Discussion:Unité disciplinaire

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Les petites unités de discipline (1814-1972)[modifier le code]

L’ordonnance du 28 septembre 1814 supprime les bataillons coloniaux et verse leurs derniers éléments au sein de deux bataillons d’Afrique. Le premier est dissous après l’affaire du naufrage de la Méduse (1816) qui provoque un scandale énorme, et le second est dissous après l’affaire de l’émeute d’Oléron (1819) qui fait deux morts et soixante-dix blessés. La loi Gouvion St Cyr du 10 mars 1818 organise un autre dispositif. Par ordonnance du 1er avril 1818, on crée les « compagnies de discipline », qui sont destinées à recevoir les militaires indisciplinés dont les simples fautes de nature contraventionnelle ne permettent pas un traitement judiciaire tel que celui pratiqué pour les délits et les crimes. Au nombre d’une dizaine, elles s’installent d’abord à Arras,Besancon,Cherbourg et à Strasbourg. Après le début des opérations en Algérie (1830) on décide de les y envoyer pour des raisons de sécurité et de rentabilité. L’année suivante, avec l’ordonnance du 3 décembre 1832, c’est au tour des pénitenciers militaires de gagner l’Algérie. Le bagne militaire de Lorient, qui avait recueilli les derniers condamnés des bagnes du Havre, de Cherbourg et de Nice ferme définitivement ses portes en 1830 : les directeurs des maisons centrales s’effraient de la population des militaires « jeune, ardente et dangereuse ». Cette catégorie de détenus, symbole de danger pour la Monarchie de Juillet, regagnera donc l’Algérie, et une fois libérée, y achèvera ses obligations militaires au sein des trois bataillons d’infanterie légère d’Afrique ou BILA, créés par les ordonnances du 3 juin 1832 et du 20 juin 1833. Les BILA sont destinés à recevoir les militaires libérés des prisons militaires de France et d’Algérie, des ateliers de travaux publics et du boulet,crees sous le consulat et renoves en 1809, ainsi que les disciplinaires redevables d’un reliquat de service militaire. Sous l’afflux de ces soldats, on est conduit à créer dix compagnies par bataillon (ordonnances des 3 aout 1834 et 12 mai 1836). Si les bataillons d’Afrique vont s’illustrer sur tous les champs de bataille pendant plus d’un siècle, la situation des compagnies de discipline est bien plus dure. Astreintes aux durs travaux de terrassement, les compagnies restent rivées sur les chantiers, et ne font que de très rares sorties (Crimée, Guerre franco-allemande, Tunisie, Tonkin). Les BILA, eux-mêmes, placent dans les 9e et10e compagnies dite « à fort numéro » les éléments « disciplinaires » et ne s’en débarrassent qu’avec le décret du 28 mai 1860 qui crée le corps disciplinaire colonial (dépôt à Oléron, compagnies envoyées en Nouvelle-Calédonie, à la Guadeloupe, au Sénégal et à La Réunion) qui ne se confond ni avec la compagnie de discipline de l infanterie de marine,cantonnee a Tien Yen (Tonkin)ni avec la compagnie de discipline mixte ("marsouins" et "matafs") de la marine,creee a Lorient en 1824 et reorganisee en 1842.Les compagnies du CDC feront davantage de campagnes que leurs sœurs aînées : Sénégal, Nouvelle-Calédonie, Soudan et Madagascar. Avec l’avènement de la IIIe République et des grandes libertés publiques, la presse se déchaîne contre ces institutions. Darien, avec son livre Biribi (1889) provoque la dissolution de la dernière compagnie de pionniers de discipline (loi du 5 juillet 1890) dont les quatre sections sont réparties au sein des quatre compagnies de fusiliers de discipline subsistantes, et Dubois Dessaule avec ses ouvrages "Sous la casaque" (1899)et surtout Camisards, cocos et peaux de lapins (1902) entraîne la disparition de tout le corps disciplinaire colonial (loi du 26 septembre 1902). Seuls les BILA sont épargnés, car ils ont su gérer en interne leurs disciplinaires, versés depuis 1892 au sein des sections de discipline des BILA, qui relèvent pour chacun de leur 5e compagnie.Dans la foulee des ecrits de Jacques Dhur,la loi du 12 avril 1910 supprime les compagnies de discipline d’Afrique et l’armée obtient en retour le décret du 4 août 1910 sur les sections spéciales, qui vont durer jusqu’en 1972.L organisation reussie des sections de discipline coloniale-les TDM ayant pris le nom de troupes coloniales en 1900,soit deux ans avant la disparition definitive du CDC-sert de modele pour le reste de l armee:on etudie le fonctionnement des sections d Oléron,Dakar,Majunga et Hanoi,qui donnent les meilleurs résultats.

Liste des sections spéciales (1910 1972)[modifier le code]

C’est le décret du 4 août 1910 qui organise les sections spéciales en unités ordinaires, de répression et de transition. Les sections métropolitaines sont les suivantes :

Comme sous l'Empire, a l'époque des bataillons coloniaux,on affecte également plusieurs détachements dans les forts des cotes de la Manche:Sainte Marguerite (prison militaire du IIe CA, Amiens) Saint-Marcouf et Tatihou (prison militaire du IIIe CA, Rouen) Bréhat, Cezembre(les quatre compagnies de discipline belges s y installent en 1916) Harbourg (prison militaire du Xe CA, Rennes) et Ouessant (prison militaire du XIe CA, Nantes).
A Saint-Martin-de-Ré fonctionne également un petit dépôt des BILA, qui organise les départs pour la transportation en Guyane (1854-1938).
Lors de la crise des mutineries de 1917, on implante plusieurs sections spéciales a Touggourt.
Les troupes de l’armée d'Afrique conservent leur organisation propre. Au sein des BILA, une section spéciale par bataillon pour les cinq BILA en AFN, et une au sein de chacun des trois bataillons de marche (BMILA) formes pour la Grande Guerre. On crée même a Touggourt une section spéciale pour les "groupards", les réservistes des Groupes Spéciaux. Avec la guerre, le nombre de sections spéciales temporaires -appelées Sections Spéciales de Pionniers- se multiplie: une par armée, par corps d’armée, par division, par brigade et parfois même par régiment (ex: 151e RI). Les missions principales sont les corvées dangereuses (ravitaillement, nettoyages etc...).
En 1939 1940, on crée a nouveau des sections spéciales d'armée, de corps d'armée ainsi que des compagnies spéciales de travailleurs militaires: 9 compagnies spéciales de travailleurs militaires composées d'exclus (éléments inassimilables issus des 20 sections d'exclus de corps d'armée) et 6 compagnies spéciales de travailleurs militaires composées d'indésirables idéologiques. Les sections spéciales mises sur pied le 1er janvier 1940 sont rattachées au 4e bataillon d'un régiment de pionniers de chaque armée. Les bataillons d'Afrique tombent tous les records avec 13 sections spéciales totalisant 600 "chasseurs disciplinaires". Pour en sortir, la majorité de ces derniers se portent volontaires pour les corps francs.

La Légion Étrangère dispose d’une compagnie en Algérie, la 8e compagnie du 2e Étranger (trois à quatre sections selon les époques, reparties sur les divisions d’Oran et du Maroc), et d’une section sur chaque continent (Levant, Indochine, Madagascar). En 1939-1940,les disciplinaires de la Légion sont affectes à Ben-Chicao puis à Colomb-Béchar, ou ils resteront jusqu'en 1955. En 1954 on dissout la section spéciale du Cap-Saint-Jacques (Vung Thau), héritière de la section des "fortes têtes du Tonkin" établie à l'origine à Ha-Giang.

Les régiments de tirailleurs disposent d’une section spéciale pour chaque régiment engagé au Maroc (5e, 6e, 7e, 8e, 9e régiments de tirailleurs) ainsi que pour chaque régiment stationné en Algérie et en Tunisie (1er, 2e, 3e, 4e régiments de tirailleurs), ce qui fait un total de neuf sections.
Les régiments de zouaves disposent de trois sections pour quatre régiments (Djelfa, Bedeau, Souk el Djema).
Les troupes coloniales disposent de plusieurs sections en Indochine (Annam-Cochinchine, Tonkin) et d’une section en Afrique noire.
Le total de ces troupes ne dépasse pas 2 000 hommes, alors qu’aux lendemains de la Grande guerre les pénitenciers renferment plus de 5 000 individus, qui seront libérés ou transférés en France à partir de 1926, à la suite de la campagne de presse très virulente déclenchée par l’ouvrage a succès d’Albert Londres, Dante n’avait rien vu (1924). En 1939-1940, le nombre de sections spéciales est limite a une par armée : on parle d ailleurs de plus en plus de "sections d'épreuve" car la réintégration dans un corps du service général est de plus en plus facile a obtenir. La dernière section d'épreuve de l'armée française à fermé ses portes en 1978 .En 160 ans, les unités disciplinaires, compagnies et sections, auront vu passer un peu plus de 150 000 hommes et perdu 10% de leur effectif, dont moins d'un pour cent au combat.

la fin des sections spéciales (1945 1972)[modifier le code]

Indochine: Legion Etrangere:Compagnie de Discipline des Régiments Etrangers en Extreme Orient(1946 1954)rattachee aux 2eme puis 5eme REI (Ha Giang,ile de Tagne,Cap Saint Jacques,Vung Thau)).Elements rapatries en Algerie a Colomb Bechar. Troupes Coloniales:Compagnie Speciale de Discipline des Forces Terrestres du nord Vietnam(1946 1954)de Na Cham puis de Dinh Lap.Compagnie Franche (mixte) des Troupes Francaises en Indochine du Sud (COLO)de Saigon et de My Dung (1946 1949).Elements rapatries en Algerie au Khreider dans l ancienne caserne du 1er bat d Af.

                  Section Speciale des Forces Terrestres du sud Vietnam(1949 1955)de Bien Hoa.
                  Section Speciale de Redressement des Tirailleurs (Algerie,Tunisie) nord africains(1948 1954)du sud Annam.
                  Section Speciale de Redressement des Tirailleurs marocains(1949 1953)du sud Annam.
                  Section Speciale de Redressement des Tirailleurs senegalais(1948 1955)de Son Tay.

Bataillons d Infanterie Legere:

                  BILOM(ex LVF et division Charlemagne)une escouade de punis a Saigon(1948 1949) ainsi qu une autre a Madagascar(1947 1949).
                  1er BILA:une section speciale(1948 1952)passee de Tatahouine a Saigon.

Algerie: Legion Etrangere:Compagnie de Discipline de la Legion Etrangere de Colomb Bechar puis de Djenien Bou Rezg (1955 1963).

                Section de Discipline de la Legion Etrangere du Sahara(1960 1964).

Troupes Coloniales:Compagnie Speciale des Troupes Coloniales(1946 1948).Sections blanche,jaune et noire(camp de Caylus). BILA:une section au 3eme BILA(1951 1972).

    une section d exclus a Ain Sefra(1953 1957)absorbee par le 3eme BILA.Initialement implantee a Mers el Khebir,elle tourna sur Ain el Hadjar puis Ain Sefra, avant de regagner Mers el Khebir,et d etre dissoute au sein du 3eme BILA.

Régiments de Zouaves:une section de discipline regimentaire supprimee en 1962 apres recuperation des effectifs d Alger,Oran et Constantine. Troupes Métropolitaines:1ere Compagnie d Epreuve (1949/1950).Section Speciale d AFN(fort Mac Mahon 1955/1958) puis Compagnie Speciale d AFN(Tinfouchi 1958/1962)puis des Troupes Métropolitaines.Le fort d Aiton devient le dernier receptacle.Les disciplinaires sont astreints a des travaux de proprete. France et FFA:1ere Compagnie de Discipline d Albertville(1945 1954)puis Section Speciale Metropolitaine d Albertville(1955 1960).Enfin,CSTM jusquen 1972.

             2eme Compagnie de Discipline des Troupes d Occupation en Allemagne(1946 1949) puis prison de Landau (FFA).
             Fort d Aiton,ferme en 1972,apres une interminable campagne de presse.50eme compagnie d instruction jusqu en 1976.
      Des sections d epreuve ont subsiste jusqu en 1978,notamment au sein de la Legion Etrangere:Section d'Epreuve du 2 éme REI à Corté au domaine St Jean(Corse).En Guyane, section de déforestation du 3 éme REI. 

Ceci dit,des rumeurs fantaisistes circulent encore de nos jours sur de pretendus régiments "disciplinaires" ou "semi disciplinaires",allégations dépourvues de tout fondement,mais fortement ancrees dans l imaginaire collectif,qui a toujours été fascine par les mythos du tatouage,la littérature sur les bagnes (le complexe de Jean Valjean) et qui ne s est jamais remis de sa disparition definitive en 1938.Selon un editeur,le qualificatif de "disciplinaire" serait meme un element indispensable aujourd hui dans n importe quel livre d histoire militaire. Pourtant cela a bel et bien existé. Un ancien du 2eme Etranger de Nimes.