Fortifications de la pointe de Cesson

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Fortifications de la pointe de Cesson
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Bunker Regelbau 680 de la pointe de Cesson.

Dénomination allemande Wn Po 05
Type d'ouvrage Widerstandsnest
Secteur
└─ Sous-secteur
└─ Zone
AOK 7
└─ 74 AK
└─ Pontrieux
Année(s) de construction 1942 - 1943
Description
Nombre d'ouvrage 9 recensées
Objectif(s) Défense du port du Légué côté Est et la la plage du Vallée.
Chronologie des fortifications
Plan et localisation

Pays France
Région Bretagne
Commune(s) Plérin
Coordonnées 48° 31′ 46″ nord, 2° 43′ 11″ ouest

Les fortifications de la pointe de Cesson sont un ensemble de plusieurs casemates positionnés dans la commune de Saint-Brieuc dans les Côtes-d'Armor. Elles ont toutes été construites entre 1942 à 1943.

Historique[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , la Wehrmacht (armée allemande du Troisième Reich) entre dans la ville de Rennes, puis le c'est au tour de Saint-Brieuc[1].

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands construisent, quelque temps après leur arrivée dans la commune de Saint-Brieuc au début de septembre 1940, des ouvrages militaires fortifiés sur la côte, sous maîtrise d'ouvrage de l'Organisation Todt faisant partie du mur de l'Atlantique, qu'ils nomment sur cinq positions différentes. Les cinq points de fortifications sont l'aérodrome des Plaines-Villes (Wn Po 01), la Gare SNCF (Wn Po 03) ainsi que la pointe de Cesson (Wn Po 05). Les positions Wn Po 02 et Wn Po 04 sont actuellement non localisés. Wn est l'abréviation de Widerstandsnest (nid de résistance), Po pour le secteur de Pontrieux et les chiffres pour le numéro du secteur ; ils sont donc à suivre d'Est à l'Ouest. La plupart de ces infrastructures sont toujours présentes.

Durant l'occupation[modifier | modifier le code]

La position de la pointe de Cesson, codé Wn Po 05, a vraisemblablement été construit dans le dernier trimestre 1942 ou dans le premier semestre 1943. Situé à proximité d'une casemate, un parapet en maçonnerie et béton porte les millésimes de construction « 21.3.1943 », « 22.3.1943 » et les initiales entrelacées « GR » pour Grenadier-Regiment (régiment de grenadier)[2].

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

En 2023, une étude des lieux a été effectuée par la Région Bretagne[3].

Lors de ces recherches, la manivelle de l'un des deux ventilateurs du bunker Regelbau 502 a été retrouvée parmi les débris et remise aux archives municipales de Saint-Brieuc[4].

Description[modifier | modifier le code]

Sur les fortification de ce secteur, neuf casemates ont été recensées plus deux autres construction bétonnées. Le tous se distingue en trois catégories de constructions :

  • Ständig Ausbau (abrégé en St) : sont des casemates dite « permanente » ;
  • Verstärkt feldmässiger Ausbau (abrégé en VF) : sont des casemates dite « de campagne renforcée » ;
  • Feldmässiger Ausbau (abrégé en FA ou Fm) : sont des casemates dite « de campagne ».

Constructions Ständig Ausbau[modifier | modifier le code]

Les constructions Ständig Ausbau (abrégé en St) sont des casemates dite « permanente ». Trois ont été construits sur la pointe de Cesson ; deux d'entres eux ont pour missions de servir d'abri pour un canon de campagne (Regelbau 612 et 680) et le troisième permet d'abriter un groupe de soldats (Regelbau 502). Ces constructions sont les plus imposantes de tout le complexe.

Le Regelbau 502[modifier | modifier le code]

Le Regelbau 502 ce situe à l'extrémité au centre de la pointe et est totalement enterré dans le sol ; seule sa dalle de couverture émerge. Il servait à abriter jusqu'à vingt soldats au quotidien en cas de bombardement. Il s'agit d'un type de bunker très répandu sur le Mur de l'Atlantique. Une tranchée d'accès était camouflée par des filets. Un poste d'observation et de tir dit Tobruk est accolé au bunker afin de permettre sa défense rapprochée. Il disposait également dans une petite pièce à l'intérieur dans le plafond, un puits pour périscope. Une différence, par rapport au plan-type 502, est la présence à l'intérieur d'une grande soute rectangulaire dans le sol devant le mur de séparation des deux pièces de vie. Elle devait probablement servir au stockage de différent matériel. L'intérieur du Regelbau 502 a subi une importante explosion depuis le sas, probablement effectué par les troupes nazies au moment de leur débâcle. L'explosion a fracturé le béton des murs périphériques et soulevé la dalle de couverture. D'autres cas identiques ont également eu lieu dans le département des Côtes-d'Armor tel que dans le Regelbau 621 de la plage des Rosaires ou le L 479 Anton du Cap Fréhel. Après la guerre, les deux entrées ont été murées par des parpaings et au moins 1,5 m de profondeur de la tranchée permettant d'excéder à ces entrées a été remblayée avec de la terre et des déchets. L'une des deux entrées à cependant été ré-ouverte dans les années 2010. En 2023, lors de l'étude des lieux effectuée par la Région Bretagne, la manivelle de l'un des deux ventilateurs a été retrouvée parmi les débris et remise aux Archives municipales de Saint-Brieuc[4].

Les Regelbau 612 et 680[modifier | modifier le code]

Les Regelbau 612 et 680 ont servis pour abriter chacun une pièce d'artillerie et ses munitions. Ces deux bunkers, sont presque identiques au niveau dimensions et ou niveau de l'aménagement intérieur. Tous d'eux dispose d'une chambre de tir avec une grande embrasure permettant au canon d'avoir un grand espace de tir. Les deux casemates disposent également de deux niches permettant de stocker les munitions.

Le 612 est situé sur la partie Nord de la pointe, à gauche du Regelbau 502. Son emplacement permet de protéger l'entrée du port du Légué, la plage de Saint-Laurent et la partie Sud de la pointe du Roselier à Plérin, situé à 2,5 km de distance, qui dispose également d'une zone de fortification. La particularité de ce 612 est deux grands murs de flanquement basée près de l'embrasure qui permettait d'assuraient à la fois sa protection latérale (notamment du côté de la mer) et sa discrétion par l'ajout d'un filet de camouflage sur le dessus. Son armement était constitué d'un canon de 7,62 cm ou 10,5 cm[5].

Constructions Verstärkt feldmässiger Ausbau[modifier | modifier le code]

Les constructions Verstärkt feldmässiger Ausbau (abrégé en VF) sont des casemates dite « de campagne renforcée ».

L'une d'entre elle, de type Schartenstand, est assez importante, située au Sud-est de la pointe. Celle-ci, constituée d'une unique chambre de combat (Kampfraum) de 13 m2, permet d'abriter un canon de défense d'atterrissage (Landungs Abwehr Geschütz, LAG) d'un calibre de 5 cm. Les munitions de réserve étaient vraisemblablement stockées sur une étagère murale en tasseaux de bois dont on voit encore les traces de fixation dans le mur Sud. Ses murs frontal et latéral droit, construits sur l'ancien mur de clôture du domaine de Cesson, ont une d'épaisseur d'un mètre. Le mur arrière à une largeur de 30 cm et la dalle de couverture est d'environ 40 cm. Son embrasure rectangulaire (1,6 x 0,75 m), orientée vers l'Est-nord-est, permettait au canon de tirer en direction de l'entrée de l'Anse d'Yffiniac et ainsi servir de complément des pièces d'artillerie situées à la pointe du Grouin à Hillion. Les tirs étaient vraisemblablement réglé par un observatoire d'artillerie distant, relié par téléphone et/ou radio. A une date indéterminée, le bunker a été partiellement remblayé et son entrée murée par des parpaings ; il a été réouvert dans les années 2010[2].

Constructions Feldmässiger Ausbau[modifier | modifier le code]

Autres constructions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Ouvrages récurrents[modifier | modifier le code]

  • Virginie Picaut, Michel Piéto et Yannig Kerhouse, Saint-Brieuc et ses environs durant la Seconde Guerre mondiale, A l'ombre des mots, 2019.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Virginie Picaut, Michel Piéto et Yannig Kerhouse, Saint-Brieuc et ses environs durant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Brieuc, A l'ombre des mots, coll. « Images pour l'histoire », , 207 p. (ISBN 978-2-490508-11-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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