Fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus

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fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus
Description de cette image, également commentée ci-après
Radiographie d'une fracture multifragmentaire (3 fragments) de la tête de l'humérus
Causes chute, contusion
Début habituel =
Durée ~ 4 mois (récupération significative)
jusqu'à 1 an (récupération complète)
Complications cal vicieux (en)
Traitement
Diagnostic rayons-X
Traitement attelle, chirurgie
Classification et ressources externes
CIM-10 S42.2Voir et modifier les données sur Wikidata

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La fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus est la rupture de la partie haute de l'os supérieur du bras, l'humérus, en deux ou plusieurs fragments.

Anatomie fonctionnelle[modifier | modifier le code]

Signes et symptômes[modifier | modifier le code]

La cause de cette fracture est très généralement un choc direct sur le bras[1]. La fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus résulte généralement de simples chutes chez les personnes âgées et de traumatismes plus violents chez les personnes plus jeunes, notamment liés aux accidents de la circulation ou à la pratique d'un sport[2]. Chez les personnes âgées, particulièrement les femmes, cette fracture peut être indicatrice d'ostéoporose et s'insérer dans une cascade de fractures[3].

Les symptômes comprennent une douleur, le gonflement et une diminution de la capacité à bouger l'épaule[4].

Diagnostic[modifier | modifier le code]

Fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus.

Le diagnostic de cette fracture s'effectue par radiologie médicale, complété par un scanner et une reconstruction 3D à partir d'images en cas d'indication chirurgicale[2].

Traitement[modifier | modifier le code]

Chez l'enfant et l'adolescent, le pronostic de guérison est généralement très bon, grâce aux capacités de remodelage osseux[5].

Par orthopédie[modifier | modifier le code]

Les fractures non-déplacées, soit la majorité des cas, peuvent être traitées par simple orthopédie[2]. Typiquement, l'épaule est maintenue dans une orthèse, et des examens par radiologie sont effectués périodiquement pour vérifier la stabilité de la fracture[6].

Par chirurgie orthopédique[modifier | modifier le code]

Le traitement des fractures déplacées et/ou multifragmentaires est plus complexe, et pourra nécessiter l'intervention d'un chirurgien[2].

Les fractures les plus complexes sont celles à trois ou quatre fragments. Leur traitement est possible par plaque vissée anatomique par voie deltopectotale, ou par embrochage en palmier selon la technique de Kapandji, aucun des deux n'ayant montré de résultat supérieur à l'autre[7]. Dans les cas les plus graves (fracture multifragmentaire très déplacée), une prothèse d'épaule peut être posée[8]. Les options chirurgicales pour les fractures instables de l'humérus proximal comprennent[6] :

  • Réduction fermée avec brochage percutané (CRPP)
  • Réduction ouverte avec fixation interne (ORIF)
  • Fixation par tige intramédullaire
  • Arthroplastie de l'épaule
  • Arthroplastie inversée de l'épaule

Dans ce cas, restituer l'anatomie de l'épaule, et particulièrement les tubérosités, est essentiel pour la guérison (ostéosynthèse et arthroplastie)[2], faute de quoi un cal vicieux (en) s'installe[2].

Complications[modifier | modifier le code]

Les complications peuvent inclure une lésion du nerf axillaire ou de l'artère axillaire[1].

Fréquence[modifier | modifier le code]

Ce type de fracture devient de plus en plus fréquent avec le vieillissement démographique et l'ostéoporose[2].

Cette fracture est beaucoup plus rare chez les enfants et les adolescents, particulièrement chez les jeunes enfants ; sa présence peut être un signe de maltraitance[5],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-US) « Proximal Humeral Fractures - Injuries; Poisoning », sur Merck Manuals Professional Edition (consulté le )
  2. a b c d e f et g Favard, Berhouet et Bacle 2012, p. 1.
  3. C. Roux, « Fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus : un marqueur de sévérité de l’ostéoporose », La Lettre du Rhumatologue, no 397,‎ , p. 33 (lire en ligne).
  4. « Shoulder Trauma (Fractures and Dislocations) - OrthoInfo - AAOS », sur www.orthoinfo.org (consulté le ).
  5. a et b Y. Lefèvre, « Fractures de l'extrémité proximale de l'humérus de l'enfant et l'adolescent: Proximal humeral fractures in children and adolescents », dans Conférences D'enseignement 2013, Elsevier Masson, (ISBN 978-2-294-73542-4, lire en ligne), p. 197–206.
  6. a et b (en) Charles M Court-Brown, Rockwood and Green's fractures in adults, (ISBN 978-1-4963-1293-8 et 978-1-4698-8482-0, OCLC 893628028, lire en ligne).
  7. M. Elidrissi, S. Bensaad, M. Shimi et A. Elibrahimi, « Le traitement chirurgical des fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus : plaque anatomique versus embrochage en palmier, à propos de 26 cas », Chirurgie de la Main, vol. 32, no 1,‎ , p. 25–29 (ISSN 1297-3203, DOI 10.1016/j.main.2012.12.001, lire en ligne, consulté le ).
  8. RAKOTOMENA D*, RAKOTOARIVONY ST**, LABBES***, ZIPPOLI***, « PLACE DE LA PROTHESE D’EPAULE DANS LE TRAITEMENT DES FRACTURES COMPLEXES DE L’EXTREMITE SUPERIEURE DE L’HUMERUS », Revue de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie Malgache, vol. 1,‎ (lire en ligne).
  9. (en-US) Charles A. Popkin, William N. Levine et Christopher S. Ahmad, « Evaluation and Management of Pediatric Proximal Humerus Fractures », JAAOS - Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons, vol. 23, no 2,‎ , p. 77–86 (ISSN 1067-151X, DOI 10.5435/JAAOS-D-14-00033, lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • L. Favard, J. Berhouet et G. Bacle, « Fractures récentes de l’extrémité supérieure de l’humérus de l’adulte », EMC - Appareil locomoteur, vol. 7, no 3,‎ , p. 1–16 (DOI 10.1016/S0246-0521(12)50999-X, lire en ligne, consulté le )