Henny Schermann

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Henny Schermann
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Biographie
Naissance
Décès
(à 30 ans)
BernbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Condamnée pour
Lieu de détention
Plaque à Francfort-sur-le-Main.

Henny Schermann (Francfort-sur-le-Main, Bernbourg, ) était une lesbienne juive allemande, déportée et assassinée dans un camp de concentration nazi durant la Shoah.

Biographie[modifier | modifier le code]

Henny Schermann était la première des trois filles d'un couple juif ; le père était un émigrant russe, la mère allemande[1]. Après la prise du pouvoir par le parti nazi en 1933, tous les femmes juives sont contraintes, par un décret, d'ajouter Sara comme deuxième prénom, comme une marque diffamatoire d'appartenance à la prétendue « race » juive[1]. Malgré cela, Schermann, qui travaille comme assistante dans un commerce, refuse d'utiliser le deuxième prénom et continue à fréquenter les locaux homosexuels illégaux de Francfort[1].

En mars 1940, Schermann est arrêtée et internée au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, où, au dos de sa photo, le médecin eugéniste Friedrich Mennecke (de) inscrit[2],[1] :

« Jenny Sara Schermann, née le 19 février 1912 à Francfort sur le Main. Vendeuse célibataire à Francfort sur le Main. Lesbienne licencieuse, ne fréquente que les bars [homosexuels]. A refusé le prénom 'Sara'. Juive apatride »

Après deux ans passés au camp de concentration, Schermann est envoyée à l'hôpital psychiatrique de Bernbourg, près de Magdebourg, spécialisée dans l'élimination des éléments « asociaux » où elle est assassinée dans une chambre à gaz en 1942.

Henny Schermann est sans aucun doute assassinée parce qu'elle est juive[3], mais les données sur la photo d'identité, l'intérêt direct du médecin eugéniste du camp de Ravensbrück et l'envoi à l'hôpital psychiatrique de Bernbourg, montrent comment les autorités ont poursuivi une répression ciblée sur l'homosexualité féminine[4], coupable, selon l'idéologie nazie, d'abaisser le taux de natalité du Reich et d'affaiblir la « race des maîtres ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) « Henny Schermann | The Holocaust Encyclopedia », sur encyclopedia.ushmm.org (consulté le )
  2. (it) Gian Antonio Stella, Negri, froci, giudei & co., Bur, (ISBN 978-88-586-2151-6, lire en ligne)
  3. Carol Mann, Femmes dans la guerre. 1914-1945, Pygmalion, (ISBN 978-2-7564-0447-9, lire en ligne)
  4. (it) « L'Olocausto LGBT, una mostra per non dimenticare » Accès libre, sur L'Espresso, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]