Fondation de l'islam de France

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Fondation de l'islam de France
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La Fondation de l’islam de France (FIF) est une fondation créée en 2016 pour favoriser, par des actions éducatives, culturelles et sociales, l’affirmation d’un « islam humaniste, d’un islam de France qui reconnaît les valeurs et principes de la République ». Reconnue d’utilité publique, elle est dirigée depuis 2018 par l'islamologue réformiste Ghaleb Bencheikh.

Mission[modifier | modifier le code]

La Fondation de l'islam de France se donne pour mission de renforcer la formation laïque des cadres religieux musulmans imams, aumôniers, cadres associatifs, étudiants en théologie. Pour cela, elle octroie des bourses de soutien à l'obtention d'un diplôme universitaire de formation civile et civique. Elle promeut les principes de la laïcité. Elle vise à expliquer le fait religieux islamique pour comprendre les ressorts politiques, sociaux, culturels, spirituels et religieux de l'islam dans l'histoire et aujourd'hui. Elle cherche à mettre en lumière les liens entre la France et l'islam pour faire connaître la pensée humaniste, le patrimoine culturel et artistique de l'islam, l'ancienneté de la relation qui lie la France à l'islam, la contribution des soldats musulmans aux guerres de défense et de libération du territoire national[1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

En 1991, le ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe, met en place le Conseil d'orientation et de réflexion sur l'islam de France (CORIF)[3]. Organe consultatif, il aide l'État pour lui donner des avis sur des problèmes pratiques ou techniques relatifs à l'exercice du culte musulman en France. Il est également chargé de présenter des propositions pour l'organisation du culte musulman. En 1993, le nouveau ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, institue le Conseil représentatif des musulmans de France[4] dont la présidence est confiée au recteur de la Grande mosquée de Paris. Le Conseil adopte, en décembre 1994, une « charte du culte musulman »[5].

Jean-Pierre Chevènement organise, en 1999, une « consultation des représentants des principales sensibilités musulmanes sur l'organisation du culte musulman en France »[6]. Pour la première fois, sont rassemblés les dirigeants de l'ensemble des composantes du culte musulman. Les dirigeants de six fédérations musulmanes, six grandes mosquées et six personnalités musulmanes de France, auxquels s'agrègent par la suite de nouvelles organisations musulmanes, acceptent d’adopter une déclaration d’adhésion aux principes républicains.

Le , est adopté un texte intitulé Principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les pouvoirs publics et le culte musulman en France. Les conditions préalables à la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM) sont remplies. Bernard Cazeneuve crée l’Instance de dialogue avec l’islam de France, inspirée de celle que Lionel Jospin avait établie avec l’Église catholique[7]. Les premiers travaux sont destinés « à préfigurer l’émergence, dans la République, d’un véritable islam de France ».

En 2005 est créée la Fondation des œuvres de l'islam de France par Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur[8]. Elle est doté par Serge Dassault de près d'un million d'euros. La Fondation naît de la volonté de contrer, par la connaissance et la culture, l’idéologie salafiste, laquelle nourrit le terrorisme et la violence djihadistes.

Mandat de Jean-Pierre Chevènement (2016-2018)[modifier | modifier le code]

La Fondation de l’islam de France est instituée par décret du et reconnue comme établissement d'utilité publique. La SNCF, le groupe Aéroports de Paris et le bailleur social SNI comptent parmi les membres fondateurs de la Fondation. Selon Le Figaro, la FIF « devrait pouvoir s'appuyer à moyen terme sur plusieurs millions d'euros pour financer ses projets »[9],[10]. Jean-Pierre Chevènement est nommé président de la Fondation[11]. Un partenariat est établit avec les Scouts musulmans de France[12].

Mandat de Ghaleb Bencheikh (depuis 2018)[modifier | modifier le code]

Le , l'islamologue Ghaleb Bencheikh succède à Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation[13],[14],[15]. La Fondation développe son site Internet et organise des conférences en France sur divers sujets[16]. En partenariat avec le Musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais, elle organise en huit moi une exposition temporaire « Arts de l’Islam, un passé pour un présent ». L'exposition est présentée dans dix-huit villes différentes[17].

Elle distribue des allocations de recherche pour doctorants et masters en islamologie fondamentale, ainsi que des bourses à de futurs imams pour leur formation profane. En 2023, elle accordé 51 bourses, dont 20 pour des femmes qui souhaitent devenir aumôniers.

En mars 2024, elle annonce manquer de mécénat d'entreprise et d'argent public, et menace de fermer prochainement[18],[19],[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alice Papin, « Fondation de l’islam de France : entretien avec Jean-Pierre Chevènement », Réforme, .
  2. Pierre Sautreuil, « L’islamologue Ghaleb Bencheikh prend la tête de la Fondation de l’islam de France », La Croix, (consulté le ).
  3. Mohamed Zeïna, « Le CORIF », sur lamaisonislamochretienne.com (consulté le ).
  4. « Pasqua reconnaît un “islam de France” », Les Échos (consulté le ).
  5. « La Charte », Grande mosquée de Paris (consulté le ).
  6. Jean-Pierre Chevènement, « Déclaration de M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur, sur l'organisation du culte musulman en France dans le cadre de la laïcité et de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, Paris le 28 janvier 2000. », sur discours.vie-publique.fr, (consulté le ).
  7. Jean-Marie Guénois, « Le gouvernement crée une «instance de dialogue» avec l'islam », Le Figaro, (consulté le ).
  8. Anne-Bénédicte Hoffner, « La Fondation de l’islam de France est créée », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. AFP, « La Fondation de l'islam de France est lancée », Le Figaro, (consulté le ).
  10. Julia Pascual, « Cazeneuve précise les contours de la Fondation pour l’islam de France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Présidence de la Fondation pour l'islam de France: “une tâche difficile”, estime Chevènement », Chevenement.fr | le blog de Jean-Pierre Chevènement,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Élise Racque, « La Fondation de l’islam de France choisit les Scouts musulmans pour son premier partenariat », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  13. « Ghaleb Bencheikh, nouveau président de la Fondation de l’islam de France », sur Le Muslim Post, (consulté le ).
  14. Hanan Ben Rhouma, « Avec la FIF, Ghaleb Bencheikh plaide pour « que plus jamais le vocable islam ne soit synonyme d'épouvante » », sur Saphirnews (consulté le )
  15. « Ghaleb Bencheikh », sur Fondation de l'islam de France (consulté le ).
  16. Mélinée Le Priol, « À quoi sert la Fondation de l’islam de France ? », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  17. Virginie Larousse, « "Arts de l’Islam", une exposition pour changer les regards », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. AFP, « Fondation de l’Islam de France: Ghaleb Bencheikh, président de l’institution, alerte sur sa survie », sur Le Figaro, (consulté le )
  19. Gaétan Supertino, « Ghaleb Bencheikh : « Le ramadan invite à la maîtrise de soi, à la générosité dans la cité et à l’élévation spirituelle » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Nadir Dendoune, « La Fondation de l'Islam de France menacée de disparaître », sur lecourrierdelatlas, (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]