Grevenmacher

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Grevenmacher
(lb) Gréiwemaacher
Grevenmacher
La place du marché.
Blason de Grevenmacher
Blason
Drapeau de Grevenmacher
Logo
Administration
Pays Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Canton Grevenmacher (chef-lieu)
Titre de ville depuis 1843
Bourgmestre
(Buergermeeschter)
Mandat
Monique Hermes (CSV)
2023-2029
Codes postaux (liste détaillée)
Code UAL 2 LU0001104
Indicatif téléphonique (+352)
Démographie
Population 5 193 hab.[1] ()
Densité 315 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 40′ 49″ nord, 6° 26′ 14″ est
Altitude Min. 133 m
Max. 315 m
Superficie 16,48 km2 [2]
Pôle urbain Commune hors pôle
Élections
Communales
(mode de scrutin)
Scrutin proportionnel plurinominal
Législatives Circonscription Est
Européennes Circonscription Luxembourg
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Luxembourg
Voir sur la carte topographique du Luxembourg
Grevenmacher
Géolocalisation sur la carte : Luxembourg
Voir sur la carte administrative du Luxembourg
Grevenmacher
Géolocalisation sur la carte : canton de Grevenmacher
Voir sur la carte topographique du canton de Grevenmacher
Grevenmacher
Liens
Site web www.grevenmacher.lu

Grevenmacher (en luxembourgeois : Gréiwemaacher Écouter) est une ville luxembourgeoise et le chef-lieu du canton du même nom. Au , elle compte 4 921 habitants.

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville est délimitée à l’est par la Moselle, un affluent du Rhin qui fait également office de frontière avec l’Allemagne à cet endroit.

Elle est entourée de forêts et de vignobles réputés.

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

La commune est traversée par l'autoroute A1 et par les routes nationales N1 et N10.

La commune est desservie par le Régime général des transports routiers (RGTR). En outre, elle opère un service « City-Bus » sur réservation, le « Maacher CityBus ».

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la ville de Grevenmacher se compose du mot latin maceria ou maceries signifiant « vestiges de murs, murailles anciennes » et du mot d’origine germanique Grafen ou Greven signifiant « comte ». Sa forme actuelle date de 1769. Les Luxembourgeois disent cependant presque toujours seulement "Maacher".

Histoire[modifier | modifier le code]

Les terres fertiles de la vallée de la Moselle furent exploitées dès avant la conquête romaine.

À l'époque gallo-romaine, le territoire de l'actuel Luxembourg servait d'hinterland aux établissements romains situés en Rhénanie, notamment sur le limes.

Sur le territoire de l'actuelle commune de Grevenmacher on eut alors diverses constructions en dur assez près de la rivière, notamment en relation avec la viticulture et aussi avec le commerce fluvial. Ce sont les vestiges de ces constructions ("maceries") qui ont donné son nom ("Machera") à l'endroit qui, au Moyen Âge, était une cour domaniale relevant de l'archevêque de Trèves. Entre-temps, ne serait-ce que pour échapper aux crues de la Moselle, mais surtout aux invasions germaniques, la population d'agriculteurs et de viticulteurs s'était éparpillée sur la hauteur, non loin du Buerggruef, forteresse datant du néolithique et toujours susceptible de fournir des matériaux de réemploi sinon une protection temporaire. Le villicus gérant la communauté humaine pour le compte de l'archevêque de Trèves avait sa ferme (son "Fronhof", donc) au lieu-dit "Fronay" qui était par conséquent le centre de cet habitat éparpillé (Streusiedlung en all.). Non loin de là, au lieu-dit "Auf der Ahlkirch", se dressait alors une église consacrée à saint Jean-Baptiste.

Plus tard, au XIIe siècle, Henri IV, comte de Luxembourg et de Namur, s'efforça d'arrondir ses possessions territoriales aux abords de la Moselle et, pour ce faire, entra en conflit avec l'archevêque de Trèves. Après de longues années de guerre et de passes d'armes, on aboutit à un compromis: en 1153, Henri IV put obtenir à titre viager la cour domaniale de Machera au prix de la rétrocession du château fort qu'il tenait en fief de l'archevêque à Manderscheid dans l'Eifel (au nord de Trèves, donc). Ainsi Henri IV contrôlait-il désormais tout le cours de la Moselle des abords de Metz jusqu'aux portes de Trèves, mais encore avait-il obtenu un point de passage à gué lui permettant de passer aisément de la rive gauche à la rive droite de la Moselle (donc sans devoir essayer de forcer le passage par l'antique pont romain devant Trèves) et de menacer plus directement Trèves en cas de besoin. De plus, il érigea sur un îlot situé dans la Moselle, au niveau du gué, un fortin dans lequel il établit un tonlieu afin de taxer le commerce fluvial, et il se lança dans la fondation sur la rive (gauche) de la rivière d'une villeneuve qui, au bout de plusieurs décennies (sous les successeurs de Henri IV, donc), finit par se présenter comme une petite ville construite selon un plan rectangulaire et dotée d'une tour de guet placée précisément au centre de l'espace "urbain" ainsi que d'une nouvelle église paroissiale consacrée à saint Laurent. Les habitants qui étaient jusqu'alors établis surtout sur les hauteurs environnantes furent invités, essentiellement à coup de facilités fiscales et autres "franchises", à s'établir dans la nouvelle ville... dont ils durent évidemment édifier puis garder et entretenir les murailles entourées de fossés inondés. Pour assurer à la nouvelle petite ville les moyens d'entretenir ses murailles, un marché hebdomadaire finit par y être créé, marché auquel un membre de chaque "feu" ou foyer d'une quarantaine de villages des environs était obligé de se rendre de manière hebdomadaire en tant que vendeur ou acheteur. Notons que le caractère viager de l'acquisition de Machera ne résista pas aux évolutions ultérieures, car Machera devint tout naturellement et pour toujours possession comtale, d'où le nom officiel de "Grevenmacher" (qu'on pourrait traduire par Maizières-le-Comte en français). Quant à la perte du château de Manderscheid, Henri IV la compensa pratiquement tout de suite par l'édification d'un nouveau château fort à un jet de pierre du précédent, mais sur un éperon rocheux relevant d'un seigneur dont il était le suzerain, ce qui lui donnait à nouveau un point d'appui dans l'Eifel face à l'archevêque de Trèves.

Résumons:

1153 : acquisition du site de la future ville de Grevenmacher par le comte Henri IV de Luxembourg. Dans les décennies suivantes, une petite ville fortifiée voit peu à peu le jour.

1252 : une charte d'affranchissement est octroyée à la ville par le comte Henri V "le Blondel", petit-fils de Henri IV.

1358 : le droit de marché est accordé à [Greven-]Macher par le duc Venceslas Ier de Luxembourg [ le Comté de Luxembourg, avec ses "annexes" (les comtés de Durbuy et de La Roche-en-Ardenne ainsi que le marquisat d'Arlon) avait été érigé en duché en 1354 par Charles IV de Luxembourg, empereur "germanique" installé à Prague ]. Située entre des centres urbains bien plus importants (Trèves et Luxembourg-ville, voire Echternach), il va sans dire que Grevenmacher ne devint jamais plus qu'une ville de modeste importance. C'est surtout en tant que "métropole du vin" qu'elle "règne" de nos jours sur la Moselle luxembourgeoise.

Des vestiges de l'enceinte urbaine datant des XIIIe et XIVe siècles ont été restaurés, ce qui contribue à préserver la mémoire historique de la ville. Le clocher de l'actuelle église Saint-Laurent, qui a remplacé la première église intra muros au XVIIIe siècle, n'est autre que l'ancienne tour de guet consolidée et dotée d'un toit abritant les cloches.

Ville frontalière, Grevenmacher a été souvent détruite tout au long des siècles. Chef-lieu de canton et de district (ce dernier ayant toutefois été supprimé comme les autres en 2015), Grevenmacher a su évoluer avec son temps : on y trouve, outre les activités liées à la viticulture, diverses entreprises commerciales ainsi que de l'industrie légère, mais aussi, dans la commune proche de Betzdorf, les installations d'Astra SES depuis lesquelles sont diffusés, via son bouquet de satellites, une multitude de chaines TV et radio dans toute l’Europe et bien au-delà.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des bourgmestres[modifier | modifier le code]

Titulaires de la fonction de bourgmestre au Luxembourg de GrevenmacherVoir et modifier les données sur Wikidata
IdentitéPériodeDuréeÉtiquette
DébutFin
Pierre Godart (d)
( - )
12 ans
Victor Prost (d)
( - )
30 ans
Jean-Pierre Urwald (d)
( - )
6 ans PCS
Victor Braun (d)
( - )
11 ans PD
Norbert Konter
( - )
11 ans PCS
Roby Stahl (d)
( - )
11 ans PD
Léon Gloden[3]
(né en )
En cours12 ans, 5 mois et 21 jours PCS

Jumelage[modifier | modifier le code]

Grevenmacher est jumelée avec :

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans le pays depuis 1821. Les recensements décennaux de la population permettent de caler les chiffres sur la composition de la population par sexe, âge, nationalité et commune de résidence. Entre deux recensements, la population au 1er janvier de l’année est évaluée en ajoutant à la population au 1er janvier de l’année les soldes naturel (naissances décès) et migratoire (arrivées départs) de l'année. La même méthode est appliquée pour la répartition par âge au 1er janvier et les effectifs totaux par nationalité. Depuis le , le Luxembourg dénombre 100 communes.

Au , la commune comptait 5 092 habitants.

           Évolution démographique [ modifier ]
1821 1851 1871 1880 1890 1900 1910 1922 1930
2 0142 7602 5282 4542 3882 5962 7662 7002 811
1935 1947 1960 1970 1978 1979 1981 1983 1984
2 8112 5432 7222 9182 9652 9902 9962 9802 950
1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993
2 9702 9502 9602 9282 9682 9963 0293 0953 150
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
3 1423 1843 3113 5213 5763 6373 7473 7343 779
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
3 8893 9603 9814 0994 1484 1904 2254 2604 368
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
4 4404 5264 6474 7514 7944 9234 9214 9044 936
2021 2023 - - - - - - -
4 9815 092-------
Jusqu'en 1970 et pour les années 1981, 1991, 2001 et 2011 : date du recensement général de la population ; pour les autres années : situation au 1er janvier.
(Sources : STATEC depuis 1821 et CTIE à partir de 2017[1].)
           Histogramme de l'évolution démographique


Économie[modifier | modifier le code]

La commune fait partie de la zone d'appellation du Crémant de Luxembourg.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Ruelles et vestiges restaurés ;
  • Sentier culturel dans l’enceinte de la vieille fortification ;
  • Activités et fêtes de village avec bière, saucisses locales (Mettwurst et Grillwurst), mais aussi d’excellents vins blancs et crémants mondialement primés.

Héraldique, logotype et devise[modifier | modifier le code]

Logo utilisé jusqu'en 2021.
Blason de Grevenmacher Blason
Burelé d'argent et d'azur au lion de gueules, armé lampassé et couronné d'or, la queue fourchue et passée en sautoir, à une clef d'argent posée en barre, le panneton en haut, brochant sur le tout. L'écu sommé d'une couronne murale de cinq tours au naturel, maçonnée de sable.
Détails
Armoiries de la commune luxembourgeoise de Grevenmacher.

Personnalités[modifier | modifier le code]

  • Juliette Faber (1919-2008), actrice née à Grevenmacher.
  • René Thiry (1912-1996), compositeur
  • Georges Urwald (* 1971), compositeur, musicien et pédagogue
  • Mathias Schou (dit "De Blannen Theis"), 1747-1824, musicien itinérant
  • Georges Weyer (?De Georgely'), 1848-1924, musicien itinérant

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Edouard M. Kayser, De la "curtis Machera" à la ville-marché de Grevenmacher. Un exemple particulier de développement urbain dans le Luxembourg médiéval (XIIe – XIVe siècles); in: Hémecht - Revue d'histoire luxembourgeoise, 46 (1993), pp. 5-30 (ill.).
  • Edouard M. Kayser, Entre Trèves et Luxembourg: [Greven-]Macher - De la "curtis" archiépiscopale à la ville-neuve comtale; in: Actes des 7èmes Journées archéologiques de Luxembourg (juillet 1995), publiés dans le Bulletin des Antiquités luxembourgeoises, n° 26, pp. 6-36 (+ carte); Luxembourg 1997.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Population par commune au 1er janvier 2024 », sur statistiques.public.lu, STATEC, (consulté le ).
  2. « Superficie par canton et commune », sur statistiques.public.lu, STATEC, (consulté le ).
  3. « Assermentation des collèges des bourgmestre et échevins », (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]