Gestion par résultats

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La gestion par résultats (GPR) est un mode de gestion qui mise simultanément sur l'amélioration continue de la qualité des services aux citoyens, l'optimisation des ressources disponibles (considérant leur rareté) et la conformité aux règles administratives (considérant l'imputabilité[1] des dirigeants publics)[2]-[3].

Dans ces premières manifestations, la GPR était opérée sous l'acronyme GAR (gestion axée sur les résultats). L'accent était mis sur les Résultats comme finalité en soi de l'action publique. Les tensions organisationnelles causés par les comportements déviants[4] que la GAR a généré ont permet de déplacer les Résultats vers l'axe des moyes : la mesure et l'évaluation des Résultats de l'action publiques doivent servir comme à l'amélioration continue des services aux citoyens (populations et entreprises), à l'optimisation progressive des ressources (efficience et économie) et à la délimitation des rôles et responsabilités des dirigeants publics tenant compte des lois, règles et normes en vigueur[5].

Les efforts de gestion, concentrés dès la conception des services aux citoyens, sur la mesure et l'évaluation systématiques de la quantité et de la qualité des résultats obtenus par les gestionnaires, les administrateurs et les élus, situés à tous les niveau de l'action publique, permettent à court, moyen et long termes de maitriser la performance des organisations de l'État (Mazouz, 2017)[3]

Enjeux de la gestion par résultats[modifier | modifier le code]

La GPR constitue aujourd'hui un cadre officiel de gestion publique institutionnalisé par plusieurs États[6], gouvernements et institutions internationales financières et non financières[7] (dont l'OCDE, le PNUD, Banque mondiale, la Banque africaine de développement...). C'est le cas de la Loi sur l'administration publique au Québec, la Loi organique sur les lois des finances en France, la Loi générale sur la performance par les résultats (Government Performance and Results Act ou GPRA) aux États-Unis, etc.

Vue sous l'angle de la gouvernance publique, l'institutionnalisation de la GAR n'est pas sans conséquences tensionnelles[8].

Dans son approche générale, la GPR permet aux administrateurs et gestionnaires publics[9] d'améliorer de manière continue les résultats de leurs administrations publiques et différents organismes étatiques, territoriaux et sectoriels. Par résultats, Mazouz et Leclerc (2008) puis Mazouz ed. (2017) font référence "aux extrants, spécifiques et mesurables, d'un système d'offre de services publics. La mesure, l'évaluation, les indicateurs de performance, les moyens appropriés de vérification, la reddition de comptes, la responsabilité éthique des dirigeants et employés des secteurs publics font partie des outils de la GPR.

Nature de gestion par résultats[modifier | modifier le code]

Quatre catégories de Résultats sont identifiées par Mazouz et al, (2008 et 2017) :

Résultats de prestation[modifier | modifier le code]

Liés aux attributs des services offerts par un organisme public à la population /entreprises /autres organismes publics. Ex. courtoisie du personnel d'accueil, rapidité, confidentialité, accessibilité...etc.

Résultats de gestion[modifier | modifier le code]

Liés aux processus internes de l'organisation (activités, tâches, interdépendances, rôles et responsabilités, coûts et délais) et à sa capacité de transformer les ressources, mises à la disposition de ses gestionnaires, en biens et services. Ex. amélioration des conditions de travail pour les employés...etc.

Résultats d'orientation[modifier | modifier le code]

Liés à son système de prise de décision au plus haut niveau hiérarchique de l'organisation. Ex. clarté des choix stratégiques, clarté de la vision stratégique défendue par la haute direction, pertinence des projets stratégiques retenus par la direction, effets et impacts des décisions antérieures

Résultats d'amélioration globale[modifier | modifier le code]

Liés au système d'évaluation de l'organisation. Ex. une prise en compte simultanée des trois catégories de résultats évoqués ci-dessus.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Joseph Facal et Bachir Mazouz, « L’imputabilité des dirigeants publics. éléments de théorie et observations tirées de l’expérience québécoise », Revue française de gestion, vol. 39, no 237,‎ , p. 117–132 (ISSN 0338-4551, DOI 10.3166/rfg.237.117-132, lire en ligne, consulté le )
  2. Mazouz et Leclerc, Gestion Intégrée par résultats, 2008, Presses Universitaires du Québec, 470 pages
  3. a et b Gestion par résultats: concepts et pratiques de gestion de la performance des organisations de l'État, Presses de l'Université du Québec, (ISBN 978-2-7605-4834-3)
  4. Bachir Mazouz, César Garzon et Pascal Picard, « Les déviances dans les organisations publiques en quête de performance. Vers une gestion prophylactique des risques de déviance », Management international, vol. 16, no 3,‎ , p. 92–100 (ISSN 1918-9222 et 1206-1697, DOI 10.7202/1011419ar, lire en ligne, consulté le )
  5. Mazouz et Leclerc, Concevoir et Gérer la Performance dans l’Administration Publique, 2008, Presses Universitaires du Québec, 470 pages
  6. Bachir Mazouz et Benoit Tremblay, « Toward a Postbureaucratic Model of Governance: How Institutional Commitment Is Challenging Quebec's Administration », Public Administration Review, vol. 66, no 2,‎ , p. 263–273 (ISSN 0033-3352 et 1540-6210, DOI 10.1111/j.1540-6210.2006.00578.x, lire en ligne, consulté le )
  7. Bachir Mazouz, Joseph Facal et Imad-Eddine Hatimi, « Organisations internationales et diffusion de nouveaux modèles de gouvernance : des tendances globales aux réalités locales », Revue Gouvernance, vol. 2, no 2,‎ (ISSN 1912-0362, DOI 10.7202/1039130ar, lire en ligne, consulté le )
  8. Bachir Mazouz et Pierre-André Hudon, « Le management public entre « tensions de gouvernance publique » et « obligation de résultats » : Vers une explication de la pluralité du management public par la diversité des systèmes de gouvernance publique », Gestion et management public, vol. Volume 3 / n°2, no 4,‎ , p. 7–22 (ISSN 2116-8865, DOI 10.3917/gmp.032.0007, lire en ligne, consulté le )
  9. Bachir Mazouz, Anne Rousseau et Samuel Sponem, « Le gestionnaire public en question », Revue Française de Gestion, vol. 41, no 250,‎ , p. 89–104 (ISSN 0338-4551 et 1777-5663, DOI 10.3166/rfg.250.89-104, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]