Hypogées de Biniai Nou

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Hypogées de Biniai Nou
Image illustrative de l’article Hypogées de Biniai Nou
Entrée de l'hypogée n°1.
Localisation
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté Îles Baléares
Ile Minorque
Commune Mahon
Type Hypogée
Protection BIC
Coordonnées 39° 54′ 21″ nord, 4° 12′ 44″ est
Géolocalisation sur la carte : Minorque
(Voir situation sur carte : Minorque)
Hypogées de Biniai Nou
Hypogées de Biniai Nou
Géolocalisation sur la carte : îles Baléares
(Voir situation sur carte : îles Baléares)
Hypogées de Biniai Nou
Hypogées de Biniai Nou
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Hypogées de Biniai Nou
Hypogées de Biniai Nou
Histoire
Époque Néolithique final

Les hypogées de Biniai Nou sont deux hypogées datés du Néolithique final situés sur l'île de Minorque, dans l'archipel des Baléares, en Espagne. Ce sont les plus anciens édifices préhistoriques de Minorque.

Historique[modifier | modifier le code]

Les deux tombes ont été fouillées en 1997 par une équipe archéologique du musée de Minorque[1].

Les hypogées de Biniai Nou sont protégées en tant que biens culturels sous le numéro d'enregistrement RI-51-0003515. En 2013, l'Espagne a proposé l'inscription du site au titre de la « culture talayotique » sur la liste indicative de l'UNESCO, préalable à une possible inscription au patrimoine mondial[2].

Description[modifier | modifier le code]

Les hypogées de Biniai Nou sont des grottes artificielles creusées horizontalement dans la roche. Chaque grotte est précédée d'un couloir délimité par de grandes dalles en pierre, disposées verticalement tels des orthostates, et l'ensemble est recouvert avec d'autres dalles en pierres, posées à l'horizontale et recouvertes de terre. Ce type de monument funéraire est en conséquence classé comme para-dolmen[3] ou hypogée à entrée mégalithique[4].

Hypogée n°1[modifier | modifier le code]

L'hypogée n°1 comporte une façade légèrement concave construite avec des pierres de forme irrégulière, qui pourrait correspondre aux vestiges du mur de parement d'un tumulus[3], avec une entrée centrale ouvrant sur un couloir recouvert de deux dalles superposées. La chambre et le couloir sont en bon état[3]. La chambre est de forme ovale, quasi-circulaire. Un banc de pierre a été taillé dans la roche sur le côté gauche de la chambre. L'hypogée ayant longtemps été utilisé comme étable pour le bétail, les couches archéologiques n'ont pas été préservées, toutefois, en 1997, quelques dents et ossements humains ont été retrouvés dans une dépression du sol de la chambre. La datation par le carbone 14 d'une phalange correspond à une période comprise entre 2290 et non calibrée, soit la plus ancienne preuve de présence humaine sur l'île de Minorque[1]. Les analyses des autres composants (isotopes 13C et 15N) indiquent que l'individu correspondant avait un régime alimentaire composé d'une grande proportion de poissons d'eau douce, une alimentation qui contribue à fausser la datation par le carbone 14 d'environ 100 ans. Après correction, la datation retenue est donc comprise entre 2130 et calibrée[3]. Les autres ossements analysés ne présentaient pas une telle spécialisation alimentaire, ce qui laisserait supposer qu'il s'agissait d'un immigrant de la première génération dont les os auraient conservé les éléments chimiques acquis sur son lieu d'origine[1].

Diamètre de la chambre Largeur porte Largeur de la façade Largeur du couloir Longueur du couloir Hauteur du couloir
3,20 m 0,80 m 7,25 m 2,50 m m 1,25 m
Données[5]

De nombreux fragments de grands récipients en poterie, dont de nombreux « tulipiformes », ont été trouvés devant l'hypogée. [3].

À environ 50 mètres de l'entrée de l'hypogée on peut voir une capada de moro[Note 1].

Hypogée n°2[modifier | modifier le code]

Entrée de l'hypogée n°2.

L'hypogée n°2 comporte également une façade légèrement concave, avec une entrée centrale prolongée par un couloir court. La chambre funéraire est de forme circulaire. Une partie de son plafond, qui s'était effondrée, a été restaurée en 2000[6]. Contrairement à l'hypogée n°1, la couche archéologique a été bien préservée et la fouille a permis d'y recueillir de nombreux ossements humains et un matériel funéraire d'accompagnement composé notamment de céramiques (bols et coupes hémisphériques et globulaires), d'une alène en cuivre, de boutons percés en « V » et des fragments de radiolarite[3].

Les archéologues ont pu distinguer deux strates sédimentaires, séparées par une couche de dalles en pierre. Bien que la chambre ait été vidée avant la pose de ces dalles, quelques restes de la strate inférieure ont pu être récupérés[1]. Les ossements les plus anciens ont été datés d'une période comprise entre 2140 et [3]. La tombe a été réaménagée vers [1]. Au moins 81 hommes, femmes et enfants y ont été enterrés, la plupart après ce réaménagement. 22 squelettes correspondaient à des enfants de moins de 4 ans. L'hypogée a été utilisé jusque vers [1] puis abandonné. Des réutilisations ponctuelles du monument ont encore eu lieu entre 400 et [3].

Diamètre de la chambre Largeur porte Largeur de la façade Largeur du couloir Longueur du couloir Hauteur du couloir
2,25 m m 3,50 m 1,85 m m 0,70 m
Données[6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une capada de Moro est une niche ou cavité circulaire creusée dans la roche que l'on trouve fréquemment à l'intérieur ou à l'extérieur des hypogées dans les nécropoles talayotiques. Elle mesure généralement de 30 à 60 cm de diamètre. Sa fonction demeure inconnue mais elle correspond probablement à des pratiques funéraires incluant des offrandes alimentaires. Cette appellation vient du fait qu'à Minorque les constructions anciennes étaient considérées comme datant de l'occupation de l'île par les Maures. Au cas présent, on rapportait que ces niches avaient été faites par les Maures en se cognant la tête contre la pierre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Sintes Olives 2015.
  2. (en) « Talayotic Culture of Minorca », UNESCO
  3. a b c d e f g et h Gornés Hachero 2016, p. 15.
  4. Sintes Olives 2015, p. 61.
  5. Ferran Lagarda i Mata: Biniai 1 (Sepulcros Megalíticos)
  6. a et b Ferran Lagarda i Mata: Biniai 2 (Sepulcros Megalíticos)

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) José Simón Gornés Hachero, Sociedad y cambio en Menorca: sistematización de los contextos arqueológicos de las navetas funerarias entre el 1400 y el 850 CAL ANE, vol. Tesis (Tesis doctoral), Universitat Autònoma de Barcelona, , 365 p. (lire en ligne [PDF])
  • (en) Rafael Micó, « Radiocarbon dating and balearic Préhistory : reviewing the periodization of the prehistoric sequence », Radiocarbon, vol. 48, no 3,‎ , p. 428 (lire en ligne)
  • Elena Sintes Olives, Guide Minorque talayotique : La Préhistoire de l' île, Sant Lluis, Triangle, , 319 p. (ISBN 9788484786405), p. 120-123

Articles connexes[modifier | modifier le code]