Georgette Siegrist
Naissance | |
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Décès |
(à 84 ans) Saillans |
Nom de naissance |
Georgette Marie Gallaird |
Surnom |
Hibou-Japonais |
Nationalité |
française |
Activité |
Membre de "l'équipe de la main", elle a contribué à l'organisation de la Fédération française des éclaireuses |
Organisation |
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Georgette Siegrist, née le à Meaux (Seine-et-Marne) et morte le , à Saillans (Drôme), est une militante associative française.
Pionnière du scoutisme féminin français, elle est membre de la première équipe nationale de la Fédération Française des Éclaireuses[1]. Elle est également la première secrétaire générale de la Cimade[2].
Biographie[modifier | modifier le code]
Georgette Siegrist est la fille de Charles Siegrist, né à Bordeaux, employé des Chemins de fer de l’Est et de Marthe Maillard, née à Meaux, sans profession. Son père est protestant, sa mère est élevée chez les religieuses[3].
En 1910, elle vient vivre à Paris dans le XVIIIe arrondissement. Elle suit son instruction religieuse à l’église Saint-Paul de Montmartre (XVIIIe arrondissement), où elle est aussi monitrice à l’école du dimanche en 1912[4]. Elle est membre des Unions chrétiennes de Jeunes Filles (UCJF) de l'église Saint-Paul en 1911[3]. Elle passe son brevet élémentaire et travaille comme secrétaire auprès des chemins de fer[4].
Pionnière du scoutisme féminin[modifier | modifier le code]
Aux origines du scoutisme féminin unioniste[modifier | modifier le code]
Elle s'engage dans le scoutisme féminin dès ses origines, dans des sections unionistes rattachées à des UCJF.
En 1914, elle est cheftaine d'une troupe d'éclaireuses (troupe Excelsior), rattachée à la paroisse de Saint-Paul[5]. Elle participe à l'extension du mouvement en créant, en 1917, la section des éclaireuses de Paris-La Villette dont les filles viennent en grande majorité de milieu populaire[4]. Elle est totémisée Hibou-Japonais.
À l’automne 1920, Georgette Siegrist rencontre Marguerite Walther, une des responsables de la première Maison pour Tous, qui souhaite développer du scoutisme non-confessionnel pour les filles et s'appuyer sur l'expérience des sections unionistes[4]. Marguerite Walther ayant, avec Marthe Levasseur, développé la pédagogie des louveteaux (8–11 ans) pour les garçons des éclaireurs neutres, elle propose à Georgette Siegrist d'introduire du scoutisme pour les plus jeunes filles. Ce projet devient l’année suivante le mouvement des Petites Ailes[6].
Première commissaire générale des Éclaireuses, membre de la Main[modifier | modifier le code]
Georgette Siegrist est ensuite élue commissaire nationale (équivalent de déléguée générale) du mouvement des éclaireuses, alors sans personnalité morale, au congrès de Lyon en 1920[7]. En 1921, au congrès d’Épinal, le scoutisme féminin s'institutionnalise avec la création de la Fédération française des éclaireuses (FFE), qui rassemble les éclaireuses unionistes et neutres (laïques). Georgette Siegrist est confirmée à son poste et devient la première commissaire nationale de la FFE. Elle occupe ce poste de 1921 à 1931[8].
Elle fait à ce titre partie de l’équipe dite « La Main », — en référence aux cinq doigts de la main —, première équipe dirigeante de la FFE, avec Marguerite Walther, Violette Mouchon, Renée Sainte-Claire Deville et Madeleine Beley. Ces femmes sont de classe bourgeoise, ce qui n'est pas le cas de Georgette Siegrist, d'origine plus modeste[5]. En tant que commissaire nationale, elle met sur pied l’administration de la FFE[4].
À partir de 1930, du fait de problèmes de santé, elle diminue son engagement. En 1931, au moment où l’effectif de la section neutre devient supérieur à celui des autres sections, Marguerite Walther reprend le poste de commissaire nationale[8]. Contrainte de rester immobilisée, Georgette Siegrist crée les éclaireuses malades et disséminées (EMD), une section d'éclaireuse pour les jeunes en situation de handicap ou malades[5].
Entre le et le , elle crée et dirige un centre professionnel de jeunes chômeuses[9], pour le compte de la FFE sollicitée par le Ministère du travail.
Aux origines de la Cimade[modifier | modifier le code]
En , au début de la Seconde Guerre mondiale, les habitants d'Alsace et de Lorraine sont évacués dans plusieurs départements du sud-ouest. Suzanne de Dietrich initie une action protestante d'aide à ces populations civiles, qui devient la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) le , lors d’une réunion tenue à Bièvres. Elle fait appel à Georgette Siegrist pour coordonner ces premières actions : celle-ci devient ainsi la première secrétaire générale de la Cimade[7] et dirige les équipières sur le terrain[10], et Jane Pannier devient la présidente[11].
En août 1940, malade et fatiguée, elle laisse ses fonctions de secrétaire générale à Madeleine Barot[5].
En 1941, elle ouvre la maison rurale de Loriol pour les UCJF. À partir de 1943, elle se retire dans la Drôme où elle est assistante de paroisse et termine sa vie avec Lisette Nègre, ancienne commissaire régionale Littoral de la FFE[5].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Denise Oligati, Le dictionnaire universel des créatrices, (ISBN 978-2721006318, lire en ligne), Georgette Siegrist
- Dzovinar Kévonian, La Cimade et l’accueil des réfugiés: Identités, répertoires d’actions et politique de l’asile, 1939-1994, Presses universitaires de Paris Nanterre, , 422 p. (ISBN 9782821851092, lire en ligne), Les protestants français au milieu du xxe siècle, André Encrevé, p. 41-63
- Geneviève Poujol, Un féminisme sous tutelle: les protestantes françaises, 1810-1960, Les Éditions de Paris, (ISBN 978-2-84621-031-7, lire en ligne), p. 258
- Geneviève Poujol et Madeleine Romer, Dictionnaire biographique des militants, L'Harmattan, , 411 p. (ISBN 2-7384-4433-4, lire en ligne), p. 352
- Anne-Sophie Faullimmel, « « Aux origines du scoutisme féminin en France : la naissance de la Fédération Française des Éclaireuses (1912-1927) » », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-2015), vol. 143, , p. 439–501 (ISSN 0037-9050, lire en ligne)
- Marguerite Walter, plaquette éditée par la FFE à la suite de son décès, 73 p., Lire en particulier les pages 18 et 19, (SHPF), cité dans Anne-Sophie Faullimmel page 15.
- Denise Oligati, « Georgette Siegrist [Meaux 1897 – Drôme 1981] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions Des femmes, (lire en ligne)
- Takako Tobita, La Fédération française des éclaireurs (FFE) : une histoire de jeunes filles et de femmes dans un mouvement scout féminin en France (1911-1970),, Ecole doctorale EHESS, (lire en ligne)
- Anna Cova et Bruno Dumons (dir.), Destins de femmes. Religion, culture et société. France XIXe – XXe siècle, Paris, Letouzey et Ané, , 466 pages (ISBN 9782706302756, lire en ligne)
- Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre, 1939-1945,, Les Éditions de Paris, , 304 p. (ISBN 978-2846210003, lire en ligne), p.42
- André Encrevé, Les protestants français au milieu du xxe siècle, In : La Cimade et l’accueil des réfugiés: Identités, répertoires d’actions et politique de l’asile, 1939-1994, Livre de Dzovinar Kévonian, Presses universitaires de Paris Nanterre, (ISBN 9782821851092, lire en ligne), p. 41-63
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Denise Oligati, « Georgette Siegrist [Meaux 1897 – Drôme 1981] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, (lire en ligne)
- Raphaël Georgy, « Scoutisme féminin : trois figures de la Fédération française des éclaireuses », Réforme, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :