleine de satisfactions !

Lord O'Graph (discuter) 28 décembre 2013 à 11:39 (CET)[répondre]