Germaine Ernst

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Germaine Ernst
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Naissance
Décès
(à 90 ans)
Lausanne
Nationalité
Formation
École cantonale de dessin de Lausanne
École des Beaux-Arts de Paris
Maître
Fratrie

Germaine Ernst est une artiste-peintre, graveuse et illustratrice suisse, née à Alger le et morte à Lausanne le .

Son œuvre picturale est nourrie de ses voyages nombreux à Paris, à Palerme, en Espagne et dans le Valais.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines, enfance et formation[modifier | modifier le code]

Germaine Ernst naît Germaine Marguerite Léonie Ernst le à Alger. Elle est originaire de Nyon, dans le canton de Vaud[1]. Son père se nomme Édouard Ernst ; sa mère est née Marguerite Muller[2].

Elle est la troisième d'une fratrie de quatre enfants, tous des filles[2] : l'aînée, Thérèse Ernst, avec laquelle Germaine vit pratiquement tout sa vie, en particulier à partir de 1945, est directrice pendant vingt ans de la Fédération des éclaireuses suisses[3],[4] ; son autre sœur aînée est la philologue Juliette Ernst[5],[6],[7].

Elle passe sa prime enfance en Algérie[1]. De retour en Suisse, à Lausanne, à l'âge de 8 ans[8], elle est scolarisée à l'École Vinet[9].

Elle étudie de 1922 à 1926 à l’École cantonale de dessin de Lausanne, où elle suit les cours d’Abraham Hermanjat pour le dessin, de Nora Gross et de Violette Diserens pour le modelage[1],[10]. Elle s'inscrit ensuite l’École des Beaux-Arts de Paris et suit des cours d’histoire de l’art à la Sorbonne de 1926 à 1927[1].

Revenue en Suisse, elle prend un emploi dans une fabrique de tricot[9] et apprend la gravure dans l’atelier de Violette Diserens, puis la peinture à l'huile[1].

Parcours professionnel et artistique[modifier | modifier le code]

Sa première exposition date de 1935[11].

Elle est l'un des fondateurs en 1942 du groupe Tailles et Morsures avec notamment Albert Yersin, Marc Gonthier et Henry Bischoff. En ses dix ans d'existence, le groupe, qui compte 35 graveurs, participe à environ 18 expositions (au Kunsthaus de Zurich, à la Kunsthalle de Berne, à la Bibliothèque nationale de France en 1949, etc.)[12].

De 1955 à 1970, elle enseigne le dessin, la peinture et le modelage à l’École Vinet à Lausanne[1], alors réservée aux filles[5].

Elle intègre la SPAPS (Société des peintres, architectes et sculpteurs suisses) en 1974 : celle-ci avait enfin ouvert ses portes aux femmes l'année précédente.

Mort[modifier | modifier le code]

Restée célibataire et sans enfants[réf. nécessaire], elle meurt le à Lausanne[1], à l'EMS Résidence de Meillerie, à l'âge de 90 ans[7].

Fondation et hommage posthume[modifier | modifier le code]

Une fondation Germaine Ernst voit le jour en 1998 au musée de Pully, où ses œuvres sont déposées[réf. nécessaire]. « Ses missions principales sont de contribuer à la conservation et au rayonnement de l’œuvre de sa fondatrice. [...] la Fondation apporte également de manière ponctuelle un soutien à la production d’autres artistes par l’acquisition d’estampes. »[13].

Une rue Germaine-Ernst[14] est créée en 2018 dans le nouvel écoquartier des Plaines-du-Loup, au nord de Lausanne[15].

Distinction[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions du vivant de l'artiste[modifier | modifier le code]

  • 1976 (novembre) : galerie Arts & Lettres, Vevey.
  • 1981 : galerie Picpus, Montreux (hommage)[11]
  • 1984 : galerie Etraz, Lausanne[18]
  • 1986 : galerie Etraz, Lausanne[9]
  • 1988 : galerie Portfolio, Lausanne (rétrospective d'eaux-fortes)[8],[10]
  • 1991 : galerie Arts et Lettres, Vevey (mini-rétrospective)[19]

Expositions posthumes[modifier | modifier le code]

  • Janvier - mars 2024 : Espace Arlaud, Lausanne (rétrospective)[21].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Magali Junet, Germaine Ernst, Peintre et graveur 1905-1996, Infolio, 2009.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Magali Junet, « Germaine Ernst », sur SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse, .
  2. a et b « Repères biographiques » [PDF], sur Fondation Germaine Ernst, (consulté le ), p. 1
  3. Sandra Maissen (trad. Anne-Cécile Fauquex-Moret), « Les 100 ans de la Fédération des Éclaireuses Suisses » [PDF] (rapport annuel), sur Fondation suisse du scoutisme,
  4. Avis mortuaire, Thérèse Ernst, 24 heures, , p. 26
  5. a et b Gilbert Salem, « Les nuits de Germaine Ernst », 24 heures,‎ , p. 64 (lire en ligne)
  6. Ilse Hilbold, Écrire Juliette Ernst : Bibliographie et sciences de l'Antiquité au XXe siècle, Bâle, Schwabe, , 373 p. (ISBN 9783796544774)
  7. a et b Avis mortuaire, Germaine Ernst, 24 heures, , p. 40 [lire en ligne]
  8. a et b Danielle Minder, « Les morsures de la joie », Construire, no 7,‎ , p. 29 (lire en ligne)
  9. a b et c Armande Reymond, « Germaine Ernst : Chronique d'une vie de peintre », Gazette de Lausanne,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  10. a et b Patrick Schaefer, « Gravures de toute une vie de femme », Gazette de Lausanne,‎ , p. 23 (lire en ligne)
  11. a et b B.-P. Cruchet, « Germaine Ernst ou le bonheur de voir », Gazette de Lausanne,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  12. B.-P. Cruchet, « Tailles et Morsures », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  13. « Historique. La Fondation Germaine Ernst », sur Fondation Germaine Ernst (consulté le )
  14. « Plaines-du-Loup, Rue Germaine-Ernst », sur Ville de Lausanne (consulté le )
  15. Laurent Antonoff, « Des noms de femmes pour les rues des Plaines du Loup », 24 heures, (consulté le )
  16. Agence télégraphique suisse, « [sans titre] » (brève), Journal de Genève,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  17. R. de C., « Exposition de Germaine Ernst », Gazette de Lausanne,‎ , p. 3
  18. B.-P. Cruchet, « Le repos de l’œil », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  19. D. V., « Une musique de nuit », 24 heures,‎ , p. 44 (lire en ligne)
  20. Stéphane Gobbo, « Deux femmes à l'honneur au Musée de Pully », La Liberté,‎ , p. 35 (lire en ligne)
  21. Agence télégraphique suisse, « L'Espace Arlaud à Lausanne rend hommage à l'artiste Germaine Ernst », sur Radio Lac, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Site de la Fondation Ernst à Pully.