Hélène Garache

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Hélène Garache
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Naissance
Décès
Nom de naissance
Hélène Marie Henriette de LapasseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Hélène Garache (1928-2023) est une sculptrice française[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Formée au dessin et à la sculpture classique française par le statuaire Robert Coutin, qui l'a fait contribuer, entre 1951 et 1954, à la réalisation de commandes publiques qu'il reçoit, elle a choisi à trente ans de s'en tenir à la terre glaise, ce matériau étant le seul à pouvoir être travaillé directement sur le motif[1].

Dès lors, elle s'est attachée à rendre en sculpture les grands paysages et les éléments naturels des régions où elle séjourne avec sa famille et des amis, en Dordogne, en Normandie, dans le Haut-Var, les Alpes françaises et dans l'Engadine suisse. C'est in situ qu'elle cherche à donner une forme à la mer, aux arbres, aux montagnes tels qu'elle les a vus sous différents ciels, et dans des conditions de lumière variables. Ces paysages auxquels elle s'est confrontée ont un nom, un relief, des qualités propres qu'elle aime désigner avec exactitude. Son attachement à la topographie et à la toponymie traduit un goût prononcé pour le document scientifique, qui lui est par ailleurs utile dans la poursuite de son travail à l'atelier de ville. Hélène Garache traite ses sujets comme des êtres dont elle modèle le portrait - approche motivée par une forme d'affection, par la nécessité de saisir une réalité qui la dépasse, et témoigne d'une volonté de « capturer un instant de sa relation personnelle à ce qu'elle aime », comme l'écrit le poète Yves Bonnefoy[2].

Ses représentations du Mont-Blanc, de l'Aiguille Verte, des chênes blancs de la forêt de Vérignon, près d'Aups, ou de la cascade du Val Fex, en Haute Engadine, ont accompagné une oeuvre d'atelier, qu'elle a nommée L'Oeuvre de la maison parce qu'elle lui fut inspirée par le bastidon du XVIIIe siècle qu'elle habitait, l'été, dans le Haut Var. Cette oeuvre possède une forte dimension anthropomorphique. Les maisons qu'elle sculpte, telle L'Assomption de la maison d'Hélène, proposent toutes une représentation de son corps tel qu'elle le conçoit : l'étable est son ventre, la chambre son torse, le pigeonnier sa tête, et cette sorte de grenier d'où s'envolent les oiseaux établit une continuité entre le haut de son corps et la Voie lactée[3].

Tout ensemble spontané et réfléchi, ce travail, parfois à la limite de l'Art singulier, poursuit de façon poétique un chemin de la conscience de soi aux accents mystiques. En travaillant sana relâche, Hélène Garache entretient l'esprit de « devenir enfin l'être qu'elle est », d'« appartenir au monde », selon ses propos.

Elle est morte au lendemain du vernissage de sa toute première exposition personnelle[4].

Expositions[modifier | modifier le code]

  • Vitrine de la librairie-Galerie Le Bruit du temps, Paris, 2019.
  • Les Flammes. L'Âge de la céramique (exposition collective) Musée d'art moderne de Paris, 2021-2022[5].
  • Mondes parallèles (Marie Bourget, Helmut Federle, Hélène Garache, Hubert Kiecol, Charlotte Rampling, Anne-Marie Scheider et Pierre Weiss), Musée d'Art Moderne de Paris, Paris, 2023-2024[6].

Collaborations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

  • Musée d'Art moderne de Paris :
    • Arbres, ensemble de sculptures (terre glaise et talc cuits), 1962-1963 : Roger, Hélène, Jeanne et Amaury ;
    • Assomption de la maison d'Hélène, 1968-1977 (terre glaise, émaux, oxyde et talc).
    • Cascade du Val Fex (Engadine), 1997 (terre glaise, émaux, vernis)
    • Massif du Mont-Blanc vu du Brévent, 2001 (terre cuite peinte, émail transparent)[8]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livre[modifier | modifier le code]

Les Flammes. L'Âge d'or de la céramique (dir. Anne Dressen), Paris Musée, 2021.

Revues[modifier | modifier le code]

« Vingt-six dessins d'Hélène Garache », n° 25, automne 2007

« Alpages » (huit dessins), dans Conférence, n° 27, automne 2008

« Massif du Mont Blanc » (douze sculptures), dans Conférence, n° 43, hiver 2016-2017

Essais[modifier | modifier le code]

  • Yves Bonnefoy, « Dessins d'Hélène Garache », Conférence, n° 25, automne 2007
  • Christophe Carraud, « Montagnes d'Hélène, d'Edmond, d'Eugène... », Conférence, n° 25, automne 2007
  • Paul Edwards, « Photographier les sculptures d'Hélène Garache», Conférence, n° 43, hiver 2016-2017.

Radiophonie[modifier | modifier le code]

  • Entretien avec Marc Vaudey au sujet de l'artiste Jean-Pierre Goux, L'indécidable histoire de Monsieur Snob, France-Culture, Radio France, [9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Décès de la sculptrice Hélène Garache », sur Le Quotidien de l'Art, (consulté le )
  2. Revue Conférence, 16 novembre 2007
  3. « Éditions Conférence : littérature, arts, philosophie, bibliophilie », sur Éditions Conférence, (consulté le )
  4. « Décès de la sculptrice française Hélène Garache | Gazette Drouot », sur gazette-drouot.com, (consulté le )
  5. [1]
  6. GAYA-La nouvelle agence, « Mondes parallèles, nouvel accrochage dans les collections contemporaines », sur www.mam.paris.fr, (consulté le )
  7. Marine Vazzoler, Le Quotidien de l'Art, 27 avril 2023
  8. Musée d'art moderne de Paris, 24 novembre 2023.
  9. France-Culture, 28 décembre 2016.