Famille de Roussillon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

de Roussillon
Image illustrative de l’article Famille de Roussillon
Armes de la famille.

Blasonnement D'or, à l'aigle éployée de gueules Alias : De gueules, à l'aigle d'argent[1]
Branches 5 branches[2]
Période XIe siècle — XVe siècle
Pays ou province d’origine Dauphiné
Fonctions militaires croisés
Fonctions ecclésiastiques Archevêque, évêques, abbés, prieur

La famille de Roussillon, parfois sous la forme Rossillon, est une famille noble, originaire du Dauphiné. Apparition dans les documents vers les XIe et XIIe siècles, la famille qui possède Roussillon et Annonay, près de Vienne, s'implante tant dans le Dauphiné que les régions environnantes du Vivarais, du Lyonnais et du Forez.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes des Roussillon

Les armes de la famille de Roussillon se blasonnent ainsi :

D'or, à l'aigle éployé de gueules. Alias : De gueules, à l'aigle d'argent.[1]

Armes de la banche de Roussillon-Annonay.
Armes de la banche de Roussillon-Annonay.

La branche de Roussillon-Annonay prend les armes des Annonay, apportées par mariage de la dernière héritière de la maison, selon Rivoire de La Bâtie (1867). Elle portait : Echiqueté d'argent et d'azur ; à la bordure de gueules.[1]
À propos de la famille d'Annonay, Vachez (1895) reprend à son compte l'affirmation d'Alfred de Terrebasse (1875) selon laquelle « Il y avait des seigneurs d'Annonay , mais jamais il n'y a eu famille de ce nom »[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines et premiers seigneurs[modifier | modifier le code]

Les origines de la famille ne sont pas connues sujet sur lequel s'accorde les auteurs du XIXe siècle. Ces premiers membres semblent apparaître au cours des XIe et XIIe siècles. La famille porte le nom du bourg de Roussillon, situé à proximité de Vienne, dans le Dauphiné[4]. Il existe d'autres familles portant ce patronyme dans la région, en Dauphiné, en Bugey ou encore en Provence[5].

Certains auteurs ont voulu rattacher le comte Gérard II de Paris dit de Vienne ou de Roussillon à cette famille[5]. Ce dernier est cependant mort sans postérité[5].

Antoine Vachez, auteur d'une Recherches historiques et généalogiques sur les Roussillon-Annonay (1895-1896), indique que le premier membre de cette famille serait « Gérard de Roussillon, gouverneur de Vienne, vers l'an 1045 et mort en 1050 »[6], s'appuyant sur une épitaphe produite par Nicolas Chorier[7], puis Claude Charvet (1761)[8].

À sa suite, sans que l'on ne connaisse les liens de parenté, un Artaud de Roussillon est témoin dans un acte de l'année 1079[9]. Il semble le même à l'origine d'une donation au prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue, vers 1095[9],[10],[11], situé aux confins du Velay, du Vivarais et du Dauphiné. Cet acte s'ajoute aux nombreuses donations faites au prieuré, selon le Cartulaire[10], et font suite à la bénédiction de l'abbaye de la Chaise-Dieu, duquel relève le prieuré, par le pape Urbain II, en 1095.

Un troisième nom apparaît dans les chroniques, un certain Guillaume de Roussillon, probablement fils d'Artaud, et père de Gérard de Roussillon, qui serait celui qui aurait mené les Dauphinois lors de la Première croisade[9]. Gustave de Rivoire de La Bâtie mentionne ce « Gérard, fils d'un autre Gérard, seigneur de Roussillon »[2]. Toutefois, ce croisé semble être confondu avec Gérard, comte de Roussillon. Ainsi l'Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines (1885) rapporte que « Des généalogistes citent au nombre de ses premiers ascendants Gérard de Roussillon, qui aurait conduit les gentilshommes dauphinois en Palestine à la première croise. Mais il est à croire qu'ils se sont trompés , et que ce Gérard n'est autre que le célèbre Gérard, comte de Roussillon, qui prit la croix avec Raymond, comte de Toulouse… »[4]

Les auteurs de cet annuaire mentionnent comme premier membre Artaud [II], seigneur de Roussillon et Annonay dans l'entourage du dauphin André Dauphin (Guigues-André), en 1204[4]. Vachez indique, sans preuves, que cet Artaud [II] serait le fils d'Artaud [I][9],[11].

Artaud [III] de Roussillon[modifier | modifier le code]

Artaud [III] (v. 1206-1228) est seigneur de Roussillon, d'Anjou, de Montbreton, de Peyraud et d'autres terres dans la région (Artaudus de Rosilo, Arthaudum de Rossillon)[12],[13]. Il accroit ses fiefs à la suite de son mariage avec Alix de Glenne (de Glana), unique héritière de Ponce de Glenne, en obtenant les seigneuries de Riverie, Dargoire et de Châteauneuf, en Lyonnais[12],[13].

Il serait à l'origine d'un serment et d'une remise de son château à l’Église, le , auprès du légat Milon (Miloni apostolicæ sedis legato)[12],[14], selon le site de généalogie Foundation for Medieval Genealogy[13]. Cependant l'étude de l'historien Jacques Paul mentionne comme lieu Roussillon en Vaucluse et non en Dauphiné[14].

Aymar de Roussillon[modifier | modifier le code]

Aymar de Roussillon (v. 1236-1271) est la première personnalité présentée par Vachez, qui le dit issu de la branche aînée, sans que l'on ne connaisse ses parents[15]. En 1236, il rend hommage au comte de Forez, Guigues IV, pour sa seigneurie d'Annonay ainsi que les châteaux d'Ay et de Quintenas[15]. Il teste le en faveur de son cousin (consanguineus) Guillaume de Roussillon[15]. Les exécuteurs testamentaires sont l'archevêque de Vienne, Guy d'Auvergne de Clermont, l'évêque du Puy, Guillaume de La Roue, et l'abbé de Saint-Pierre de Vienne, Guillaume[15]. Certains auteurs ont pu considérer que Guillaume était son fils, son petit-fils ou encore son frère[15].

Disparition de la branche aînée[modifier | modifier le code]

Le [16], Aynard/Aymar de Roussillon-Annonay (mort après 1365) épouse en secondes noces Béatrix de Roussillon-Anjou[17],[18]. Alix, leur fille, est mariée, le , à Humbert VII de Thoire[17],[19],[20].

Aynard/Aymar de Roussillon teste le en faveur de sa fille et par substitution de son gendre, qui obtiennent les terres de Roussillon, Annonay et Riverie[20]. Alix, dans son testament du , donne le château d'Annonay, de la baronnie de Riverie, et le château de Miribel à son mari[20].

À sa mort, en 1367, la branche aînée s'éteint[6],[20]. Humbert VII de Thoire hérite de sa femme du titre de seigneur de Roussillon et d'Annonay[20]. Il transmettra cet héritage à sa troisième épouse, Isabelle (Isabeau) d'Harcourt, fille du comte Jean VI, qui par testament, le léguera à Charles de Bourbon, comte de Forez, daté de [6],[21]. Elle mourra en 1443[21].

Possessions[modifier | modifier le code]

Au cours des périodes, ses membres ont possédé les terres et seigneuries de[5] :

Branches[modifier | modifier le code]

Gustave de Rivoire de La Bâtie donne cinq branches au lignage[2] :

Personnalités[modifier | modifier le code]

Plusieurs personnalités religieuses :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 653 (lire en ligne).
  2. a b c d e et f Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 651 (lire en ligne).
  3. Vachez, 1895, p. 542, Alfred de Terrebasse, Inscriptions antiques et du Moyen Age de Vienne en Dauphiné : Inscriptions du moyen âge antérieures au XVIIe siècle, 1875, p. 52 (lire en ligne).
  4. a b et c Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe (vol.41), Paris, , 412 p. (lire en ligne), p. 174-175.
  5. a b c d e f g et h Vachez, 1895, p. 539.
  6. a b c et d Vachez, 1895, p. 540.
  7. Nicolas Chorier, Recherches sur les antiquités de la ville de Vienne, 1658, p. 230.
  8. Claude Charvet, Histoire de la sainte église de Vienne, 1761, Chez C. Cizeron, 798 p. (lire en ligne), p. 779, preuves 25 mai 1263.
  9. a b c et d Vachez, 1895, p. 546.
  10. a et b Hippolyte André Suzanne, comte de Charpin-Feugerolles, et Marie Claude Guigue, Cartulaire du prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue (Forez), dépendant de l'abbaye de la Chaise-Dieu, 1062-1401, Lyon, Impr. A.L. Perrin, , 377 p. (lire en ligne), p. 8.
  11. a et b MedLands, p. Artaud [I] de Roussillon (lire en ligne).
  12. a b et c Vachez, 1895, p. 546-551.
  13. a b et c MedLands, p. Artaud [III] de Roussillon (lire en ligne).
  14. a et b Jacques Paul, « La paix de Saint-Gilles (1209) et l’exercice du pouvoir », dans Claude Carozzi, Huguette Taviani-Carozzi, Le Pouvoir au Moyen Age : Idéologies, Pratiques, Presses de L'Université de Provence, (ISBN 978-2-85399-601-3, lire en ligne), p. 147-168.
  15. a b c d et e Vachez, 1895, p. 542-545, « II Aymar de Roussillon, seigneur d'Annonay ».
  16. Regeste dauphinois, p. 933-934, Tome 5, Fascicules XIII-XV Acte no 29207 (lire en ligne).
  17. a b et c Myriam Toso, « Isère. Le décor peint du Prieuré de Salaise-sur-Sanne », Bulletin monumental, nos 156-4,‎ , p. 389-393 (lire en ligne).
  18. MedLands, p. Aymar Roussillon, seigneur (lire en ligne).
  19. Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 455 (lire en ligne).
  20. a b c d et e MedLands, p. Alix de Roussillon (lire en ligne).
  21. a et b MedLands, p. Isabelle d'Harcourt (lire en ligne).
  22. a b c et d Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 652 (lire en ligne).
  23. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 224.
  24. Auguste Bernard, Cartulaire de l'abbaye de Savigny, suivi du Petit cartulaire de l'abbaye d'Ainay, vol. 1 : Cartulaire de Savigny, Paris, imprimerie impériale, , sur gallica (lire en ligne), Cl.
  25. Vincent Corriol, Les serfs de Saint-Claude. Etude sur la condition servile au Moyen Âge, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 398 p. (ISBN 978-27535-0957-3, lire en ligne), p. 387.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1912-1926 (volumes présents sur gallica.bnf.fr, présentation en ligne).
  • E. Nicod, « Guillaume et Arthaud de Roussillon, seigneurs d'Annonay », Revue du Vivarais, vol. t.IX, no 250,‎ .
  • Gustave de Rivoire de La Bâtie, Armorial de Dauphiné contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles et notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, Imprimerie Louis Perrin (réimpr. 1969 (Allier - Grenoble)) (1re éd. 1867), 821 p. (lire en ligne), p. 651-653.
  • Antoine Vachez, Recherches historiques et généalogiques sur les Roussillon-Annonay, Louis Brun, 1895-1896., 64 p. (lire en ligne)
    publiée dans la Revue du Vivarais, 11 - 12 - 1 tome 3 - 4, pp. 538-551, 595-610, 1-14

Fonds d'archives[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]