Gold Standard Act

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Le Gold Standard Act de 1900 est le résultat d'un débat politique sur la politique monétaire aux États-Unis. Il reflète un débat séculaire sur la question de savoir si l'or ou l'argent doit contrôler les mesures monétaires. La loi fixe la valeur de l'or à 20,67 dollars par once troy.

Contexte[modifier | modifier le code]

L'or et l'argent ont longtemps servi de normes monétaires dans le monde entier, et le débat sur leur valeur relative et sur la question de savoir si l'un de ces métaux précieux devait être préféré à l'autre dans le système monétaire existe depuis le même temps[1]. L'introduction du papier-monnaie complique ce débat, car il promet généralement de payer l'or ou l'argent à la demande[2]. Ces paiements en espèces, ou en pièces, sont souvent suspendus en période de stress monétaire. La guerre civile américaine est l'un de ces événements[3].

Après la guerre, la question de savoir si le pays doit revenir à un système monétaire basé sur les espèces est vivement contestée. Un mouvement populiste cherche à gonfler les prix agricoles par l'utilisation accrue du papier-monnaie et appelle à l'utilisation de l'argent, qui est plus abondant que l'or, comme support de cette monnaie. Le point culminant de ce mouvement est le discours de la Croix d'or, prononcé par l'avocat et homme politique William Jennings Bryan à la convention démocrate en 1896. Bryan devient le candidat démocrate à la présidence mais perd aux élections, et les États-Unis passent à l'étalon-or en 1900 avec l'adoption du Gold Standard Act[4].

Conséquences[modifier | modifier le code]

La Grande Dépression des années 1930 entraîne l'abandon de l'étalon-or par les États-Unis. Le président Franklin Roosevelt modifie l'évaluation de l'or à 35 dollars par once d'or comme mesure inflationniste, une augmentation de l'évaluation de l'or ayant tendance à faire augmenter le niveau des prix en général. Les agriculteurs, par exemple, obtiennent plus de dollars pour leurs céréales, mais ils doivent payer plus cher les biens achetés avec le produit de la vente des céréales[5]. Le Gold Reserve Act de 1934 retire tout l'or de la circulation, et le Congrès annule les clauses des contrats publics et privés qui prévoient le paiement en or[6]. En 1935, la Cour suprême des États-Unis examine la constitutionnalité de l'interdiction de l'or dans les affaires dites Gold Clause Cases (en), et confirme la négation des clauses sur l'or par la loi[7].

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et la Grande-Bretagne créent le Fonds monétaire international (FMI)[8]. Cet organisme fixe une valeur de 35 dollars l'once pour l'or[9]. Les autres pays participant au FMI sont tenus de maintenir leur monnaie à une parité déterminée par rapport au dollar, liant ainsi une grande partie du monde à un « étalon dollar » qui est à son tour lié à un étalon-or[10].

Ce système, s'effondre après que l'inflation des années 1960 provoque une ruée des pays vers l'échange de dollars contre de l'or du Trésor américain lorsque les prix mondiaux de l'or dépassent la valeur de 35 $ fixée dans le cadre de l'accord du FMI sur les stocks d'or américains[11]. Le président Richard Nixon annonce le que les États-Unis n'échangent plus de dollars contre de l'or selon la norme du FMI[12]. En l'espace de deux ans, les taux de change des devises sont autorisés à changer les uns par rapport aux autres. Ces taux de change flottants sont fixés par les forces du marché plutôt que par les taux de parité artificiels fixés par le FMI, et changent constamment dans les transactions de change effectuées par l'intermédiaire des banques et des courtiers en devises. En 1975, le FMI élimine l'or comme base des normes monétaires internationales, et deux ans plus tard, l'interdiction des clauses sur l'or est abrogée, autorisant les ventes privées d'or[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Andrew Glass, « President McKinley signs Gold Standard Act, March 14, 1900 », sur POLITICO (consulté le )
  2. (en) Bruce G. Carruthers et Sarah Babb, « The Color of Money and the Nature of Value: Greenbacks and Gold in Postbellum America », American Journal of Sociology, vol. 101, no 6,‎ , p. 1556–1591 (ISSN 0002-9602, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Arthur L. Friedberg et Ira S. Friedberg, Paper Money of the United States: A Complete Illustrated Guide With Valuations, Coin & Currency Institute, (ISBN 978-0-87184-518-4, lire en ligne), p. 6
  4. (en) George Selgin, « The Rise and Fall of the Gold Standard in the United States », sur Hillsdale College, (consulté le )
  5. (en) Lindsey Konkel, « How Did the Gold Standard Contribute to the Great Depression? », sur HISTORY (consulté le )
  6. (en) Sebastian Edwards, American default : the untold story of FDR, the Supreme Court, and the battle over gold, Princeton, Princeton University Press, , 252 p. (ISBN 978-0-691-16188-4 et 0-691-16188-7, OCLC 1004935100, lire en ligne)
  7. (en) Gerard N. Magliocca, « The Gold Clause Cases and Constitutional Necessit », sur Florida Law Review - Volume 64 - Issue 5 - Article 3, (consulté le )
  8. (en) Henry Bienen, Power, Economics, And Security: The United States And Japan In Focus, Routledge, (ISBN 978-1-000-30792-4, lire en ligne)
  9. (en) « Historic gold agreements », sur World Gold Council (consulté le )
  10. (en) Brian K. Landsberg, Major acts of Congress, Macmillan Reference USA, (ISBN 0-02-865749-7, 978-0-02-865749-3 et 0-02-865750-0, OCLC 52979041, lire en ligne), p. 142
  11. (en) Dominique Simard, Michael Bordo et Eugene White, « France and the Breakdown of the Bretton Woods International Monetary System », sur IMF eLibrary, (consulté le )
  12. (en) Lily Rothman, « The U.S. Dollar Hasn't Been Linked to Gold for 45 Years. Here's Why », sur Time, (consulté le )
  13. (en) Michael Wickens, Macroeconomic Theory: A Dynamic General Equilibrium Approach - Second Edition, Princeton University Press, (ISBN 978-1-4008-4247-6, lire en ligne), p. 352-354