Guillaume III des Barres

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Guillaume III des Barres
Biographie
Naissance
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Décès
Famille
Conjoint
Béatrice de Chalon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Sceau de Guillaume III des Barres, 1246

Guillaume III des Barres, dit « Le Jeune », né vers 1185/90 et mort le à Nicosie, est un chevalier français qui participe à la bataille de Muret en 1213, lors de la croisade des albigeois. Plus tard, il accompagnera le roi Louis IX dit Saint Louis à la septième croisade où il trouvera la mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Généalogie[modifier | modifier le code]

C'est un membre de la famille des « Guillaume des Barres », le troisième du nom[1].

Il est fils héritier de Guillaume II des Barres, à la mort de son frère aîné, en 1227.
Par sa mère, Amicie de Beaumont-Leicester, Guillaume est un demi-frère de Simon IV de Montfort.

Il épouse, de 1200 à 1205, la comtesse Béatrix de Chalon († 1227), héritière du comte Guillaume II de Chalon. Ils auront une fille, Marie des Barres née en 1205, dame de La Ferté-Alais.
Sa seconde femme, épousée tardivement, Héloise Britaud de Nangis, est vicomtesse de Provins. Elle lui donnera au moins six enfants.

Parmi ces enfants, on trouve tout d'abord le légendaire Jean des Barres dit « d'Oissery », et aussi un Guillaume, le quatrième du nom de la famille des « Guillaume des Barres » [2].

Titres et armes[modifier | modifier le code]

Blason de Guillaume III des Barres.

Titres[modifier | modifier le code]

Il est chevalier, comte de Chalon, de ~1200 à 1228, par son premier mariage avec Béatrix de Chalon et vicomte de Provins[N 1].
Il est aussi seigneur d’Oissery, Forfry, Silly, Ognes, Villegniard (sur la commune de Presles-en-Brie), Saint-Pathus et La Ferté-Alais (en partie)[3].

Armes[modifier | modifier le code]

Il héritera des armes de son père ; son blason est celui des seigneurs d'Oissery : « Blasonnement losangé d'or et de gueule ».

On connait deux sceaux de Guillaume III[4].

  • le premier, appendu à un acte daté par défaut de l'an 1200, est conservé aux Archives nationales et référencé sous le numéro 3351 en 1850 et de cote actuelle : S 4185 no 1.
    • l'empreinte, représente un château, à trois tours crénelées. Sa légende latine est la suivante : « + SIGI[LL]VM W[ILLE]LMI DE BARRIS » ;
    • son contre-sceau porte l'écu losangé des Barres d'Oissery avec la légende « + COMITIS CABILONIS », comté de Chalon.
  • le second, daté de 1246, est conservé aux Archives nationales et référencé sous le numéro 4132 en 1850 et de même cote actuelle que le premier sceau.
    • la description de l'empreinte est la suivante : « Au milieu d'une double enceinte crénelée s'élèvent trois tours percées de baies à meneaux élancés, le donjon est protégé de mâchicoulis et un effet de perspective montre à vol d'oiseau le chemin de ronde et tout le pourtour de son couronnement crénelé. » Ce château est accosté de deux fleurs de lis. Sa légende latine est la suivante : « + SIGILL[VM GVILLERMI] DE [BA]RRIS » ;
    • son contre-sceau porte l'image d'un chevalier armé de pied en cap sur son destrier ; son bouclier est losangé. Autour est cette légende :
« + SECRETUM GVILLERMI DE BARRIS »

Le « château aux trois tours » représenté sur tous les sceaux des Guillaume des Barres est l'objet de diverses interprétations :
Certains, y voient une image du château d'Oissery[5]
Il est à souligner que la représentation symbolique d'un château à trois tours en héraldique semble assez courante à cette époque ; en voici quelques exemples : Alphonse de Poitiers en 1269, Jean de Gand, duc de Guyenne, en 1392, le Royaume de Castille dont les armes de la reine Blanche de Castille qui ornent la Sainte-Chapelle[6]

Le chevalier[modifier | modifier le code]

Bataille de Muret, enluminure du XIVe siècle.

Demi-frère de Simon IV de Montfort par sa mère, Guillaume participe avec lui à croisade des albigeois : pendant la guerre en Languedoc, entre 1209 et 1213, il s'illustre comme chef de troupe à la bataille de Muret, le [7],[8].

Il est présent, au mois de , au traité de mariage fait entre Philippe de France, fils aîné du roi Louis VIII, et Agnès de Nevers, dame de Donzy, pour laquelle Guillaume se rend caution[9].

En 1216, il appuie le prince héritier Louis VIII le Lion, lors de l'invasion de l'Angleterre. Il est battu et fait prisonnier, ainsi que Robert de Courtenay, lors d'une bataille navale devant Sandwich[10], le .

Il participe à la campagne de Bretagne en 1231, et sert contre le comte de Champagne en 1236 ; il sera aussi chevalier de l'hôtel du Roi (dès 1239).

Avec son fils aîné et son petit-neveu, le comte Jean Ier de Montfort, Guillaume part pour la septième croisade dirigée par le roi Louis IX. Ils embarquent à Aigues-Mortes et tous deux tombent malades durant l'hivernage de l'armée à Chypre, de 1248 à 1249. Ils y meurent ; Guillaume s'éteint, lui, le à Nicosie.

Départ pour la septième croisade, à Aigues-Mortes, en 1248.

Durant sa vie, Guillaume effectue quelques donations à des communautés religieuses dont une au monastère de Longpont en 1227[N 2],[9], et une autre, avec son épouse, en 1248, au prieuré de Fontaines-les-Nonnesson père et certaines de ses sœurs sont enterrés.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il vendra Provins en juillet 1248 à Thibaud, comte de Champagne, probablement pour financer son départ à la croisade.
  2. L'abbaye de Longpont est consacrée, cette année-là, en présence de Louis IX qui venait de se faire sacrer roi à Reims.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Baptiste-Pierre Courcelles 1822, p. 1
  2. Étienne Pattou 2006-2016, p. 5-6.
  3. Étienne Pattou 2006-2016, p. 5.
  4. Eugène Grésy, Notice généalogique sur Jean des Barres, Paris, (lire en ligne), p. 40-42.
  5. Tels des documents conservés à Oissery et dans Christian de Bartillat, Un champ de bataille et de blé : La Région Nord de Meaux (Multien, Goële, Petite France, Paris, éditions Bartillat, , p. 108.
  6. Voir des décors de la Sainte-Chapelle : accès en ligne.
  7. Pour toute cette section, voir Étienne Pattou 2006-2016, p. 5, sauf précisions contraires.
  8. wikisource
  9. a et b Jean-Baptiste-Pierre Courcelles 1822, p. 8 (des Barres), accès direct en ligne
  10. Voir la Bataille de Sandwich sur page Wiki allemande.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Étienne Pattou, Maison des Barres, 2006-2016 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jean-Baptiste-Pierre Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des Barres, t. I, Paris, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Vincent de Beauvais, spéculum historique xxxii, 89 (Strasbourg, Johann Mentelin 1473).
  • Baudoin d'Avesnes, Chronicon Hanoniense, éd. par Johannes Heller dans: Monumenta Germaniae Historica SS 25 (1880), p. 454

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Guillaume II des Barres

Liens externes[modifier | modifier le code]