Engollon

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Engollon
Blason de Engollon
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Neuchâtel Neuchâtel
Région Val-de-Ruz
Commune Val-de-Ruz
NPA 2063
No OFS 6476
Démographie
Population
permanente
105 hab. (avant la fusion)
Densité 40 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 02′ 20″ nord, 6° 55′ 20″ est
Altitude 728 m
Min. 687 m
Max. 753 m
Superficie 2,62 km2
Divers
Langue Français
Localisation
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Engollon

Engollon est une localité et une ancienne commune suisse du canton de Neuchâtel, située dans la région Val-de-Ruz. C'est à Engollon que se trouve la piscine du Val-de-Ruz, construite en 1968[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Selon l'Office fédéral de la statistique, l'ancienne commune d'Engollon mesurait 2,62 km2[2]. 6,1 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 81,7 % à des surfaces agricoles, 10,3 % à des surfaces boisées et 1,9 % à des surfaces improductives.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, Engollon appartient d'abord à la Seigneurie de Valangin, puis à la mairie du même nom[1]. Le village avait une certaine importance puisqu'il était le cœur d'une paroisse comprenant également, depuis une date inconnue mais antérieure à 1228, Boudevilliers, Cernier, Fontaines et Valangin[1],[3]. C'est le prieur de Môtiers qui nommait alors le curé d'Engollon[3].

En 1505, une église est construite à Valangin et celle d'Engollon est rétrogradée au rang de simple annexe[3]. En 1531, Engollon adopte la Réforme protestante[4]. En 1558, une nouvelle paroisse, réformée cette fois, regroupant Fenin et Engollon est créée[1],[3].

Le Conseil d'État de Neuchâtel propose en 1964 dans un projet de loi sur les communes de fusionner Engollon avec la commune voisine de Fenin-Vilars-Saules[5]. Le projet ne se concrétise toutefois pas[6].

Une piscine intercommunale pour l'ensemble du Val-de-Ruz est construite à Engollon en 1968[7].

En 2001, des festivités sont organisées pendant un mois pour commémorer les 700 ans de la destruction de La Bonneville[8].

Le , la commune a fusionné avec celles de Boudevilliers, Cernier, Chézard-Saint-Martin, Coffrane, Dombresson, Fenin-Vilars-Saules, Fontainemelon, Fontaines, Les Geneveys-sur-Coffrane, Les Hauts-Geneveys, Montmollin, Le Pâquier, Savagnier et Villiers pour former la nouvelle commune de Val-de-Ruz[1].

Démographie[modifier | modifier le code]

Selon l'Office fédéral de la statistique, Engollon comptait 105 habitants fin 2022[9]. Sa densité de population atteint 40 hab./km2.

Le graphique suivant résume l'évolution de la population d'Engollon entre 1850 et 2008[10] :

Temple[modifier | modifier le code]

Temple d'Engollon.

Engollon est l'une des sept localités neuchâteloises où il est avéré qu'un lieu de culte, dédié à saint Pierre, a existé avant l'an mil[11]. Des fouilles archéologiques réalisées entre 2004 et 2006 sous la direction du conservateur cantonal Jacques Bujard ont permis de retrouver des sépultures datant des années 650 à 730[12],[13]. Le temple actuel est toutefois un peu plus récent puisque les parties les plus anciennes, c'est-à-dire les murs d'une partie de la nef, datent du XIIIe siècle[3]. La plus ancienne mention écrite de l'église date de 1228, dans une liste des églises du diocèse de Lausanne[12].

En 1427, les seigneurs de Valangin Guillaume d'Arberg et Jeanne de Bauffremont font construire une chapelle dédiée à saint Georges et au Christ à la place du clocher pour y être ensevelis[3]. Un nouveau clocher est construit au-dessus de la porte principale[3]. D'une manière plus générale, les seigneurs de Valangin ont été enterrés à Engollon jusqu'à la construction de la collégiale de Valangin en 1505[3],[13].

Au XVIIe siècle, le clocher est détruit et un nouveau, en bois, est construit quelques décennies plus tard[3]. En 1803, le clocher en bois fait à nouveau place à un clocher en pierres[3]. La petite cloche date de 1801 et la grande de 1867, les deux ont été fondues à Morteau[4]. Les vitraux du temple ont été réalisés entre 1921 et 1923 par Jules Courvoisier, au moment où le temple connait une importante restauration sous la direction de l'architecte François Wavre[3]. C'est notamment à ce moment-là qu'Alfred Blailé restaure les peintures murales du chœur, datant probablement du second quart du XIVe siècle[3],[14]. Le décor couvrant la voute de l'église ainsi que les parois latérales dateraient du XVe siècle[3]. Les peintures murales ont été restaurées une nouvelle fois durant la première décennie du XXIe siècle[13].

Localité disparue de La Bonneville[modifier | modifier le code]

Ruines de La Bonneville.

Au sud-ouest du village d'Engollon a existé au XIIIe siècle le village de La Bonneville, créé par les seigneurs de Valangin pour faire venir des colons dans la région[3],[15]. En 1295, les seigneurs de Valangin donnent leur seigneurie, y compris La Bonneville, en franc-alleu aux princes-évêques de Bâle, afin de faire face aux prétentions des comtes de Neuchâtel, et la dirigent désormais en fief[15]. Cette décision entraîne deux interventions armés de Rodolphe IV de Neuchâtel, en 1296 et 1301, la seconde se soldant par la destruction de La Bonneville le 28 avril 1301[15]. Seules quelques ruines sont actuellement encore visibles[15].

Les mentions écrites de La Bonneville datant d'avant 1301 sont très rares (trois au total) et mentionnent différents noms (Bonneville, Villeneuve, Neuveville)[16]. Il y a en revanche des textes du début du XIVe siècle mentionnant la ville et ses habitants établis à différents endroits[16]. Des fouilles archéologiques ont eu lieu entre 1874 et 1883, puis à nouveau depuis 1992 pour mieux connaître l'histoire du lieu[15]. Des restes de murs, des outils et des pointes de flèches ont été retrouvés[16]. En 2002, un monument commémorant la destruction de La Bonneville en 1301 est inauguré[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Maurice Évard, « Engollon », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
  2. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m et n Jean Courvoisier, Les monuments d'art et d'histoire du canton de Neuchâtel, t. III : Les districts du Val-de-Travers, du Val-de-Ruz, du Locle et de La Chaux-de-Fonds, Bâle, Éditions Birkhäuser, , 468 p., p. 206-212
  4. a et b « Engollon », Feuille d'avis neuchâteloise,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  5. « La nouvelle loi sur les communes prévoit la "disparition" de Vaumarcus, d'Engollon et de Brot-Dessous », Feuille d'avis de Neuchâtel,‎ , p. 9 (lire en ligne)
  6. « Le canton de Neuchâtel comptera toujours soixante-deux communes », Feuille d'avis de Neuchâtel,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  7. « Les enfants des écoles inaugurent la piscine du Val-de-Ruz », Feuille d'avis de Neuchâtel,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  8. Philippe Chopard, « Le théâtre au service d'un bourg », L'Express,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  9. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  10. [zip] « Évolution de la population des communes 1850-2000 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
  11. Henry, Philippe, Barrelet, Jean-Marc, Bujard, Jacques et Morerod, Jean-Daniel, Histoire du canton de Neuchâtel, t. 1 : Aux origines médiévales d'un territoire, Neuchâtel, Alphil et Presses universitaires suisses, , 158 p. (ISBN 978-2-88930-002-0, 2-88930-002-1 et 978-2-940235-85-8, OCLC 994864213, lire en ligne), p. 32
  12. a et b Fanny Noghero, « Les treize siècles de vie de l'église d'Engollon », L'Express,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  13. a b et c Philippe Chopard, « Mille ans déterrés à la truelle », L'Express,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  14. Marie-Hélène Miauton, Alfred Blailé 1878-1967, Onelineprinters GmbH, , 110 p., p. 35
  15. a b c d et e Maurice Évard, « Bonneville, La », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
  16. a b et c Philippe Chopard, « Mystères au bord du Seyon », L'Express,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  17. Philippe Chopard, « Sept siècles contenus dans une arche », L'Express,‎ , p. 12 (lire en ligne)