Guilleminite

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Guilleminite
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Guilleminite
Guilleminite avec malachite, Musonoi Mine, Congo, Taille de la vue : 0,8 x 0,8 x 0,8 cm (environ)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Ba(UO2)3(Se4+O3)2O2 · 3H2O
Identification
Masse formulaire 1287,37 uma
Couleur Jaune canari, jaune, jaune verdâtre
Système cristallin Orthorhombique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Pyramidale ;
P 21nm
Clivage Parfait sur {100} et bon sur {010}
Cassure Fragile, cassant
Habitus Tabulaire, aciculaire, radié, en enduits
Éclat Vitreux à soyeux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1,720,
b=1,798,
g=1,805
Biréfringence Biaxial (-) ; 0,0850
2V = 35°
Pléochroïsme x : jaune vif, y : jaune, z : incolore
Fluorescence ultraviolet Aucune
Transparence Translucide à opaque
Propriétés chimiques
Densité 4,88
Propriétés physiques
Magnétisme Aucun
Radioactivité 99,289 Bq/g

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La guilleminite est une espèce minérale formée de sélénite hydraté d'uranyle et de baryum, de formule Ba(UO2)3(Se4+O3)2O2 · 3H2O.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

La guilleminite a été décrite en 1965 par Pierrot, R., J. Toussaint, et T. Verbeek; elle fut nommée ainsi en l'honneur de Claude Guillemin, minéralogiste français et fondateur du service géologique national du Bureau de recherches géologiques et minières de Paris. À cette époque, on ne connaissait aucun sélénite naturel, il s'agissait donc d'une nouvelle espèce minérale, mais, de plus, d'une nouvelle famille.

Topotype[modifier | modifier le code]

  • Musonoi Mine, Kolwezi, Western area, Katanga Copper Crescent, Katanga (Shaba), République démocratique du Congo[2]
  • Les échantillons de référence sont déposés au Mines ParisTech (anciennement école nationale supérieure des mines de Paris) de Paris, ainsi qu'au National Museum of Natural History de Washington.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 7,29 Å, b = 16,87 Å, c = 7,07 Å, Z = 2, V = 869,48 Å3
  • Densité calculée = 4,90-4,95

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

  • La guilleminite sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux.

Groupe de la guilleminite[modifier | modifier le code]

  • Guilleminite Ba(UO2)3(Se4+O3)2O2 · 3H2O, P 21nm; mm2
  • Piretite Ca(UO2)3(Se4+O3)2(OH)4 · 4H2O, Pmn21 / Pmnm; Ortho

Gîtologie[modifier | modifier le code]

La guilleminite se trouve dans la partie oxydée d'un gisement cuprocobaltifère de type stratiforme situé dans des formations dolomitiques.

Minéraux associés[modifier | modifier le code]

Barite, becquerélite, cobaltocalcite, carrollite, cuprosklodowskite, curite, derriksite, kasolite, malachite, marthozite, masuyite, métatorbernite, rutherfordine, schoepite, sengiérite, sklodowskite, soddyite, torbernite, uraninite, uranophane, vandenbrandéite, wulfénite.

Habitus[modifier | modifier le code]

La guilleminite se présente en enduits de faible épaisseur (0,5 à 1 millimètre), soit poudreux, soit microcristallins. Ces taches de couleur jaune canari intense peuvent atteindre 1 cm2. Elles sont soyeuses, presque fibreuses. Les plus beaux cristaux mesurent 0,4 millimètre de long. Les cristaux sont des prismes orthorhombiques très aplatis en tablettes rectangulaires larges d’environ 0,2 millimètre. Les cristaux sont aplatis sur {010}.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • France
Liauzun, Olloix, Saint-Amant-Tallende, Puy-de-Dôme, Auvergne[3]
  • République démocratique du Congo
Musonoi Mine, Kolwezi, Western area, Arc cuprifère katangais, Katanga (Shaba) [2]
Mine de Shinkolobwe (Kasolo Mine), Central Area, Arc cuprifère katangais, Katanga (Shaba) [2]

Radioactivité[modifier | modifier le code]

La guilleminite est un minéral fortement radioactif : il est donc nécessaire de la manipuler avec précaution, de se laver les mains après manipulation et de ne pas en respirer les poussières.

Galerie[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a b et c Pierrot, R., J. Toussaint, and T. Verbeek (1965) La guilleminite, une nouvelle espèce minérale. Bull. Soc. fr. Minéral., 88, 132–135
  3. Le Règne Minéral, Hors Série IV (1998)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierrot, R., J. Toussaint, and T. Verbeek (1965) La guilleminite, une nouvelle espèce minérale. Bull. Soc. fr. Minéral., 88, 132–135
  • Amer. Mineral., 50, 2103
  • Cooper, M.A. and Hawthorne, F.C. (1995) The crystal structure of guilleminite, a hydrated Ba-U-Se sheet structure. Canadian Mineralogist: 33: 1103-1109.
  • Cooper, M.A. and Hawthorne, F.C. (2001) Structure topology and hydrogen bonding in marthozite, Cu 2+[(UO2)3(SeO3)2O2](H2O)8, a comparison with guilleminite, Ba[(UO2)3(SeO3)2O2](H2O)3. Canadian Mineralogist: 39: 797-807.
  • Burns, P.C. (2005) U 6+ minerals and inorganic compounds: insights into an expanded structural hierarchy of crystal structures. Canadian Mineralogist: 43: 1839-1894.