Discussion:Wavrille

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Histoires locales[modifier le code]

Texte initialement présent dans l'article.

Quelques histoires locales[modifier le code]

Cela serait bientôt la fin...

Tous les jours, des nouvelles de la bataille nous arrivaient aux oreilles. Le feu suivait la retraite allemande. C'est à Jametz qu'un convoi allemand traversa le village -pour quelles raisons ?- des soldats en colères ou vexés par un geste des habitants, lancèrent des grenades incendiaires par les fenêtres et la rue principale brûla. Longtemps après on y passa : c'était pas beau à voir. Lulu décida qu'on devait allez prendre des nouvelles de ses parents. Elle était vraiment inquiète. M. et Mme Schmitt nous déconseillèrent de partir mais elle voulait revoir ses parents vivants. On ne ferait que l'allez-retour. Après le souper, nous voilà parti faire vingt kilomètres en vélo. La descente du Colonel Driant (7 km) fut avalée. (Lulu n'avait pas de freins et pas de lumière. Je devais pédaler pour la suivre.) On entendait le bruit d'avions et en arrivant à l'entrée de Vacherauville, on fit halte. Verdun était bombardé. On décida d'attendre la fin, assis dans le fossé. Je vis un homme longeant une maison. Je me levais en l'appelant et courus vers lui, mais l'homme inquiet pris peur et fila. J'arrêtais et revins vers Lulu, toujours assise. Au bout d'un quart d'heure, on ne voyait plus que des nuages de fumée montant au ciel. Encore 3 kilomètres, je souhaite que Lulu soit rassurée. Nous voilà arrivé, on descend l'allée du jardin, on frappe, personne ne répond, deuxième frappe, rien, on s'annonce : « c'est nous ! » puis je dis : «  ils sont sans doute dans la cave (une espèce de tôle ondulée ayant déjà fait son service pendant la guerre 14-18) mais une cave de qualité, fraîcheur garantie, recouverte de terre et de verdure. « Vous-êtes là ? » Silence totale. « C'est nous, on vient voir si tout va bien ? » Un bruit , je regarde, une bayonnette sorti de l'angle de la porte. « Qui va-là ? »: voix du beau-père. « Que venez-vous faire, on a été bombardé? » dit le papa de Lulu. « Oui, on l'a vue, on était assis ». La porte s'ouvre une bougie était allumée, les parents de Lulu sont assis comme ils peuvent, Nenette sa soeur et Robert Bellon-son mari- sont écrasés entre les bocaux d'haricots ou de prunes. « Mais vous êtes fou! ». On les rassure . Lulu a pris la parole et dit son inquiétude. Je pensais au retour, on s'embrasse tous et à nous les 20 kms On pédalait fort, car la côte , elle, elle ne rigole pas. Lulu pensait à la surprise que nous avions fait à ses parents. En avançant vers le haut de la côte, pas un bruit ne sortait des bois. On arriva au Colonel Driant, mais il me semblait apercevoir des objets noirs sur la route. Je fis signe à Lulu de rester sur place. Une jambe abimée était sur le bord de la route. J'avançais quelques pas et des restes humains ne manquaient pas. Je fis signe à lulu de ne pas causer et de ne pas faire de bruit surtout car on ignorait de quelle nationalité ils étaient. Nous quittâmes la route en passant par Flabas et l'on remonta sur nos vélo. En vue de la ferme, je conseillais à Lulu de ne pas causer de ce que l'on avait vu... tout le monde dormait tranquille, on se coucha vite fait. Il était deux heures. Est-ce que l'on va dormir ? Trop de choses remplissaient nos têtes. Monsieur et Madame Schmitt, le matin, écoutèrent notre récit. Dans la journée Mr Schmitt apprit par une personne de Crépion que la nuit écoulée il y avait eu un accrochage sérieux au Colonel Driant. Pas de doute, quelqu'un nous suivait et nous protégeait. Merci à toi, Ange. Texte de Robert Steyeart

Wavrille

Début des moissons.

Profitant du soleil, M. Schmitt et moi, nous voilà en train de couper du blé sur un terrain incliné avec 4 chevaux. Les bois environnant nous étaient connus et abritaient un groupe de maquisards qui le soir tombé, venaient frapper à la porte arrière des vaches. Depuis un bout de temps cela devenait une habitude, M. Schmitt leur donnait du lait, des oeufs, et des légumes. A l'inverse, la porte donnant sur la route s'ouvrait aussi et un jour vers 10 heures du matin ce fut des autres clients qui venaient aux ravitaillements oeufs et lait, changement de costumes c'étaient des militaires allemands en garnison à Damvillers. Ce jour là notre travail avançait bien et vers midi, André venu vers nous à vélo, un panier de nourriture à la main. M. Schmitt me cria qu'on faisait encore un tour avant de faire la pose et de manger. Il fallait profiter du temps. André s'en retourna vers son vélo et au bout de quelques minutes, le revoilà revenu vers nous. En le voyant, M. Schmitt s'étonna, André pleurait. Voulant reprendre son vélo, il s'aperçut que ses pneus étaient coupés aux deux roues. On n'avait rien remarqué, occupé à notre travail, en plus l'inclinaison du terrain nous cachait où André avait abandonné son vélo. Nous venions de reprendre notre travail quand un sifflement de balle nous fit arrêter la moissonneuse. M. Schmitt quitta son siège brusquement et fixa l'orée du bois, puis une deuxième détonation éclata au dessus de nos têtes. M. Schmitt descendit assez vite et me cria de d'ateler pour rentrer en allongeant le pas à travers les parcs vers la ferme. Commençant à dételer les chevaux tout en scrutant le bois, je ne vis rien. La moissonneuse resta en place et me revoilà à la ferme avec chevaux et panier. M. Schmitt refusa de sortir même pour faire boire les botes. La déroute allemande commençait, des files de camions remplient de troupes s'enfuiaient vers Montmédy. A la cuisine, Mr Schmitt et Mme Schmitt ne savaient plus quoi faire. M. Schmitt me demanda de sortir huit chevaux et de les amener en forêt pendant la nuit afin d'éviter les réquisitions à craindre des soldats allemands. Mais Mme Schmitt dit non - avant Robert va m'aider à cacher les pots de saindoux, lards et jambon. Avec pioche et bêche, me voilà à creuser dans le jardin et à enterrer au fur et à mesure tout ce que Mme Schmitt transportait dans les bras, en pensant au vol et aux enfants. La nuit était bien entamée et me voilà parti avec mes chevaux au Rapp, essayant de les cacher jusqu'au matin. Le calme revint un peu, malgré le passage des soldats allemands à pieds par deux ou quatre sous les fenêtres de la chambre où je dormais. Je me levais et regardais ces hommes à l'air très fatigués tout en regardant la ferme sans ambitions,ni envie. On conclu que les balles tirées le jour de la moisson n'étaient pas mortel pour l'un ou l'autre. Nous avons pensé que les maquisarts en forêt avaient repéré les voitures allemandes venant à la ferme les matins et craignaient peut-être qu'une parole pourrait leur nuire et les mettre en danger. J'ai quitté la ferme le 8 décembre 1944, m'engageant pour la durée de la guerre et j'y retourne avec joie accompagné de mon épouse, qui a aidé Mme Schmitt a élever ses onze enfants, dont actuellement deux exploitent la ferme et n'oublient pas de nous inviter à toutes occasions pour partager leur joie et revivre ces durs moments autour d'une bonne table et des six enfants, trois filles et trois garçons qu'on a connu petits et vue grandir. Notre mariage à eu lieu le 11 Février 1945, où ça ? A la ferme, entouré de Mr et Mme Schmitt qui ont offert le repas et Mme et Mr Malqui , instituteurs, qui me servir de témoin. Merci à eux tous.Lulu et Robert Texte de Robert Steyeart

Dessin du lavoir

Journée triste pour une si belle moisson.

Ce jour-là, Mr Schmitt décida d'aller enrailler un champ de blé vis à vis de la route qui donne à l'entrée de Wavrille, en direction de Damvillers. Il faisait bon et chaud, nous avions l'intention de moissonner le lendemain. Vers quatre heures de l'après-midi, quatre avions anglais qui rentraient après une mission sans doute terminée nous survolaient quand un bruit bizarre prévoyant une panne, nous fit lever la tête. Le quatrième avion avait des difficultés à maintenir la hauteur et perdait de l'altitude par accout. Nos faux s'arrêtairent toutes seules, nos deux figures étaient collées au ciel, quand le corps d'un homme sortit de la carlingue, debout il se dirigeait vers la queue de l'appareil. Les trois avions s'éloignaient et semblaient bien loin. L'avion en difficulté volait toujours mais suivait une ligne oblique dirigée vers le sol, le pilote essayait de maintenir son équilibre et arrivé au bout de l'appareil, il se jeta vers le sol, réussit à ouvrir son parachute mais celui-ci se mit en vrille tout de suite. Il a suffit encore d'une minute pour voir l'avion disparaître dans un bois qu'on connaissait pour y avoir travaillé. Mr Schmitt dit en me regardant : «  On y va ! ». Il avait l'espoir de retrouver le pilote sans doute blessé mais vivant. On évalua à un bon kilomètre le parcours avant de se retrouver en face de l'avion détruit par les arbres. Nous étions à la moitié du chemin quand le bruit d'une explosion nous arrêta une seconde, nos yeux aperçurent une boule de fumée noirâtre envahirent le ciel, on pressa le pas, déjà d'autres personnes se dirigeaient comme nous vers cette catastrophe. Des bruits de pétards nous parvenaient aux oreilles. On pensa aux munitions et à la chaleur du feu. En arrivant sur les lieux du sinistre, l'avion se trouvait brisé à une trentaine de mètres, des branches arrachées jonchaient le sol comme une barrière, l'avion avait ouvert une route d'une dizaine de mètre de large. Nos yeux fouillaient les environs, nous restions sur place car les munitions partaient dans tous les sens. L'arrivée de militaires et des gendarmes nous recommandèrent de libérer l'endroit, quand un appel retentit d'une personne en contre-bas. On avança, puis on nous fit signe de stopper. A une dizaine de mètres, le corps du pilote se trouvait là. La tête projetée en arrière, sans doute une branche d'arbre lui avait arrêtée la chute. Mr Shmitt me dit : « Viens , on s'en va, on ne peut plus rien faire ». On retourna vers notre champs de blé sans trop causer, dans nos tête la pensé du pilote allongé nous invitait au silence. On ramassa nos faux et sans continuer le travail, Mr Schmitt dit : « on rentre c'est l'heure ». Le soir au soupé, presque personne ne causa, ce n'tait plus une belle journée pour la moisson. Texte de Robert Steyeart

Journée triste pour une si belle moisson.

Ce jour-là, Mr Schmitt décida d'aller enrailler un champ de blé vis à vis de la route qui donne à l'entrée de Wavrille, en direction de Damvillers. Il faisait bon et chaud, nous avions l'intention de moissonner le lendemain. Vers quatre heures de l'après-midi, quatre avions anglais qui rentraient après une mission sans doute terminée nous survolaient quand un bruit bizarre prévoyant une panne, nous fit lever la tête. Le quatrième avion avait des difficultés à maintenir la hauteur et perdait de l'altitude par accout. Nos faux s'arrêtèrent toutes seules, nos deux figures étaient collées au ciel, quand le corps d'un homme sortit de la carlingue, debout il se dirigeait vers la queue de l'appareil. Les trois avions s'éloignaient et semblaient bien loin. L'avion en difficulté volait toujours mais suivait une ligne oblique dirigée vers le sol, le pilote essayait de maintenir son équilibre et arrivé au bout de l'appareil, il se jeta vers le sol, réussit à ouvrir son parachute mais celui-ci se mit en vrille tout de suite. Il a suffit encore d'une minute pour voir l'avion disparaître dans un bois qu'on connaissait pour y avoir travaillé. Mr Schmitt dit en me ragardant : «  On y va ! ». Il avait l'espoir de retrouver le pilote sans doute blessé mais vivant. On évalua à un bon kilomètre le parcours avant de se retrouver en face de l'avion détuit par les arbres. Nous étions à la moitié du chemin quand le bruit d'une explosion nous arrêta une seconde, nos yeux aperçures une boule de fumée noirâtre envahire le ciel, on pressa le pas, déjà d'autres personnes se dirigeaient comme nous vers cette catastrophe. Des bruits de pétards nous parvenaient aux oreilles. On pensa aux munitions et à la chaleur du feu. En arrivant sur les lieux du sinistre, l'avion se trouvait brisé à une trentaine de mètres, des branches arrachées jonchaient le sol comme une barrière, l'avion avait ouvert une route d'une dizaine de mètre de large. Nos yeux fouillaient les environs, nous restions sur place car les munitions partaient dans tous les sens. L'arrivée de militaires et des gendarmes nous recommandèrent de libérer l'endroit, quand un appel retentit d'une personne en contre-bas. On avança, puis on nous fit signe de stopper. A une dizaine de mètres, le corps du pilote se trouvait là. La tête projetée en arrière, sans doute une branche d'arbre lui avait arrêtée la chute. Mr Shmitt me dit : « Viens , on s'en va, on ne peut plus rien faire ». On retourna vers notre champs de blé sans trop causer, dans nos tête la pensé du pilote allongé nous invitait au silence. On ramassa nos faux et sans continuer le travail, M. Schmitt dit : « on rentre c'est l'heure ». Le soir au soupé, presque personne ne causa, ce n'était plus une belle journée pour la moisson. Texte de Robert Steyeart

Tout le monde donne la main ... Même Mr Scmitt ... après.

Ce jour là, Mr Schmitt décida de rentrer du foin par le bon temps qu'il faisait et ce fut la sortie pour les gamines Colette, Rolande et même Mme Schmitt était du voyage. Le pré de trouvait à la croix d'Etraye avant Damvillers. On partit avec deux chariots et quatre chevaux. Le travail fut fait sérieusement vers cinq heures. Moi, sur le chariot, Mr Schmitt au chargement. Mme Schmitt au ratissage. Nous sortîmes les deux chariots l'un après l'autre car le pont enjambant le fossé était en bois de poutre de chemin de fer, assez glissant. Les chevaux ne l'aimaient pas, mais cela se passa trés bien. Le deuxième chariot fut arimé sérieusement en deuxième position. Ce fut la place pour Mr Schmitt, les enfants et Mme Schmitt avec moi. Je fus chargé de rentrer a bon port et en route tout allait bien jusqu'au niveau de l'église de Wavrille, et là commença la descente du village... Voyant Mr Schmitt toujours sur le deuxième chariot, je m'inquiettais car les freins n'étaient pas encore serrés. On passa un peu vite déjà devant la maison de Mr le Maire, Mr Malquit, puis je vis Mr Schmitt se laisser glisser le long du frein tout en tenant la corde. Touchant terre, il se mit à courrir pour ratrapper le frein, mais le deuxième chariot allait déjà trop vite, il ne put l'atrapper tout en freinant avec la corde. Mme Schmitt prit peur... Je lui conseilla de serrer les enfants contre elle et tenir fort la corde de serrage. Les chevaux galoppaient et commençaient à s'affoler... J'avais deux cents mètres avant la ferme et a tourner brusque avec les deux chariots, a rentrer dans la grange ouverte sans rien raccrocher en route. Tout en les bridant fort, je les laissais galoper pour se fatiquer. Mme Schmitt me cria : « Faites attention, Robert ». J'avais peur qu'en les bridant tout à droite de renverser le premier chariot avec les enfants dessus. Je fis comprendre à Madame Schmitt que la porte du fond de la grange était fermée, qu'on risquait de tamponner la tête des chevaux et que le timon traverserait la porte. C'était trop tard pour réfléchir, les vingt mètres et le braquage à droite ne prirent que quelques secondes. Qui nous aida ? Dieu ? Sans doute. La traversée de la grange fut presque un miracle. Un craquement de casse résonna, les deux chevaux du premier chariot firent un grand boum et le timon aida la tête des bêtes à percer deux planches de la porte de derrière. J'aidais Madame Schmitt à descendre, les enfants se demandaient quel chauffeur il avait eu ce jour là. Madame Schmitt heureuse d'avoir les pieds à terre, ne fit aucun commentaire et aller savoir si une larme ne voulais pas glisser sur sa joue au bout de cing minutes. Monsieur Schmitt apparu ... à pied. Je lui parlait de la porte de la grange. Il ne donna aucun mot mais leva le bras et laissa retomber sa main. J'avais compris que cela voulait dire... aucune importance. On avait eu encore de la chance et moi aussi. Texte de Robert Steyeart

L'imposition en temps de guerre

Une commission de militaire allemands, des officiers et des vétérinaires se sont présentés à Mr Schmitt au printemps 1942 pour évaluer l'ensemble des chevaux et des vaches de la ferme. L'imposition d'un tonnage de viande sur pied suivant l'importance du cheptel allaient être fait pour les réquisitions allemandes. Quelques jours suivant Mr Schmitt reçu la visite d'un officier allemand et d'un vétérinaire, l'imposition demandée s'élevait à 4 tonnes de viande sur pied, par an. Les dates seraient fournies pour la présentation du bétail. Je me souviens de la colère de Mr Schmitt au sujet d'un étalon magnifique, OLGA, qu'il voulait garder pour lui. La date à livrer arriva : il refusa de le conduire à Damvillers. Il décida que cela serait moi. Je partais de bon matin. L'étalon était encadré par notre bonne SOPHIE et sa mère, j'avais comme consigne de rester en arrière de la place et d'attendre la venue de Mr Schmitt. Il arriva et se mit a attendre en retrait de la grande table au centre de la place ou une douzaine d'allemands et de civils assis, l'entouraient. L'appel des noms commença. Quand se fut son tour, il parla un moment et recula puis il me fit un signe d'ammener l'étalon. Un soldat vint vers moi et fit un geste pour le prendre. L'étalon fit un équart brusque. J'ai pu le maintenir et lui tendit l'attache. Je regardais Mr Schmitt qui me criais : « Laches-le ! » avec un geste et une voix coléreuse.Je savais que ce n'était pas contre moi. Le soldat avait bien du mal de le maintenir, les ruades n'arrêtaient pas. Le soldat du lacher la bride et roula de plusieurs mètres sur la route.Cela calma sans doute la colére de Mr Schmitt, mais quand les bons à la trésorerie arrivèrent, pour payer les réquisitions, ce fut moi qui alla encaisser. Il refusa toujours d'aller l'encaisser lui-même... Texte de Robert Steyeart

Wavrille au printemps

Ce matin là, Mr Schmitt dit en se levant à la fin du petit déjeuner : « on va rouler au fumier au Masselo ». Un chariot fut placé parallèle au tas de fumier. La pluie de ces derniers jours alourdissait le fumier fort pourri. Le chargement fait : « Atelle et fait attention, c'est trempé ! ». Je pris Sophie-Coquette ,Bijou et un autre cheval. Les chevaux peinaient à la montée, puis j'abordais les cinquante mètres de descente. Je m'empressais de serrer le frein lentement, tout en serrant le chariot à droite côté fossé, mais la tige filtée du frein se brisa nette.

Wavrille, vers les années 1955

Aussitôt, le chariot pris de la vitesse. Je courru vers Sophie, pris la bride à la main, je forçais les deux chevaux vers la droite. Je réussis à mener les deux roues dans le fossé, ce qui ralenti l'allure. Je poussais un soulagement en pensant aux deux juments de tête (pleine toutes les deux). Je pris peur pour elles. J'abordais la départementale trop vite, quoi faire, car il fallait que les deux premières bêtes aient fini de tourner tout à droite pour éviter que le timon vienne frapper Sophie au ventre et lui fasse perdre son poulain. Je tirais le cordeau brutalement à droite, tout en criant trés fort, les bêtes apeurées, purent ramener les deux premières roues qui roulaient sur le bitume, vers le fossé. Je me retournais tout en soufflant de soulagement. J'avais réussi, le timon ne fit que raser les fesses de Sophie, puis je vis Mr Burton qui me regardait et levait les bras tout en hochant la tête. En le regardant, je compris qu'il avait pris peur pour moi et pour les bêtes, en le regardant, j'avais compris qu'il était content que j'eu réussi et qu'il en causerai à Mr Schmitt à l'occasion d'une rencontre. Je déchargeais le fumier en un seul tas, le terrain était trop lourd pour le disperser en plusieurs endroits du champ. Je retournais à la ferme par les prés, même celui de Mr Larose. Mr Schmitt, dehors, les poings sur les hanches tout en criant après moi, me reprochant de revenir par les prés (il me l'avait dit plusieures fois). Je lui montrais la pièce du frein en lui causant de la peur que j'avais eu en pensant aux chevaux. Il ne dit plus rien, il avait déjà compris les difficultés encourrues. Une semaine a passé et un jour il me dit : « J'ai vu le Burton ». Je souris en l'écoutant. J'avais compris que mon estime était en hausse. Dans ma tête Mr Schmitt n'était pas un cassant, mais un travailleur ... un vrai. Texte de Robert Steyeart

Quoi qu'il arrive ... on se mari ...

Cela aurait pu être une vrai noce. Une soeur à Lulu décida de se marier avant que son futur époux ne soit envoyé ailleurs. Comment sera fait demain ? Le cortège s'apprétait à partir, l'église était à 300 mètres mais la circulation n'arrêtait pas. Convoi sur convoi. Les troupes allemandes rentraient chez elles. Camions, tanks, chenillettes et nous bras dessus, bras dessous, on descendait la côte de Belleville. Certains allemands dans leur camion, nous applaudissaient et riaient de bon coeur car ils pensaient surtout à rentrer chez eux. On aurait dit une grande noce mais ils avaient de drôle de couleur d'habit. La journée s'écoula assez bien. On mangeait chez les beaux-parents mais un accroc se présenta et se fut une surprise... Quelques jeunes s'empressaient pour dénicher les mariés. Ils foncèrent chez la maison de l'oncle, un frère de notre beau-père, nous avions suivi la bande, on montait les escaliers qui menaient aux chambres, quand un ordre en allemand nous arrêta net. Sur la dernière marche se trouvait un gaillard avec une mitraillette braquée sur le groupe de fêtards. On dévala les marches vite fait bien fait et nous revoilà à table pour raconter le tour : c'était la tante qui était de la noce qui nous renseignait que le soir un colonel allemand avait insisté pour avoir une chambre et se reposer sous bonnes gardes. Suite de la noce... Oui, on avait une invitée, Melle Ginette Schmitt, qui a fait le voyage sur le cadre du vélo. La soirée s'avançait et les camions passaient toujours. On décida de partir à 6 heures. Les 20 Kms attendaient, on profita d'un creu sur la route et nous voilà sur le retour. Un coussin pour la demoiselle. Au bout de 3 ou 4 Kms, un convoi nous doubla. Quand un bruit d'avion s'amplifia. Le convoi s'arrêta net et des ordres se firent entendre. Les soldats sautèrent des camions et coururent se coucher dans le creu des fossés. On les imita vite fait, les vélos avec. Une ou deux rafales de mitrailleuses sur la tête du convoi, puis le silence revint. Un ordre fut crié et les camions repartirent avec toutes leurs troupes.

Wavrille, et ses routes bordées de saulx

On resta un moment assis avant de reprendre les vélos, on était à la moitié du chemin, on marchait le long des touffes d'arbres. Le soir arrivait et le Colonel Driant aussi. On prit la route de Flabas et on arrivait, la nuit était là. Je ne vous dit pas le soulagement qu'on avait, surtout aprés que l'on ait raconté les événements à Mr et Mme Schmitt. Ginette, elle, était contente du voyage. Il faut être fou pour se marier par les temps qui courrent à dit Mr Schmitt. Je lui donne raison-Ouf  !! Texte de Robert Steyeart

Stéphane33 (d) 25 novembre 2007 à 08:22 (CET)[répondre]