François Joseph Derouet

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François-Joseph Derouet
Fonction
Maire de Rochecorbon
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
Tours
Formation
Activités
Fratrie
Frédéric Derouet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Château de Rosnay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

François Joseph Derouet[N 1] (né à Tours le et mort dans la même ville le ), dit Derouet-Picault, est un militaire, polytechnicien, homme politique et botaniste tourangeau.

Planche de l'Herbier Derouet. Un des échantillons de Rhododendron hirsutum a été récolté par Jean-Jacques Rousseau (en bas à gauche sur la photo)[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Une famille d'architectes[modifier | modifier le code]

François Joseph Derouet, né à Tours le 4 décembre 1773, est le fils de Marie-Josephe-Flore de Granolach et de François Derouet (1738-1811)[4], né et mort à Tours, qui avait succédé à son propre père en qualité d'architecte-entrepreneur des ouvrages du Roi. Après la Révolution, François est également capitaine du Génie, premier adjoint au maire de Tours et siège au Conseil général d'Indre-et-Loire[4] dès la création de celui-ci. En 1791, à la suite de la suppression des ordres religieux et de la liquidation de leurs biens, il acquiert la Ferme de Meslay[2].

François Derouet est l'architecte de la transformation du couvent de la Visitation en hôtel de la préfecture de 1804 à 1811[5]. Il ajoute à la façade sud, donnant sur le jardin, un péristyle néoclassique, à fronton triangulaire, dans le style des bâtiments officiels de son époque. En 1805-1806, il construit dans l'avant-cour de la préfecture, à l'emplacement de l'église des visitandines rasée en 1803, un petit bâtiment annexe, également néo-classique, avec un péristyle à quatre colonnes doriques sous un fronton triangulaire[6].

Polytechnicien, notable et botaniste[modifier | modifier le code]

François Joseph Derouet et son frère Frédéric (1779-1861) furent membres du corps du génie et prirent part aux guerres de la Révolution et de l’Empire. Selon son biographe Tourlet, François Joseph entre à l’École polytechnique[N 2] et en sort lieutenant du génie le [4]. Il est capitaine le 26 frimaire an II[4]. En 1806, alors qu'il est en garnison à Versailles, en tant que capitaine dans le corps impérial du génie des armées de l’empire français, il se marie à Tours avec Claire Picault (1775-1855)[4],[8],[9]. Il quitte ensuite l’armée et devient directeur des contributions indirectes à Rodez, puis revient en Touraine, où il meurt le 20 novembre 1860 à Tours[4],[8].

Botaniste, membre de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire[10], maire de Rochecorbon[N 3], François Joseph habitait, avec son frère Frédéric, la propriété du Rosnay à Rochecorbon, qu'il avait acquise en 1817[11],[12]. Retraités de l’armée, ils se consacrèrent à l’agriculture et s'intéressent notamment aux engrais verts, préconisant l'enfouissement du trèfle[13]. Frédéric, ancien commandant du génie, épousa la fille de Jean Prudent Bruley, président du Conseil général, et fut lui-même conseiller général du canton de Vouvray[14]. Son fils, prénommé également Frédéric (1811-1875)[14] et lui-même botaniste, hérita de l’herbier de François Joseph.

François Joseph Derouet, surnommé Derouet-Picault ou Derouet l'aîné pour le distinguer de son frère[4], a beaucoup exploré les environs de Tours et de Vouvray pour alimenter son herbier[12].

Œuvres[modifier | modifier le code]

François Joseph Derouet est co-auteur, avec Félix Dujardin, Jean Bernard Toussaint Jacquemin-Bellisle et Pierre-Médard Diard, de la première flore de Touraine, la Flore complète de l'Indre publiée à Tours en 1833[15],[16].

L'herbier Derouet contient des plantes datant de 1761 à 1860. Légué par Frédéric Derouet (le neveu de François Joseph Derouet) à la ville de Tours[17], il est en partie conservé à l'Université de Tours, avec environ 6000 planches, à la bibliothèque du Campus de Grandmont[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Parfois orthographié Dérouet[1] ou Derouët[2].
  2. Cette information n'est pas confirmée par Fourcy dans son historique de l'École Polytechnique[7].
  3. Selon Pezzani[1], François Joseph Derouet n'aurait pas été maire de sa commune, mais seulement membre du Conseil Municipal, ni officier de la Légion d’Honneur comme l'affirment certains auteurs.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pezzani s.d., p. 166.
  2. a et b Bernard Chevalier, « La Grange de Meslay : Historique », sur meslay.com, (consulté le ).
  3. Anne Azanza et Marc Rideau, « Une note botanique autographe de Jean-Jacques Rousseau dans un herbier patrimonial conservé à l’Université de Tours », Chroniques tourangelles de l’Académie des sciences, arts & belles-lettres de Touraine, vol. 37,‎ (lire en ligne)
  4. a b c d e f et g Tourlet 1905, p. 42.
  5. « Couvent de visitandines de la-Visitation, Notre-Dame, puis préfecture », Base Mérimée, sur pop.culture.gouv.fr, (consulté le ).
  6. Le patrimoine des communes d'Indre-et-Loire, t. 2, France : Flohic, coll. « Le patrimoine des communes de France », (ISBN 978-2-84234-115-2, lire en ligne), p. 1318-1319.
  7. A. Fourcy, Histoire de l'École Polytechnique, .
  8. a et b Antoine Faucher, « Famille Derouet-Bruley », 118 J Fonds Pâtureau-Mirand (1762-1968) : Répertoire numérique détaillé, sur archives36.fr, Archives départementales de l’Indre, (consulté le ).
  9. Bernadette et Philippe Rossignol, « Picault, Loiret, Saint-Domingue, Touraine », Généalogie et Histoire de la Caraïbe,‎ , p. 1-13 (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Tableau des membres de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire », Annales de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire, vol. 25,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Rochecorbon - Rosnay », sur Lieux-dits de Touraine (consulté le ).
  12. a et b Tourlet 1905, p. 43.
  13. Sophie Le Berre, « Le château de la Bellangerie au XIXe siècle - Vouvray », sur vouvraypatrimoine.fr, Association Vouvray Patrimoine, (consulté le ), p. 8.
  14. a b et c Rideau 2021.
  15. Félix Dujardin, Francois Joseph Derouet, Jean Bernard Toussaint Jacquemin-Bellisle et Pierre-Médard Diard, Flore complète de l'Indre, Tours, A. Mame, , 472 p. (lire en ligne)
  16. Marc Rideau, « Première Flore de Touraine publiée en 1833 », Chroniques tourangelles de l’Académie des sciences, arts & belles-lettres de Touraine, no 30,‎ , p. 1-4 (lire en ligne, consulté le ).
  17. Tourlet 1905, p. 44.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ernest Henry Tourlet (en), Documents pour servir à l'histoire de la botanique en Touraine, Tours, , 106 p. (lire en ligne) — Extrait du Bulletin de la Société pharmaceutique d'Indre et Loire. Biographie de François Joseph Derouet, intitulée « Derouet, aîné », p. 42-44.
  • Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, « François Joseph Derouet », dans Dictionnaire des scientifiques de Touraine, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, , 414 p. (EAN 9782869064331), p. 172-173
  • Robert Pezzani, Saint-Georges-sur-Loire : Rochecorbon, vol. Le Chef lieu, Parçay-Meslay, 179 p. (lire en ligne) — Biographie de François Joseph Derouet p. 165-166.

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Herbier Derouet », Patrimoine historique de l'université de Tours, sur univ-tours.fr (consulté le ).
  • Marc Rideau, « L'Herbier Derouet », sur patrimoine.univ-tours.fr, (consulté le ).