Eusèbe Biotteau
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| Naissance | |
|---|---|
| Décès |
(à 92 ans) Saint-Jean-des-Mauvrets |
| Nom de naissance |
Eusèbe-Pierre Biotteau |
| Nationalité |
Français |
| Activité | |
| Père |
Eusèbe-François Biotteau |
| Mère |
Jeanne-Josephine Albert |
| Conjoint |
Marie-Madeleine Quesson |
| Enfant |
Robert Biotteau, Thérèse Lebreton (née Biotteau), Jean Biotteau, Eusèbe Biotteau, Paulette Letoquart (née Biotteau), Marie-Madeleine Daviau (née Biotteau) |
| Propriétaire de |
Château d'Avrillé |
|---|
Eusèbe Biotteau, né le 28 avril 1898 à Saint-Pierre-Montlimart, mort le 27 juillet 1990 à Saint-Jean-des-Mauvrets[1], est une figure emblématique de la viticulture en Anjou. Il est connu pour avoir ouvert le premier caveau de dégustation du Maine-et-Loire, inauguré en 1953[2],[3]. Il fut le propriétaire et le gérant du Château d'Avrillé, domaine viticole situé à Saint-Jean-des Mauvrets, à quelques kilomètres du village de Brissac-Quincé.
Enfance et débuts[modifier | modifier le code]
Né le 28 avril 1898 à Saint-Pierre-Montlimart[4] (Montrevrault-sur-Èvre), dans les Mauges, il est le fils de Eusèbe-François Biotteau (1851-1915 †) et de Jeanne-Josephine Albert (1867-1914 †)[1]. Il est le cousin de Albert-René Biotteau, fondateur de la marque de chaussures Eram[2].
Son père, Eusèbe-François Biotteau, est le gérant d'un atelier de cordonnerie situé à Saint-Pierre-Montlimart, ainsi que d'un magasin dans le bourg du village. Le frère d'Eusèbe-François, Louis-François Biotteau (1850-1901 †), père d'Albert-René Biotteau, possède également un atelier, situé à Angers[2]. Louis-François décèdera en 1901 et sa femme, Magdeleine Albert, en 1906, laissant la charge de leurs cinq enfants aux parents d'Eusèbe.
À 9 ans, en 1907, Eusèbe, ses frères et ses cousins partent en pension, au Collège Saint-Joseph de Baugé, à une centaine de kilomètres de leur village natal. Il y restera jusqu'en 1911.
Eusèbe commence par travailler à l'atelier familial, mais sa passion pour le végétal lui fit quitter la cordonnerie, un an après son pensionnat, pour aller se former chez un horticulteur-pépiniériste, à l'autre bout du village.
Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate en 1914, Eusèbe n'a que 16 ans. Ses cousins sont un à un appelés à servir, et seul ses deux plus jeunes frères, Raymond et Fernand, y échappent. Eusèbe part le 3 mars 1917 pour rejoindre le 3e Régiment du Génie. Il échappa aux combats, travaillant plutôt à la réparation des ponts et voies. Les sept garçons de la famille reviendront tous de la Grande Guerre, et seulement deux d'entre eux ont été blessés.
Après la guerre, alors qu'il n'a que vingt ans, il part travailler pour l'entreprise de Monsieur Foulonneau, à Saint-Christophe, où il s'occupera de la partie horticole et viticole. Il y restera jusqu'en 1938, à l'aube de ses quarante ans.
Il se marie le 26 octobre 1926 avec Marie-Madeleine Quesson (1901-1980 †) dans la commune du Pin-en-Mauges, d'où elle est originaire. La cérémonie religieuse est officiée par le propre frère d'Eusèbe, Fernand Biotteau, alors vicaire-instituteur à Martigné-Briand.
Le jeune couple s'installe sur la commune du Puiset-Doré, au lieu-dit "Le Petit Anjou". Ils y accueillirent leur 6 enfants : Robert et Thérèse, des jumeaux, nés le 6 août 1927 ; Jean et Eusèbe, jumeaux également, nés le 12 octobre 1928 ; Paulette, née le 26 octobre 1931 ; et Marie-Madeleine, née le 11 juin 1938.
Le Château d'Avrillé[modifier | modifier le code]
A l'approche de la fin de son contrat chez Monsieur Foulonneau, Eusèbe décide de s'établir à son propre compte. Après plusieurs refus d'achats de propriétés agricoles dans les Mauges, il entend parler d'une propriété viticole en vente proche de Brissac, dans le vignoble de l'Aubance : le Château d'Avrillé. Ce château appartenait à un militaire qui venait de décéder. La propriété compte 18 ha de vignes, et une vingtaine d'hectares de terres cultivables pour la ferme attenante.
Eusèbe achète la propriété du Château d'Avrillé en mai 1938, et s'y installe avec sa famille le 23 avril 1939, après avoir pris congé de son ancien employeur. D'un caractère humble, Eusèbe ne souhaite pas porter le titre de châtelain, et change le nom de la propriété en "Domaine d'Avrillé", plus familial. Il fait croire à ses enfants qu'il n'était que régisseur du domaine, afin "qu'ils ne se prennent pas pour des gosses de riches[2]". Ses enfants l'aident à nettoyer le château, abandonné par son ancien propriétaire, et relancent ensemble la production viticole.
Quelques mois après l'acquisition du domaine, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Ses enfants, trop jeunes, ne partent pas au combat, et la famille est relativement épargnée pendant l'Occupation.
Après la guerre, au début des années 1950, Eusèbe réparti les tâches au domaine entre ses trois fils. Robert, l'aîné, a la charge de l'exploitation des vignes du domaine. Eusèbe fils, le cadet, gère la ferme attenante et le cheptel de vaches Normandes et de juments. Jean, le jumeau d'Eusèbe fils, est responsable de la vente de vin, et s'occupe de faire connaître le domaine, en dehors des frontières du hameau de l'Homois (Saint-Jean-des-Mauvrets).
En 1952, Eusèbe décide de vendre directement la production de vin du Domaine d'Avrillé. Jusqu'alors, la majeure partie du vin est vendue au négoce. Il met ainsi en place un caveau de dégustation, dans le sous-sol du château, et est le précurseur de cette idée en Anjou. Le caveau est inauguré par le Préfet du Maine-et-Loire le 23 janvier 1953, jour de la Saint-Vincent, saint patron des vignerons. Cette inauguration donne lieu à de grandes festivités, avec la présence de nombreuses personnalités locales.
En 1988, Eusèbe forme, avec ses trois fils et ses deux petits-fils, un GAEC. La superficie de vignes s'agrandie et le style des vins produits évolue. Longtemps réputé pour ses vins blancs liquoreux de l'Aubance, le domaine se met à produire des vins rouges, qui donneront lieu plus tard à l'appellation Anjou-Brissac.
Eusèbe décède le 27 juillet 1990, à l'âge de 92 ans, laissant la gérance de son domaine a ses descendants.
Fonctions[modifier | modifier le code]
Eusèbe occupe plusieurs fonctions annexes à son métier, durant sa gestion du Château d'Avrillé[5] :
- Président du Syndicat viticole de l'Aubance
- Co-créateur et président de l'Association Familiale Rurale de Brissac
- Conseiller municipal de Saint-Jean-des-Mauvrets
- Président du Conseil d'Administration de la Maison Familiale d'Apprentissage Rural de Brissac
- Membre du Conseil d'Administration de la F.D.S.E.A. (Fédération Départementale du Syndicats des Exploitants Agricoles)
- Créateur de l'École libre de l'Enseignement Libre de Saint-Jean-des-Mauvrets
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Généalogie de Eusèbe Pierre BIOTTEAU », sur Geneanet (consulté le )
- Yvon Péan (préf. Emile Joulain), Eusèbe Biotteau, vigneron angevin, Angers, Éditions du Petit Pavé (maison d'édition) | Yvon Péan, , 101 p. (EAN 9782911587139)
- Jacques Rouil, « Rencontre : Eusèbe Biotteau, 90 ans, vigneron angevin. L'homme du circuit court », Ouest-France,
- Archives départementales du Maine-et-Loire, « Registre d'état civil de Saint-Pierre-Montlimart (1895-1902) »
, sur Archives départementales du Maine-et-Loire (consulté le )
- Yvon Péan et Émile Joulain, Eusèbe Biotteau: vigneron angevin, Y. Péan Éd. du Petit pavé, (ISBN 978-2-911587-13-9)
