Groupe de Baumslag-Solitar

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Une « feuille » du graphe de Cayley du groupe de Baumslag-Solitar BS(2, 1). Les arêtes bleues correspondent à a et les rouges à b.
Les feuilles du graphe de Cayley du groupe de Baumslag-Solitar BS(2, 1) assemblées en un arbre binaire infini.

En mathématiques et notamment en théorie des groupes, les groupes de Baumslag-Solitar sont des exemples de groupes à deux générateurs et un relateur qui jouent un rôle important dans la théorie combinatoire des groupes et en théorie géométrique des groupes comme exemples ou contre-exemples.

Définition[modifier | modifier le code]

Les groupes de Baumslag-Solitar BS(m, n) sont définis, pour toute paire d'entiers relatifs, par la présentation

.

où la notation signifie que le groupe est le quotient du groupe libre engendré par les générateurs a et b par le sous-groupe distingué engendré par .

Divers groupes BS(m, n) sont bien connus. Ainsi BS(1, 1) est le groupe abélien libre sur deux generateurs, et BS(1, −1) est le groupe fondamental de la bouteille de Klein.

Les groupes ont été définis par Gilbert Baumslag et Donald Solitar en 1962[1] en vue de fournir des exemples de groupes non hopfiens. Ils comprennent des groupes résiduellement finis, des groupes hopfiens qui ne sont pas résiduellement finis, et des groupes non hopfiens.

Propriétés[modifier | modifier le code]

  • est résiduellement fini si et seulement si ou ou [2].
  • est hopfien si et seulement s’il est résiduellement fini ou si et ont même ensemble de diviseurs premiers. Il est relativement simple de prouver qu’un groupe finiment engendré et résiduellement fini est hopfien.

Le plus connu des groupes est . Il n'est pas hopfien ; l’application est en effet un épimorphisme qui n’est pas un isomorphisme. Il est en effet facile de vérifier que est dans le noyau du morphisme puisque son image est .

Les groupes de Baumslag-Solitar se répartissent en trois familles : ceux qui sont résiduellement finis, ceux qui sont hopfiens sans être résiduellement finis et ceux qui ne sont pas hopfiens. La différence est plus marquée en fonction des paramètres : ceux pour lesquels ou d'une part, et ceux pour lesquels d'autre part.

Le cas m = 1[modifier | modifier le code]

Pour un groupe

il y a un homomorphisme évident sur le groupe cyclique infini en posant , et on peut montrer que son noyau est isomorphe au groupe additif des nombres rationnels -adiques. Ainsi, ces groupes sont métabéliens et ont des propriétés de structure fortes ; en particulier, ils n’ont pas de sous-groupe libre de rang 2. De plus, les éléments de ces groupes possèdent des formes normales particulièrement simples : tout élément est représenté de manière unique sous la forme , avec et si de plus , alors n’est pas divisible par . Quand , il existe toujours une forme normale parce que les groupes de Baumslag-Solitar sont des exemples, et de fait les exemples les plus simples, d’extensions HNN. Il en résulte la propriété suivante :

Soit un mot librement réduit de qui représente l’élément unité. Alors a un facteur de la forme avec , ou avec .

Ceci démontre que, dans , le mot

ne représente pas l’unité, et peut aussi servir à montrer que, lorsque , alors contient un sous-groupe libre de rang deux.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gilbert Baumslag et Donald Solitar, « Some two-generator one-relator non-Hopfian groups », Bulletin of the American Mathematical Society, vol. 68,‎ , p. 199-201 (MR 0142635, lire en ligne, consulté le ).
  2. Stephen Meskin, « Non-residually finite one-relator groups », Trans. Amer. Math. Soc., vol. 64,‎ , p. 105–114 (MR 285589).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles liés[modifier | modifier le code]