Dominique-Claude Barberie de Saint-Contest

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Dominique-Claude Barberie de Saint-Contest
Saint-Contest au Congrès de Bade en 1714. Tableau de Johann Rudolf Huber
Fonctions
Ambassadeur
Intendant de la généralité de Metz
Biographie
Naissance
Décès
Activités

Dominique-Claude Barberie, marquis de Saint-Contest et de La Châteigneraie, est né en 1668 et mort le , est un diplomate et un homme d'État français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Intendant dans l'Est[modifier | modifier le code]

Issu d’une ancienne famille normande qui avait contribué à maintenir la ville de Caen dans l’escarcelle de Louis XIII, en 1620, Dominique-Claude Barberie entra dans la magistrature dès 1687, en devenant conseiller au Châtelet de Paris. Conseiller au Parlement deux ans plus tard, il obtint la charge anoblissante de maître des requêtes ordinaire de l’Hôtel-de-Ville en 1696.

Dès lors, intendant de Metz et des Trois-évêchés (1700), intendant de l’armée de Moselle (1705) puis de celle d’Allemagne (1708), il travailla avec les maréchaux de Villars et de Bezons[1].

Il participa en septembre 1714, au Congrès de Bade ou premier congrès de Rastadt où il était second plénipotentiaire[2]. Il profitait ainsi du refus de La Houssaye, alors intendant de Strasbourg, à qui on avait primitivement proposé le poste. Ce dernier avait très habilement évité un conflit de préséance avec le comte du Luc, premier plénipotentiaire[3].

Même Saint-Simon, pourtant très critique envers les intendants, reconnaissait sa compétence[4].

Au Conseil de la guerre[modifier | modifier le code]

A l'avènement de la polysynodie (septembre 1715), le Régent le nomma au Conseil de la guerre. Il y était chargé des fournitures, de l'entretien des troupes et des étapes. Il passait un grand nombre de marchés[1].

Avec des membres du Conseil de finances (Baudry, Gaumont, Rouillé du Coudray, Lefèvre d'Ormesson, Le Peletier de La Houssaye, Fagon), du Conseil du dedans (Roujault), et Le Blanc, Barberie de Saint-Contest est un des organisateurs de l'opération du visa de décembre 1715-janvier 1716, qui consiste à vérifier les dettes de l'Etat, dans le but avoué de les réduire[5].

Mais il quitta le Conseil de la guerre rapidement, en novembre 1716, parce qu'il était nommé conseiller d'Etat semestre, en remplacement de d’Aguesseau. Au Conseil de la guerre, Le Blanc hérita de ses attributions, ce qui en fit le conseiller le plus puissant[1].

Au Conseil d'Etat[modifier | modifier le code]

C’est surtout dans l’affaire des princes légitimés de France que Saint-Contest forgea sa réputation. Il gagna ainsi la confiance du Régent grâce à son habilité et sa prudence. Ainsi, le fut-il chargé de lire en plein conseil ministériel les conclusions favorables aux princes légitimés (Duc du Maine et Comte de Toulouse) mais qui furent néanmoins privés de succession à la couronne. Par la suite, il prit part à la notification du duc Léopold comme altesse royale, à l’issue de négociations entamées dès 1716 entre la France et la Lorraine et qui débouchèrent sur le traité du .

Nommé conseiller au conseil du commerce le , puis plénipotentiaire auprès des États généraux des Provinces-Unies (avec le comte de Morville), Dominique-Claude Barberie fut envoyé par le comte de Rottenburg comme ambassadeur extraordinaire au congrès de Cambrai, où, selon Saint-Simon, « il y eut plus à faire pour les cuisiniers que pour les maîtres » (aucune décision ne fut prise)[6].

Désormais conseiller d’État ordinaire (1724), il entra au sein du conseil après la clôture du congrès.

« Il avait de la capacité et de l’esprit, infiniment de liant, et, sous un extérieur lourd, épais, grossier, simple, beaucoup de finesse et d’adresse, une oreille qui entendait à demi-mot, un désir de plaire au-dessus de tout, qui ne laissait rien au régent. [...] Saint-Contest était fort de mes amis ; son père et son grand-père maternel, doyen du parlement, avaient toujours été fort attachés à mon père[7]. »

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Dominique-Claude Barberie épousera, le , Anne-Françoise Le Maître de Bellejame, « de cette ancienne et illustre magistrature de Paris, et sœur de la mère d’Ormesson[8] et de la femme du procureur général sur lequel Saint-Contest porta aussitôt ses désirs »[9].. Ils eurent deux fils :

Monsieur de Saint-Contest avait été (comme son fils François-Dominique), membre du Club de l'Entresol, fondé par l’abbé Alary, où l’on discutait politique et économie[11].

Portrait de Dominique-Claude Barberie de Saint-Contest par Hyacinthe Rigaud[modifier | modifier le code]

On sait que le portrait de Dominique-Claude Barberie de Saint-Contest fut peint par Hyacinthe Rigaud en 1699 contre 140 livres ; somme correspondant à un buste à cette époque[12]. Quatre copies en furent réalisées la même année pour un total de pour 280 livres[13] dont deux furent commandées par le modèle[14]. On sait également que c’est l’aide d’atelier, Andrien Le Prieur, qui en réalisa le vêtement[15].

Saint-Contest reviendra chez l’artiste en 1706 pour un second portrait, payé 150 livres[16], dont deux copies seront réalisées : l’une la même année par Delaunay[17], l’autre deux ans plus tard par le même apprenti[18].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7)
  2. Voir le tableau représentant cette réunion par Johann Rudolph Hubert Le Vieux (Versailles, musée National du château.
  3. Comme le raconte le duc de Saint-Simon, dans ses Mémoires (1714, t. 11, chap. 7), le maréchal de Villars, également ambassadeur extraordinaire, n’arriva que pour la signature du traité, accompagné du prince Eugène de Savoie. Seul Saint-Contest et le comte du Luc menèrent les négociations : « Le mercredi 16 mai, jour du convoi de M. le duc de Berry, le roi quitta ce funeste Marly et retourna à Versailles. En même temps, le prince Eugène manda au maréchal de Villars que le comte de Goëz et le baron Seylern, plénipotentiaires de l’empereur avec lui à Bade, s’y acheminaient, et qu’ils avaient les pouvoirs de l’Empire pour ce qui le concernait. On fit partir aussitôt Saint-Contest, et Villars, qui ne tarda pas à le suivre, se mesura sur l’arrivée du prince Eugène à Bade. ».
  4. Annette Smedley-Weill, « Les intendants des Mémoires », Cahiers Saint-Simon, vol. 28, no 1,‎ , p. 17–28 (DOI 10.3406/simon.2000.1307, lire en ligne, consulté le )
  5. Natalia Platonova, « Le visa des papiers royaux en France au début du XVIIIe siècle », dans Les modalités de paiement de l’État moderne : Adaptation et blocage d’un système comptable, Paris, Comité d'histoire économique et financière de la France, coll. « Histoire économique et financière - Ancien Régime », , 228 p. (ISBN 978-2-11-129416-5, lire en ligne), p. 179–205
  6. duc de Saint-Simon, Mémoires, 1720, Tome 18, chapitre 4.
  7. duc de Saint-Simon,Mémoires, Tome 15, chapitre 11.
  8. Éléonore Le Maistre (1653-1681), mère d’Henri-François Lefevre d’Ormesson (1681-1756).
  9. duc de Saint-Simon,Mémoires, 1717, Tome 14, chapitre 8.
  10. Les Intendants de Limoges.
  11. [René-Louis de Voyer Argenson], Mémoires du marquis Argenson, publiées par Baudouin frères, Paris, 1825'p. 250.
  12. J. Roman, Le livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, 1919, p. 70, 74, 75, 76.
  13. Roman, 1919, op. cit..
  14. « Pour deux copies de monsieur de Saint-Contais » par Mélingue pour 28 livres. Roman, 1919, op. cit..
  15. « Celuy [l’habit] de Mr de St Contais » par Prieur pour 2 livres. Roman, 1919, op. cit..
  16. Roman, 1919, op. cit., p. 122.
  17. Roman, 1919, op. cit., p. 125, 128 : Une de « M. de Saint-Contay » pour 75 livres ; « Mr de St Conté » par Delaunay pour 14 livres.
  18. Roman, 1919, op. cit., p. 142 : « Mr de Saint Contest » par Delaunay pour 14 livres.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7)
  • Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, ou Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, […], Paris, 1825, t. 38, p. 534-536
  • Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes… / publiée sous la direction de M. Michaud, Paris, tome 37, p. 265-266

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]