La racine du verbe affecte trois domaines de la morphologie de cette classe de mots: -a) l'infinitif, -b) les désinences personnelles, -c) les conjugaisons.
-a) L'infinitif:
Pour la totalité des verbes hongrois, l'infinitif se caractérise par le suffixe -ni. Ex: adni (donner), törni (se briser).
La racine d'un verbe hongrois s'obtient donc par suppression du suffixe -ni de l'infinitif. Ex: akarni (vouloir)> akar; utazni (voyager) > utaz; beszélni (parler)> beszél; verni (battre , malmener) > ver etc.
-b) Les désinences personnelles:
Les pronoms personnels sujets du français (je, tu, il etc) existent aussi en hongrois, mais leur usage correspond à l'emploi d'une forme emphatique.
Ex: én készitem c'est moi (et non quelqu'un autre) qui le prépare.
En dehors de cette situation particulière, les pronoms personnels sujets ne sont pas utilisés dans la conjugaison. En raison de la structure agglutinante de la langue hongroise, ils sont remplacés par des désinences personnelles, en d'autres termes, par des suffixes accolés à la racine du verbe et précédés ou non, selon la personne désignée, d'une voyelle de liaison. Ex: látni (voir)> lát> lát-o-k (je vois), látsz (tu vois) etc, mesélni (raconter)> mesél > mesél-e-k (je raconte), mesélsz (tu racontes ) etc.
-c) Les conjugaisons:
Au pluriel -car au nombre de 2- elles impliquent des formes différentes en fonction de la transitivité du verbe. On distingue:
⁰1 conjugaison à objet indéterminé appelée conjugaison subjective (alanyi ragozás) qui s'applique aussi aux verbes intransitifs tels que ártani (nuire), búcsúzni (prendre congé), [...], indulni (partir, [...], ülni (s'asseoir), [...] parmi de nombreux autres.
⁰ 1 conjugaison à objet déterminé appelée conjugaison objective (tárgyas ragozás) (cf. détails en 3, 3.1., et 3.2.).
A partir de là, les verbes hongrois se subdivisent en 2 groupes d'importance inégale.
Le critère de distribution repose sur la forme du verbe pris:
– à la voix active,
– au présent de l'indicatif,
– à la 3ème personne du singulier (3PS) de la conjugaison subjective.
Ainsi se trouvent délimités:
• l'ensemble -abondant- des verbes ordinaires caractérisés par l'absence de désinence et la coïncidence parfaite de la forme avec la racine du verbe qui prend alors le nom de "thème nu": ex: élni (vivre)> élek (je vis), élsz (tu vis), él (il / elle vit) etc, várni (attendre)> várok (j'attends), vársz (tu attends), vár (il / elle attend) etc.
• l 'ensemble -restreint- des verbes en -ik singularisés par la greffe du suffixe -ik sur la racine du verbe en remplacement du suffixe -ni de l'infinitif. Ex: esni (tomber) > esik (il / elle tombe), fázni (avoir froid) > fázik (il / elle a froid, il fait froid).
A cette catégorie des verbes en
-ik appartiennent des verbes très usuels tels que:
álszik (dormir),
eszik (manger),
iszik (boire),
lákik (habiter) etc.
Tous ces verbes présentent d'autres particularités de conjugaison.
Dans les dictionnaires en général et dans les dictionnaires bilingues en particulier, ces formes de 3PS du présent de l'indicatif de la conjugaison subjective, en
-ik ou sans
-ik, représentent l'infinitif. Ainsi la personne qui consulte ce type d'ouvrage sait tout de suite à quel type de verbe elle a affaire.
Dans les textes, la traduction "il / elle" + verbe se maintient tout naturellement, et cohabite dans les phrases avec le véritable infinitif identifiable par son suffixe
-ni.