Gisèle Barreau

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Gisèle Barreau

Naissance
Couëron
Activité principale Compositrice
Activités annexes Pédagogue
Formation Conservatoire de Paris, Groupe de recherches musicales
Maîtres Olivier Messiaen, Pierre Schaeffer
Enseignement Conservatoire de Paris

Gisèle Barreau est une compositrice et pédagogue française née à Couëron le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études universitaires, Gisèle Barreau obtient en 1968 le CAPES de musique[1] et enseigne l'éducation musicale à Viroflay de 1970 à 1972[2]. Parallèlement, elle étudie au Conservatoire de Paris et obtient au sein de l'établissement des premiers prix en harmonie, contrepoint, fugue, analyse musicale (dans la classe de Claude Ballif) et composition (dans la classe d'Olivier Messiaen) entre 1972 et 1977[2].

Initiée à l'acoustique musicale à l'université de Jussieu auprès d'Émile Leipp et Michèle Castellengo, elle travaille avec Pierre Schaeffer et reçoit le diplôme de musique du Groupe de recherches musicales (GRM) en 1977[2]. La même année, elle compose Tlaloc pour deux percussions, qui « fait dialoguer sereinement deux hommes armés de mailloches » et lui vaut le prix Koussevitsky[1].

En 1978, elle est compositrice en résidence à la MacDowell Colony[1] aux États-Unis. Récipiendaire d'une bourse Edgard Varèse, elle est assistante de Morton Feldman à l'Université d'État de New York à Buffalo[3].

À New York, elle rencontre la peintre Joan Mitchell, avec laquelle elle entretient une relation artistique féconde, représentée par une série de Pluies[4]. Cette connivence entre les deux artistes et cette « complicité réciproque entre sons et couleurs » s'incarnent par exemple dans Little Rain (pour deux percussions) et son pendant pictural Little Rain en 1989, ou Blue Rain pour deux percussionnistes et deux pianistes et la toile Blue Rain de l'américaine[4]. D'autre part la série de peintures grands formats La Grande Vallée commencée en 1983 est inspirée des souvenirs d'enfance que Gisèle Barreau a partagés avec Joan Mitchell[5].

Pensionnaire à la Villa Médicis de 1980 à 1982[6], Gisèle Barreau est lauréate de plusieurs prix de composition : prix Georges Enesco de la SACEM en 1978, prix Chapelier-Clergue en 1988, prix du ministère des Droits de la femme en 1986 pour Aires pour Marion[3].

En 1989, elle est nommée professeur d'analyse au Conservatoire de Paris, où elle enseigne jusqu'en 2013[7].

Comme compositrice, son esthétique exprime un souci constant de l'affect et d'une émotion exacerbée[3], et se traduit par une attention particulière à la mise en forme du son, notable par l'importance des percussions dans son œuvre[7], et, dans sa musique vocale, la volonté de faire du texte une partie intégrante du matériau sonore[3].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Parmi ses compositions, figurent notamment[8],[1],[3] :

Musique orchestrale et instrumentale[modifier | modifier le code]

  • Océanes[9], pour deux orchestres (1976)
  • Tlaloc, pour deux percussions (1977)
  • Piano, Piano, pour orchestre, deux pianos et trois percussions (1981)
  • Sterne[10], pour orchestre (1983)
  • Little Rain, pour deux percussions (1988)
  • Quatuor pour violon, violoncelle, clarinette et piano (1991), créé à Budapest en 1991[1]
  • Rained On, pour trois percussions (1994)
  • Blue Rain, pour deux pianos et deux percussions (1998)
  • I Shin Den Shin, pour marimba basse (2000)
  • Livre d'Heures : « ô jour », pour flûte (2001)
  • Petit matin, pour violoncelle (2001)
  • Un autre jardin, pour piano (2002)
  • Rain, pour quatuor de percussions (2003)

Musique vocale[modifier | modifier le code]

  • Cendres, pour chœurs et ensemble instrumental avec amplification (1978)
  • Clameurs, pour deux chœurs et orchestre (1978)
  • Aires pour Marion, pou chœur amplifié et six percussions (1980)
  • Livre d'Heures : Nuit, pour soprano et ensemble (1996)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Françoise Mautalent, « Gisèle Barreau », dans Association Femmes et Musique, Compositrices françaises au XXe siècle, vol. II, Sampzon, Delatour, (ISBN 978-2-7521-0240-9, présentation en ligne), p. 15-18.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Pierrette Germain, « Gisèle Barreau », sur Dictionnaire universel des créatrices (consulté le )
  2. a b et c Mautalent 2014, p. 15.
  3. a b c d et e (en) Marie Noëlle Masson, « Barreau, Gisèle », sur Grove Music Online, (consulté le )
  4. a et b Mautalent 2014, p. 16.
  5. (en) « Joan Mitchell: An Illustrated Biography »
  6. Mautalent 2014.
  7. a et b Mautalent 2014, p. 17.
  8. Mautalent 2014, p. 18.
  9. « Océanes », sur Présence compositrices (consulté le )
  10. « Sterne », sur Présence compositrices (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]