Frères Deckherr

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Frères Deckherr
Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social MontbéliardVoir et modifier les données sur Wikidata
Produits Imagerie populaire et bibliothèque bleueVoir et modifier les données sur Wikidata

Les Frères Deckherr sont des imprimeurs-libraires français actifs à Montbéliard au début du XIXe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Originaire de Spire, Jean-Théophile Deckherr (1748-1823) est libraire à Montbéliard à la fin du XVIIIe siècle. En 1796, il rachète le fonds de l'imprimeur Jean-Louis Becker[1].

En 1803, l'entreprise est reprise par le fils de Jean-Théophile, Théophile-Frédéric Deckherr (1776-1848). Son imprimerie, déplacée en 1811 à Porrentruy (alors ville française)[2], est définitivement installée en 1813 à Montbéliard, où Théophile-Frédéric obtient un brevet d'imprimeur en 1819[1]. La famille Deckherr reste toutefois active encore dix ans à Porrentruy, à la tête de l'imprimerie des bailliages du Jura, où ils impriment le Journal du Jura entre 1817 et 1823[3].

Par contrat en date du 26 octobre 1812, Théophile-Frédéric s'associe pour vingt ans à ses frères Rodolphe-Henri (1785-1855) et Léopold-Hermann (1790-18..)[1].

Breveté imprimeur-libraire en 1833, Rodolphe-Henri exerce jusqu'en 1848. Son fils Charles lui succède en 1850[1] mais pour peu de temps : il cède en effet ses parts à son associé, Henri Barbier, dès 1857[4], époux de Louise Deckherr, et ses brevets sont annulés en 1860[1].

Un autre fils de Rodolphe-Henri, Joseph-Alphonse (1815-1862)[5], est le père du général Henri-Alphonse Deckherr et le grand-père du général Robert-Auguste Touchon.

Productions[modifier | modifier le code]

Les Deckherr ont produit des estampes populaires, comparables aux images d’Épinal, jusqu'en 1839, ainsi que des livres de colportage. Parmi ces derniers, on trouve surtout des ouvrages de dévotion, des livres de la bibliothèque bleue et des almanachs, comme Le Nouvel anabaptiste, ou l'Agriculteur-pratique[1].

Ils ont employé des graveurs d'images tels que François Desfeuilles (1779-18..), qui fonde sa propre fabrique à Nancy au début du XIXe siècle[6], et Jean-Charles Boulay (1799-18..).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Monaque, p. 151-152.
  2. André Bandelier, « La presse provinciale sous le Consulat et le Premier Empire : l'exemple du département du Haut-Rhin », Bulletin du Musée historique & des sciences humaines de Mulhouse, 1981, p. 74, note 20.
  3. Chatelain (cf. Liens externes).
  4. Paul-Edmond Tuefferd, « L'imprimerie à Montbéliard avant la Révolution française », Revue d'Alsace, juillet-septembre 1880, p. 319.
  5. Archives municipales de Montbéliard, état civil, registre des naissances de 1815, acte no 63.
  6. André Desfeuilles, « L'imagerie populaire en Lorraine au XIXe siècle », Le Pays lorrain, 1958, no 1, p. 24.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dominique Lerch, « Almanachs, Bibliothèque bleue, imagerie : une famille d'éditeurs de la France de l'est, les frères Deckherr de Montbéliard », Bulletin de la Société d'émulation de Montbéliard, 1990, n° 112, p. 197-295.
  • Antoine Monaque, « L’illustration dans les abécédaires imprimés par les Deckherr à Porrentruy et Montbéliard (1810-1860) », Bibliothèque de l'École des chartes, t. 158, 2000, p. 151-167 (consultable en ligne sur Persée).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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