Gilbert Talbourdeau

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Gilbert Talbourdeau
Présentation
Naissance
Bourbon-l'Archambault (Allier)
Décès (à 79 ans)
Montluçon (Allier)
Nationalité Drapeau de la France France
Activités Architecte municipal de Montluçon
Œuvre
Réalisations Maison communale, Hôtel de ville, Théâtre, Poste de Montluçon

Gilbert Talbourdeau, né à Bourbon-l'Archambault (Allier) le et mort à Montluçon (Allier) le est un architecte français. Il était architecte municipal de Montluçon et a réalisé plusieurs monuments publics importants de la ville au tournant du XIXe – XXe siècles.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gilbert Albert Talbourdeau fait ses études d'architecture à l'École nationale et spéciale des Beaux-Arts de Paris, où il est admis en 1882 et où il est l'élève d'Émile Vaudremer et de Gustave Raulin. Il est diplômé le [1].

Il s'établit à Montluçon où il devient architecte municipal. Dans la deuxième partie de sa carrière, il s'associe avec son fils Gilbert Georges.

Réalisations[modifier | modifier le code]

Maison communale[modifier | modifier le code]

La maison communale[2], dans le quartier récent de la Ville-Gozet, sur la rive gauche du Cher en face de la Vieille Ville, est le premier bâtiment important construit par Gilbert Talbourdeau.

Le maire Jean Dormoy, premier maire socialiste de Montluçon, en décide la construction le . La portée symbolique et politique du projet est claire : « Il s'agit donc de construire une véritable "maison du peuple" civile, face à l'église Saint-Paul, dont le voisinage exige une architecture pouvant au moins faire jeu égal avec celle de l'édifice religieux[3]. » Le projet de Gilbert Talbourdeau est adopté par la municipalité le et l'édifice est inauguré le .

Hôtel de ville[modifier | modifier le code]

L'hôtel de ville.

L'ancien hôtel de ville de Montluçon était installé dans les bâtiments du couvent des ursulines, à la limite nord-est de la Vieille Ville. À la fin du XIXe siècle, il était en très mauvais état et la municipalité décida en 1900 de construire un nouvel édifice au même emplacement. Les travaux, conçus et menés par Gilbert Talbourdeau, s'achevèrent en 1912[4]. La salle de réunion du conseil municipal, très vaste, somptueusement décorée et pourvue d'une cheminée monumentale, occupe la partie centrale du premier étage. La décoration intérieure du bâtiment comprenait des tableaux confiés à des peintres montluçonnais, dont le plus connu est Henri Amédée-Wetter.

Théâtre[modifier | modifier le code]

La façade du théâtre.

Le théâtre avait été installé en 1809 à côté de l'hôtel de ville, dans la chapelle du couvent des ursulines. En 1899, il fallut fermer le théâtre qui menaçait ruine. On le remplaça provisoirement par le Théâtre-cirque construit sur la place Fargin-Fayolle et on décida la construction d'un nouveau théâtre, qui fut inauguré le , en présence de Gabrielle Robinne, sociétaire de la Comédie-Française, née en 1886 à Montluçon (dont le théâtre porte aujourd'hui le nom).

La façade, à trois travées, se dresse au-dessus d'un large escalier débouchant sur les trois portes qui donnent accès au grand vestibule. Au premier étage, trois fenêtres cintrées, qui étaient à l'origine ornées dans leur partie supérieure de vitraux circulaires représentant les arts du théâtre, éclairaient un vaste foyer. Au-dessus de ces fenêtres, trois cartouches portent les inscriptions : tragédie, musique, comédie. Cette façade a subi peu de changements, sauf la toiture.

La salle était une salle à l'italienne, au décor bleu et or. L'agencement et le décor en ont été profondément modifiés en 1968.

Autres réalisations[modifier | modifier le code]

Dynastie Talbourdeau[modifier | modifier le code]

Gilbert Talbourdeau est le premier[7] et sans doute le plus important[8] d'une dynastie de trois architectes montluçonnais, comprenant aussi :

  • Gilbert Talbourdeau (Gilbert Georges Talbourdeau), 1883-1975, son fils, qui a construit l'hôpital de Montluçon.
  • Guy Talbourdeau (Guy Gilbert Talbourdeau), 1927-2005, fils du précédent, maire-adjoint de Montluçon, conseiller général du canton de Montluçon-Sud[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Base AGORHA.
  2. Inscrite comme monument historique en 1977.
  3. Bourgougnon et Desnoyers, op. cit., p. 202.
  4. Paul Constans était maire lors de la décision de construire un nouveau bâtiment ; il l'était à nouveau au moment de l'inauguration.
  5. François et Marie Mercier : un engagement humaniste dans la lutte contre la tuberculose.
  6. Nadine-Josette Chaline (avec la collaboration de Daniel Moulinet), Gardiens de la mémoire. Les monuments aux morts de la Grande Guerre dans l'Allier, Yzeure, 2008, p. 32. (ISBN 2-9518027-3-0) Il fait par ailleurs partie de la commission départementale chargée de donner un avis sur les projets, où il est très actif et se montre souvent critique.
  7. Il était lui-même issu d'une famille de maçons et d'artisans du bâtiment de Bourbon-l'Archambault.
  8. Son nom a été donné à une allée de Montluçon dans la zone industrielle du quartier de Blanzat, au nord-ouest de la ville.
  9. Maurice Sarazin, Les Bourbonnais célèbres et remarquables des origines à la fin du XXe siècle, tome III : Arrondissement de Montluçon, Charroux, Éditions des Cahiers bourbonnais, 2014, p. 304-305.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Bourgougnon, Michel Desnoyers, Montluçon au siècle de l'industrie. Le temps du canal, du fer et du charbon, 2e éd.. Aubière, Éd. du Koala, 1986.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]