Hôtel Haguenot

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Hôtel Haguenot
Image illustrative de l’article Hôtel Haguenot
Période ou style 2e moitié du XVIIIe siècle
Type Folie montpelliéraine
Architecte Jean Antoine Giral
Début construction 1751
Fin construction 1760
Propriétaire initial Henri Haguenot
Destination initiale Maison de plaisance
Propriétaire actuel Descendants de la famille Azaïs
Protection Logo monument historique Classé MH (8 février 1963) : Façades, toitures, jardin, portail, fontaine
Logo monument historique Classé MH (4 juillet 1973) : Intérieurs partiellement
Logo monument historique Classé MH (21 décembre 1984) : Fontaine nord-ouest, façades et toitures orangerie et communs
Coordonnées 43° 36′ 49″ nord, 3° 50′ 24″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Languedoc
Région Occitanie
Département Hérault
Commune Montpellier
Géolocalisation sur la carte : Montpellier
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Hôtel Haguenot
Géolocalisation sur la carte : Hérault
(Voir situation sur carte : Hérault)
Hôtel Haguenot
Géolocalisation sur la carte : Languedoc-Roussillon
(Voir situation sur carte : Languedoc-Roussillon)
Hôtel Haguenot
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(Voir situation sur carte : France)
Hôtel Haguenot

L'hôtel Haguenot, dit villa Haguenot est une folie montpelliéraine de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Cet édifice classé et inscrit au titre des monuments historiques est situé 6 rue de la Merci et 3 rue Clapiès, à Montpellier, dans le département de l'Hérault.

Historique[modifier | modifier le code]

Au XIIIe siècle, l'endroit où s'élève aujourd'hui l'hôtel Haguenot appartient à Étienne Arnaud, frère de l'inquisiteur Guillaume Arnaud, personnage redouté et haï qui est assassiné en 1242 sur ordre et dans la chambre même de Raymond VII, comte de Toulouse. Situé en pleine campagne, le lieu, qui porte le nom de tènement de Gabian, est occupé par les dominicaines de sainte Catherine de Sienne[1].

Après l'assassinat de son frère, Guillaume offre le terrain à un frère dominicain, Bernard Grandis, et les religieuses de l'ordre déjà occupantes y construisent une église et un couvent. Jacques II, roi de Majorque et seigneur de Montpellier, favorise leur établissement. L'insécurité de l'endroit — situé hors des remparts — amène cependant les religieuses à quitter les lieux. Le tènement de Gabian est alors mis en métairie.

En 1709, la descendante des métayers, une dame Burgues, est considérée comme la seule propriétaire par acte notarié[a]. Elle vend le terrain cinquante ans plus tard[b] à l'abbé Devèze, ancien prieur de Castelnau, qui le cède à son tour à Géraud de Lagarde, chanoine de la cathédrale Saint-Pierre. Le dernier propriétaire est Henri Haguenot, qui donne son nom à la villa, ou hôtel, que nous connaissons aujourd'hui.

Hygiéniste et anatomiste, Henri Haguenot (1687-1775) est un scientifique brillant du XVIIIe siècle[c]. Ce professeur et doyen de l'université de Montpellier cumule ses fonctions avec celle de magistrat à la Cour des aides de Montpellier. Il a plus de soixante-dix ans lorsqu'il décide de se faire construire une maison des champs, dans une zone alors sub-urbaine, en contrebas de la promenade du Peyrou, récemment aménagée. Pour cela, de 1752 à 1760, il fait appel à Jean Antoine Giral (1713-1787), le plus actif architecte du XVIIIe siècle montpelliérain[2].

Après le décès de Haguenot en 1775, la maison parvient par héritage à son neveu, Jean Belot, qui la revend aussitôt. Elle connaît d'autres propriétaires[d] avant d'être acquise en 1861 par la famille qui l'occupe encore aujourd'hui[e].

L'hôtel Haguenot, résidence de campagne située désormais en pleine ville, se visite toute l'année sur rendez-vous.

Description[modifier | modifier le code]

Classement[modifier | modifier le code]

L'ensemble constitué par les façades et toitures de l'hôtel, le jardin, y compris le portail d'entrée et la fontaine monumentale, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [3].

L'ensemble des pièces suivantes du rez-de-chaussée avec leur décor : entrée, salle à manger, chambre, bureau, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [3].

L'ensemble constitué par les façades et toitures de l'orangerie et des communs, ainsi que la fontaine adossée au Nord-Ouest, fait l'objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Acte du […] 1709 passé chez Maître Chardenoux, notaire à Montpellier, mentionnant le rachat par la dame Burgues à sa sœur et son frère de leurs parts dans la métairie pour la somme de 6 800 livres, la faisant de ce fait seule propriétaire.
  2. Acte du 24 juillet 1759 passé chez Maître Auteract, notaire à Montpellier.
  3. Il est reçu à la Société royale des sciences de Montpellier à l'âge de 19 ans et devient docteur en médecine l'année suivante, le 1er février 1707. Auteur de nombreux ouvrages, sa bibliothèque personnelle sera réputée parmi les scientifiques de l'époque : en 1768, un inventaire décompte 1 200 volumes de médecine.
  4. Famille Roche.
  5. Les propriétaires actuels sont les héritiers de Auguste Azaïs et de son épouse Amélie Marés.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Tous les éléments précisés dans cet historique proviennent des travaux de Jacques Fabre de Morlhon. Cf. notamment : Jacques Fabre de Morlhon et Jessie Mahoudeau, Montpellier Révélé, Ateliers professionnels de l'O.S.J, Albi 1965 ; Jacques Fabre de Morlhon, Regards nouveaux sur le vieux Montpellier, Dehan, Montpellier 1975 ; Jacques Fabre de Morlhon, Villa Haguenot, La Guirlande, Bulletin du syndicat d'initiative de Montpellier no 47, Montpellier, 1975 ; Jean-Denis Bergasse, Hommage à Jacques Fabre de Morlhon, 1913-1976, Ateliers professionnels de l'O.S.J, Albi 1978.
  2. Alix Audurier Cros et François Michaud, « Les jardins du Château d'Ô, à Montpellier, au XVIIIe siècle : création et évolution entre 1722 et 1766 », Études héraultaises, Montpellier, nos 33-34,‎ 2002-2003, p. 160 (ISSN 1621-4609, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. a b et c Notice no PA00103568, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Albert Leenhardt, Vieux hôtels montpelliérains, Bellegarde (Ain), Impr. Sadag, (réimpr. 1984), 332 p., In. 4° (OCLC 66688979, présentation en ligne).
  • Alain Dalmasso, Montpellier et sa région, Avignon, Aubanel, coll. « Les guides du sud », , 215 p., 18 cm (ISBN 978-2-7006-0060-5, OCLC 2348171).
  • Collectif, Châteaux et belles demeures des environs de Montpellier, bulletin du syndicat d'initiative no 47, ville de Montpellier 1975.

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Liens externes[modifier | modifier le code]