Histoire du Rhône

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L’histoire du département du Rhône commence pendant la Révolution française, en 1793, par démembrement du département de Rhône-et-Loire qui correspondait à l'ancienne province du Lyonnais. unique intitulé le Rhône-et-Loire et comprenant

six districts à savoir Lyon-Ville, Lyon-Campagne, Villefranche, Montbrison, Roanne et SaintEtienne.

Création[modifier | modifier le code]

Division du département de Rhône-et-Loire en 1793

De 1790 à 1793, la quasi-intégralité du département du Rhône actuel formait le département de Rhône-et-Loire qui comprenait le Lyonnais, le Beaujolais et le Forez. Rhône-et-Loire comprend six districts : Lyon-Ville, Lyon-Campagne, Villefranche, Montbrison, Roanne et Saint-Étienne.

La conséquence du soulèvement de Lyon, dans le but de réduire l’influence de la ville, la partition du département e est décidée par la Convention nationale le 19 novembre 1793[1] et deux départements sont alors créés :

Carte du département du Rhône avec les changements de frontière de 1793 à 2015.
  • annexé à Lyon en 1852
  • Autres communes détachées de l'Isère en 1852
  • Cédé à la Loire en 1857
  • Cédé à la Loire en 1868
  • Détaché de la Loire en 1868
  • Détaché de l'Isère en 1967
  • Détaché de l'Ain en 1967
  • Détaché de l'Isère en 1971
  • Détache du Rhône en 2015

Le nouveau département du Rhône compte alors 3 des 6 districts que comptait le département de Rhône-et-Loire : Campagne de Lyon, Ville de Lyon et Villefranche (les districts de Montbrison, Roanne, Saint-Étienne formèrent alors le département de la Loire).

Depuis sa création, le département s'est agrandi à plusieurs reprises de communes des environs de Lyon, prises aux départements voisins :

Décret de création du département du Rhône, 29 brumaire an 2 (Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, 1 L 468)

Histoire[modifier | modifier le code]

Après le Premier Empire[modifier | modifier le code]

Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (), le département est occupé par les troupes autrichiennes de à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).

De l'Isère au Rhône[modifier | modifier le code]

Dès 1816, des projets de rattachement de Villeurbanne au Rhône voient le jour mais sans succès. Lyon y voit une occasion d’agrandir un département du Rhône jugé trop étriqué pour une ville comme elle, et réclame l’annexion d’un bon tiers du département de l’Isère. Sa gourmandise fait échouer la tentative de redécoupage. Un nouvel essai intervient au cours des années 1830. Cette fois l’annexion obéit à des raisons politiques. En 1831 et en 1834, les ouvriers de Lyon se soulèvent et occupent la ville, lors de la fameuse révolte des Canuts. Le calme revient après l’intervention de l’armée et une féroce répression, mais désormais le gouvernement se méfie. Le zèle des fonctionnaires s’accélère lorsqu’on découvre que l’auteur d’un attentat contre le roi Louis-Philippe, un certain Joseph Fieschi, a été ouvrier à Villeurbanne.

Pourtant, malgré ces circonstances le mariage avec le Rhône se fait attendre. Les Villeurbannais dont le territoire est imbriqué dans Bron et dans Vaulx-en-Velin demandent l’annexion des communes voisines. Qui à leur tour exigent le rattachement de Décines, Meyzieu, Jonage, et ainsi de suite. Par un effet de domino, c’est toute une partie de l’Isère qui devrait devenir rhodanienne. Tohu-bohu à Grenoble, panique du préfet et agacement du ministre précèdent l’abandon du projet, en 1838. Les plus déçus sont les Villeurbannais eux-mêmes. Malgré leur inquiétude de dernière minute, eux réclamaient l’annexion à cor et à cri. Leur vie quotidienne est tout entière tournée vers Lyon, la ville où ils travaillent, où ils vendent le produit de leurs champs et où se trouvent leurs familles. Ils n’en peuvent plus de courir sans arrêt à Grenoble ou à Vienne pour la moindre démarche, et se plaignent que leur appartenance à l’Isère gêne l’installation d’usines sur leur commune. Elle empêche même, disent-ils en exagérant un peu, la construction des digues qui les protégeraient des inondations du Rhône. Aussi le Conseil municipal délibère-t-il à tour de bras pour changer de département : en 1832, 1842, 1844, 1847, 1852. En pure perte. Le gouvernement reste sourd à ces appels du cœur.

Le , Napoléon III proclame le rattachement de quatre communes de l’Isère au département du Rhône : Vénissieux, Bron, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mathilde Delamare, Histoire du département du Rhône. Chronolologie, Lyon, Grand Lyon Métropole, mai 2022 (lire en ligne)
  2. En 1852, le territoire de la commune de Vénissieux comptait également celui de Saint-Fons qui ne sera érigé en commune qu'en 1888.
  3. Décret relatif à la commune de Lyon du 24 mars 1852 sur Gallica
  4. Rillieux, Crépieux-La-Pape, Genay, Montanay, Sathonay-Camp, Sathonay-Village
  5. Chaponnay, Chassieu, Communay, Corbas, Décines-Charpieu, Feyzin, Genas, Jonage, Jons, Marennes, Meyzieu, Mions, Pusignan, Saint-Bonnet-de-Mure, Saint-Laurent-de-Mure, Saint-Pierre-de-Chandieu, Saint-Priest, Saint-Symphorien-d'Ozon, Sérézin-du-Rhône, Simandres, Solaize, Ternay et Toussieu)
  6. « DE L'ISERE AU RHONE », sur www.viva-interactif.com (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]